Lancé en catimini du côté de Bourse, reconnaissable à son logo psyché façon Robert Crumb, Montezuma est un génial ovni où se télescopent vinyles dingos, cuisine chiadée et vins naturels. Montezuma ? Vous pensez immédiatement au dernier empereur inca occis par Cortés ? (Non ?) C’est surtout une ref à l’album Zuma (1975) de Neil Young, grand audiophile devant l’Eternel. Car ici, le son, c’est du sérieux : un ampli à lampes McIntosh et des enceintes Klipschorn, le nec plus ultra des années 90, diffusent des pépites étranges issues de la collection des tauliers, Louis Mesana et Théophile de Penanster (ex du Verre Volé), ou passées par les labels et disquaires invités.
Ce samedi-là, au sous-sol (une cave voûtée avec banquettes en bois clair découpées à la serpe), une bande de hipsters trentenaires ultralookés s’ambiancent sur les sons de Frous, cofondateur du label Teenage Menopause. Les assiettes zieutent vers le bistrotier rajeuni : super ris de veau pané et tarama d’oursin pour le côté élevé sous la mer (16 €) ou tartare de thon, huile pimentée et raifort qui aurait mérité plus d’acidité (16 €).
Dans les verres (tous à 7 €), des cadors du sans sulfite comme ce chenin de Puzelat ou le riesling Mer & Coquillage de Patrick Meyer. Et dans les quilles, exposées derrière le comptoir, quelques bonnes trouvailles : languedoc La Capitulation ne paie pas d’Axel Prüfer (35 €) léger comme les impôts d’Amazon, ou effervescent chenin d’anjou Fetembulles de Jean-Pierre Robinot. Dernière chose : c’est le seul endroit de Paris où goûter les cafés strasbourgeois du torréfacteur Omnino. Encore un bon point !