16 expos pour 2016

En 1962, alors que la crise diplomatique entre les Etats-Unis et l'Union soviétique fait rage, la cinéaste Agnès Varda s’établit à Cuba. Là-bas, avec son petit Leica, elle entreprend de saisir l'atmosphère du pays. Ces photographies de vie quotidienne lui serviront ensuite de support en vue d’un prochain film. Aujourd’hui, ce sont ces clichés qui s’exposent au Centre Pompidou, pour un dialogue historique et fascinant avec le court-métrage qu’Agnès Varda, épouse de Jacques Demy, en a tiré.

Tout commence avec la façade de l’atelier du célèbre peintre de ‘La Liberté guidant le peuple’, rue de Furstenberg. Un décor sculpté par Eugène Delacroix lui-même et empruntant beaucoup à l’Antiquité. Le musée du même nom, en collaboration avec le département des Antiquités grecques, étrusques et romaines du Louvre, s’interroge donc sur la relation étroite qu’entretenait l’artiste avec cette foisonnante période artistique, à travers les croquis, ouvrages et textes l’ayant inspiré pour réaliser ce bas-relief.

C’est la première fois en France qu’un musée présente le travail d'Helena Almeida, grande artiste contemporaine portugaise, figure majeure de l'art conceptuel. Le Jeu de Paume vous permet de découvrir le parcours qui l'a conduite du dessin et de la peinture à la photographie puis à l'utilisation conjointe sans barrière mentale de ces moyens d’expression. Après Cindy Sherman et récemment de Valérie Jouve, explorez les expérimentations d'Helena Almeida, dont le corps est le support principal d’une créativité élaborée.

Comme son titre l'indique, l'exposition provoque un immense carambolage d'œuvres d'art. Ni chronologique, ni thématique, le parcours, plus mental que scientifique, mélange joyeusement les créations selon leurs affinités poétiques. Cent cinquante d'entre elles, de François Boucher à Annette Messager, se retrouveront ensemble dans les galeries du Grand Palais sous la direction du grand historien de l'art et commissaire d'exposition Jean-Hubert Martin. Une exposition qui sera probablement surprenante, percutant les genres, les supports et les époques.

Artiste prolifique du XVIIIe siècle, Hubert Robert s'est illustré en peinture, dessin et gravure. Il a surtout transporté son public dans les ruines les plus romantiques, les paysages les plus poétiques, dans les vues urbaines les plus époustouflantes que l'on puisse imaginer. Hubert Robert est un artiste de l'imaginaire tout autant qu'un homme des Lumières dont la carrière l'a mené de Rome à Paris. Le musée du Louvre rend un hommage appuyé à cet esprit curieux, encore trop méconnu.

Avec ses paysages exotiques et chamarrés, peints de manière naïve, le Douanier Rousseau invite au voyage. Mais son style, unique et original pour son époque, fait-il vraiment de lui le « père de la modernité » comme l’ont intronisé les artistes d'avant-garde ? En confrontant ses toiles à celles de Seurat, Delaunay, Kandinsky ou Picasso, l’exposition ‘Le Douanier Rousseau. L'Innocence archaïque’ se veut ainsi une mise en lumière critique de son art et une réflexion sur la notion d'archaïsme.

Albert Marquet est un artiste inclassable qui a traversé les courants artistiques, du post-impressionnisme au fauvisme, sans s'y attarder, en en retenant seulement l'essentiel pour tracer sa propre voie. Ami de Matisse, il débute entre Arcueil et Paris puis devient obsédé par le paysage et la série. Le musée d'Art moderne de la ville de Paris lui offre une belle monographie réunissant une centaine d'œuvres, dessins et peintures.

Cinquante ans après la sortie du premier album du Velvet Underground – sur la pochette duquel on pouvait voir une banane dessinée par Andy Warhol – la Cité de la musique (ou Philharmonie 2) retrace la genèse du célèbre groupe des années 1970. Au travers d’une exposition sans concessions, la première produite par la Philharmonie de Paris, elle refait le portrait d’un des combos les plus obscurs mais aussi les plus influents de l'histoire du rock. Lou Reed et sa bande ayant en effet inspiré Iggy Pop, David Bowie et bien d’autres

Cette année, le musée de la Chasse et de la Nature présente trois expositions parallèles qui s'intéressent à la relation des artistes aux safaris et à la chasse. Simple safari-photos ou organisée pour les personnes fortunées, la chasse est une histoire que l'on se raconte comme une « fiction de l'espace sauvage ». Dans un premier espace seront exposées les peintures de Louis Tinayre qui accompagnait Albert Ier de Monaco pendant ses expéditions pour en rendre compte sur le plan artistique. A côté, seront réunis des artistes contemporains traitant de ces thèmes. Enfin, on pourra trouver des récits de chasse qui se lisent dans les bandes-dessinées.

Victor Hugo n'était pas le seul artiste de la famille, loin de là. Toute la Maison Victor Hugo, située place des Vosges, sera au printemps 2016 entièrement consacrée aux talents de tous les membres de la lignée. Autour des dessins et des décors de Victor, se retrouveront les dessins d’enfant de François-Victor, les photographies et enluminures de Charles, les étonnantes gravures de l’étrange neveu Léopold mathématicien et artiste, les œuvres de Georges Hugo, le petit-fils célébré de "L’Art d’être grand-père" qui fut un peintre de talent, et les œuvres de son fils Jean Hugo. En un mot : Bienvenue chez les Hugo !

Le musée du Quai Branly fête ses 10 ans ! Pour son anniversaire, il propose de dresser un portrait de l'ancien président de la République qui fut à l'origine du projet. Passionné par les arts d'Asie et du Japon (et leurs cultures, comme celle des sumotoris!), l'homme politique est aussi grand amateur d'arts précolombiens. Soixante-dix dates permettront de comprendre l'évolution des goûts et des positions de Jacques Chirac face aux cultures extra-européennes. Ce petit retour en arrière tisse en fond l'histoire de la création du musée lui-même.

Au pied de la butte Montmartre, la Halle Saint-Pierre poursuit son exploration des expressions artistiques aussi diverses que méconnues. En fin d'année, une monographie est consacrée à l'artiste Gilbert Peyre, plasticien et metteur en scène autodidacte, qui crée des « électromécanomaniaques » qui prennent vie dans ses spectacles et performances extraordinaires. Ce machiniste plasticien, bricoleur loufoque, imagine ses sculptures mécaniques depuis 1977 : chaise marchant ou qui joue de la guitare, chien en fer pondant des pièces de monnaie, tous sortis d'un imaginaire particulièrement fécond. Cette exposition prend place seize ans après la rétrospective que lui a dédiée le lieu en 2000.

Pour prolonger la période estivale, la Cité de l'architecture et du patrimoine vous emmène à la plage. Au programme, visite des stations balnéaires souvent créées ex nihilo, découverte de leur architecture et de leur urbanisme, depuis leur naissance au XVIIIe siècle jusqu'aux vastes sites touristiques actuels, et ce, sur tous les fronts de mer, de la froide Manche à la chaude Méditerranée. L'art de vivre qui y règne, immortalisé par la littérature et le cinéma, sera mis en avant. Une petite excursion sur les lieux plus exotiques de Chine et de Dubaï sera proposée en fin de parcours.