Les 15 escapades incontournables à deux pas de Paris

Il y a des gens qui achètent des châteaux pour se faire plaisir. Et puis il y a Chantilly. Un monument d’ego aristocratique tellement immense qu’il ferait passer Versailles pour une résidence secondaire. Posé au milieu de l’Oise comme un décor de film en costumes, le château de Chantilly est un condensé de ce que la France sait faire de plus théâtral : douves parfaites, ponts-levis photogéniques, salons dorés à la feuille et bibliothèque de moine un peu zinzin (13 000 bouquins rares, rien que ça). Le tout imaginé par un prince qui, visiblement, n’avait pas de problème d’immobilier.

Mais l’énorme cerise sur le gâteau (à la crème) ? Les Grandes Écuries, cathédrale pour pur-sang où l’on cause dressage, voltige et spectacles équestres comme si c’était la routine. Et une fois que vous avez fait le plein de toiles de maîtres (Musée Condé, shout-out aux Raphaël et aux Fra Angelico), il ne vous reste plus qu’à commander une gaufre couverte de vraie crème Chantilly, fouettée à la main comme au siècle de Louis XV.

Comment s'y rendre : Prenez un TER depuis Gare du Nord et descendez à Chantilly-Gouvieux. Comptez 25 minutes de trajet. Il y a aussi le RER D, un poil plus lent. Une fois sur place, le château est à 20 minutes à pied ou 5 minutes en navette/bus. 

Rien que le nom donne envie de mettre une marinière et de boire un café noir face à la mer. Honfleur, c’est ce vieux port normand qui fait chavirer les Parisiens à la moindre envie d’iode. 

Les quais ? Une peinture vivante. Les maisons à pans de bois se mirent dans le Vieux Bassin comme si elles se checkaient dans une glace. Les terrasses débordent de cidre, de galettes et d’amateurs de couchers de soleil qui se prennent soudain pour Monet. Parce qu’il faut le dire : ici, tout le monde a un petit moment impressionniste. Que ce soit en flânant dans les ruelles pavées, en visitant l'une des deux maisons d’Erik Satie (un compositeur foutraque au style inimitable) ou en montant à la Chapelle Notre-Dame-de-la-Garde (actuellement fermée au public) pour dominer l’estuaire comme un capitaine romantique.

Et puis, Honfleur a ce truc rare : elle est mignonne sans être mièvre. Touristique, mais pas toc. Une vraie pause, les pieds dans l’eau (ou dans le camembert), à deux heures de Paris mais à des années-lumière du stress.

Comment s'y rendre : Pour rejoindre Honfleur depuis Paris, plusieurs options s’offrent à vous. La plus simple : un bus direct (FlixBus ou BlaBlaCar Bus) depuis Paris Bercy, en environ 2h15. Autre possibilité : un train depuis Saint-Lazare jusqu’à Deauville, puis un bus local pour Honfleur (comptez 2h40 au total). Enfin, en voiture, suivez l’A13 : vous serez à Honfleur en environ 2h.

On n’a jamais fini de découvrir Versailles et son château. Et il n’a jamais été aussi facile de s’y rendre (en moins de 15 minutes de train depuis la gare Montparnasse). Plus royal que le roi, le domaine étale crânement ses ors, fontaines et miroirs sur quelque 800 hectares, soit deux fois la taille de Central Park. Autant dire qu’il faut se lever tôt pour en venir à bout (et éviter la foule et les hordes de cars). À 8h, les plus téméraires auront le parc rien que pour eux… Si vous ne vous sentez pas assez chez vous comme ça, faites-vous un (gros) kif en déjeunant sur place, au restaurant Ore de Ducasse. Pour fomenter une révolution, préférez le plus discret (mais hautement recommandé) Bistrot du 11, à un jet de perruque du bucolique potager du Roi. Pour terminer sur un moment vraiment privilégié, réservez des billets pour le spectacle équestre La Voie de l’écuyère, chorégraphié par Bartabas et joué chaque samedi et dimanche dans l’intimité du Manège de la Grande Écurie. Sublime. 

Comment s'y rendre : Prenez le RER C direction Versailles Château – Rive Gauche (30 min). C’est la gare la plus proche du château, à 10 minutes à pied.

Entre Paris et Versailles, Meudon a pris du galon depuis la transformation de son historique hangar à dirigeables en centre culturel XXL, le Hangar Y. C’est que le lieu est assez dingue et vaut vraiment le coup de s’y aventurer (surtout en été) : après l’exposition du moment, on reste lézarder dans son immense parc aménagé de sculptures contemporaines, on boit des coups à la guinguette ou on goûte à la cuisine créative du chef Guillaume Sanchez dans son restaurant posé sur l’étang. Si vous partez en début de journée, faites un premier arrêt au musée Rodin de Meudon, sublime et moins fréquenté que son homologue du 7ᵉ arrondissement. Et si d’aventure il vous restait un peu de temps, partez explorer l’immense forêt de la ville, juste derrière le Hangar Y. L’art et la forêt. 

Comment s'y rendre : Prenez le RER C jusqu’à la gare Meudon-Val-Fleury ou un Transilien N depuis Paris-Montparnasse jusqu’à Meudon. Trajet rapide : 10 à 20 minutes selon le point de départ. Une fois sur place, tout se fait à pied, en montée… mais avec vue.

Pour les Parisiens, Saint-Ouen fait partie intégrante de Paris. Et si l’on avait l’habitude de s’y rendre pour son marché aux puces, on a désormais tout un tas de raisons d'y passer la journée. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elles sont variées : pool party au Mob Hôtel avec le day pass piscine les jours de semaine, marathon de boustifaille à la Communale (le plus grand food court d’Europe !), apéro festif et ensoleillé sur les rails d’une ancienne gare désaffectée, au Hasard Ludique (bon on triche un peu, mais c’est à deux pas de Saint-Ouen)… La ville regorge de lieux authentiques et cinégéniques, à l’image du centre culturel Commune Image ou du chouette bistrot Bonne Aventure. Allez-y gaiement. 

Comment s'y rendre : Prenez le métro ligne 13 (station Garibaldi ou Mairie de Saint-Ouen) ou la ligne 14 (station Saint-Ouen). Comptez 15 à 25 minutes depuis le centre de Paris. Tout est ensuite accessible à pied.

Si vous avez quelque chose à fêter, prenez la route de la Champagne. En moins d’une heure de train, vous débarquez à Reims, capitale des bulles connue pour sa cathédrale où furent sacrés une bonne partie des rois de France. Après avoir confessé vos péchés du weekend dernier, passez sans transition aux bacchanales en prolongeant la balade dans les vignes environnantes. Et puis cap au sud, direction Épernay, pour traverser les plus beaux domaines de la région avant de ramener la coupe (et quelques bouteilles) à la maison. Parmi les étapes les plus haut de gamme, le brunch au champagne chez Ruinart (tous les weekends dans la maison de Reims), la visite du domaine de Moët et Chandon à Épernay, et le coucher de soleil depuis le parc Vix, à Avize, avec sa vue imprenable sur la côte des Blancs. Autre possibilité, rejoindre l’extrême sud de la Champagne à la découverte de domaines plus confidentiels, libres et impertinents : Charles Dufour, le domaine de Bichery, Vouette & Sorbée… Des cuvées réunies au Garde Champêtre, le resto incontournable du coin cornaqué par le chef japonais Kazuya Miyashita.

Comment s'y rendre : Prenez un TGV depuis Paris Gare de l’Est jusqu’à Reims ou Épernay. Reims : 45 min de trajet. Épernay : environ 1h15 avec correspondance.

Si vous êtes friand d’escapade mais allergique aux transports en commun, la région regorge de chemins vélo-friendly, de la Véloscenie (qui file jusqu’au Mont-Saint-Michel !) à la Scandibérique. Mais notre préféré est peut-être celui qui vous emmène à la découverte des guinguettes qui bordent et animent la Marne, au départ du bois de Vincennes (qui est déjà une destination en soi). Au sortir du parc, empruntez l’allée des Guinguettes (qui porte donc bien son nom) pour découvrir ses institutions et basculer dans un autre temps : celui des bals musette, des nappes en toile cirée, des canotiers et du p’tit coup de blanc au déjeuner. Passez guincher chez Gégène ou chez Fifi, et tracez votre route jusqu’au château de Champs-sur-Marne. Pour la faim, repassez par Joinville faire un crochet au Petit Pont pour profiter de sa terrasse cachée perchée sur la rivière. 

Comment s'y rendre : Rien de plus simple : commencez à vélo depuis le bois de Vincennes, accessible en métro ligne 1 (station Château de Vincennes) ou en RER A (station Joinville-le-Pont). Ensuite, suivez l’allée des Guinguettes le long de la Marne — direction guinche, guinguettes et grands airs.

Si le mouvement impressionniste a fêté ses 150 ans en 2024, Giverny fait partie de sa genèse. Fief de l’un de ses plus fiers représentants, Claude Monet, qui y vécut pendant plus de quarante ans, le village normand a encore de quoi inspirer le chaland. On s’y rend aujourd’hui pour visiter la maison et l’atelier du peintre, parfaitement entretenus, de sa merveille de cuisine carrelée aux appartements privés. Mais le clou du spectacle est peut-être à l’extérieur, dans les jardins débordant de fleurs, et notamment de ces fleurs d’eau ayant inspiré à Monet son inépuisable série des Nymphéas, dont le chef-d'œuvre ultime se contemple au musée de l’Orangerie à Paris.

Comment s'y rendre : Prenez un train depuis Paris Saint-Lazare jusqu’à la gare de Vernon-Giverny (environ 45 minutes). Une fois arrivé, une navette ou un taxi vous emmènera à Giverny en 15 minutes. En voiture, comptez environ 1h15 via l’A13.​

Impossible de rater Étretat : c’est littéralement l’endroit où la Normandie se cabre pour faire la belle. Des falaises blanches aussi abruptes qu’un lundi matin, une arche naturelle découpée comme au scalpel, et une mer d’un bleu changeant qui ferait douter n’importe quel filtre Instagram. Ici, même les nuages ont de l’attitude.

Ce petit village de pêcheurs, jadis planque de Monet et de Maupassant, a gardé son élégance un peu surannée. Des villas Belle Époque, une plage de galets où il faut marcher avec la grâce d’un héron, et un air iodé qui remet les idées en place. Mais le vrai frisson, c’est la balade au sommet des falaises. Un sentier serpente vers la célèbre Aiguille, comme une rando de carte Pokémon version impressionniste. À faire avant ou après : un fish & chips sur le port et une visite du Clos Arsène Lupin (oui, oui, le gentleman cambrioleur a sa maison).

Comment s'y rendre : Prenez un train jusqu’à Bréauté-Beuzeville (depuis Paris Saint-Lazare, environ 2h) puis un bus direct pour Étretat (30 min). Comptez 2h30 à 3h de trajet au total. Pas de ligne directe, mais le paysage à l’arrivée vaut largement le détour.

Il n’y a pas qu’à Versailles qu’on mène la vie de château. Et celui de Fontainebleau a le mérite d’être un poil moins encombré que son auguste homologue. Entièrement restauré par Napoléon 1er à son arrivée au pouvoir, ce château construit il y a presque mille ans est aussi l’un des plus emblématiques de l’histoire française. On y va pour gravir son sublime escalier en fer à cheval, comme Napoléon lui-même (et 34 rois avant lui) avait l’habitude de le faire, mais aussi pour se perdre dans sa très jolie ville, l’une des plus belles d’Ile-de-France. Au-delà du château, les locaux vont à Fontainebleau pour faire de l’escalade et des randos dans son immense forêt aux multiples points de vue. Notre conseil ? Faites escale dans l’ancienne demeure de la peintre Rosa Bonheur, transformée en musée et maison d’hôtes. Si vous n’y passez pas la nuit, restez au moins pour le thé !

Comment s'y rendre : Prenez le Transilien ligne R à Gare de Lyon jusqu’à Fontainebleau-Avon (environ 40 min), puis un bus ou une balade de 15 min pour rejoindre le château. Simple, rapide, royal.

Juste à côté de Fontainebleau, Barbizon est aussi mignon à visiter qu’à prononcer. Tellement que le petit village a donné son nom à un mouvement pictural intimement lié au romantisme français, l’école de Barbizon, dont les représentants s’attachaient à reproduire fidèlement la nature il y a deux siècles de ça. Aujourd’hui encore, nombre d’artistes y trouvent refuge pour créer, notamment grâce à la maison d’hôtes branchée la Folie Barbizon, qui en accueille chaque saison en résidence. Vous pourrez commencer votre visite par là, pour déjeuner au charmant restaurant du b&b, à moins que vous ne préfériez un de leurs paniers à pique-nique pour le boulotter en paix dans la forêt avoisinante. Pour l’amour de l’art, passez une tête à la maison-atelier de Jean-François Millet, un des fondateurs de l’école de Barbizon, célébré dans le monde entier pour ses magnifiques Glaneuses. 

Comment s'y rendre : Prenez le train ligne R depuis Gare de Lyon jusqu’à Fontainebleau-Avon (40 min), puis le bus 21 jusqu’à Barbizon (20 min). En voiture, comptez 1h de trajet via l’A6.

Ce n’est certes pas la ville la plus bucolique du coin, mais c’est sans doute l’un des plus hauts lieux grands-parisiens de l’art contemporain. Et la terre promise des cool kids en quête de teuf. Commençons par l’art, avec deux adresses uniques et incontournables : on passe d’abord voir l’immense galerie Thaddaeus Ropac, où les œuvres de pointures internationales s’affichent dans une ancienne chaudronnerie, avant de profiter des expos gratuites des Magasins Généraux, au bord du canal, où s’orchestrent aussi régulièrement quelques très bonnes soirées. Pour tâter un peu d’underground et profiter du grand air, rendez-vous ensuite dans deux de nos friches culturelles et festives préférées : la Cité Fertile et le Jardin21 (à la frontière entre le 19ᵉ et Pantin). C’est ça, le vrai été parisien.

Si vous pensez qu’il est impossible d’observer des phoques à moins de deux heures de train de Paris, vous vous trompez. Dans l’une des plus belles baies de France, et la plus peuplée en veaux marins et phoques, il suffit d’arpenter le port du Crotoy ou la pointe du Hourdel pour les voir à l’œil nu. Si vous êtes aventurier, vous pouvez vous lancer dans une excursion en canoë ou kayak (environ 40 € la demi-journée), flâner au milieu des oiseaux du parc du Marquenterre et ses 200 hectares, ou vous taper une randonnée sur la plage sur le dos d’un cheval Henson. Et pensez à faire un tour chez Baie, le meilleur bistrot du coin.

Comment s'y rendre : Prenez un train depuis Gare du Nord jusqu’à Noyelles-sur-Mer (environ 2h), puis un petit train touristique ou un bus local jusqu’à Le Crotoy ou Saint-Valery-sur-Somme. En voiture, suivez l’A16 direction Abbeville : 2h15 de route en moyenne.