Le Silencio de David Lynch, qui tient son blaze du rade fétiche où les personnages de Mulholland Drive viennent chercher de quoi irriguer leurs veines, se targue d’être l’un des clubs les plus privés, les plus selects et les plus convoités de la capitale. Peut-être un peu trop, d’ailleurs : dans le fief du réalisateur américain, la carte de membre n’est délivrée qu’à ceux dont le curriculum vitae présente des qualités artistiques et financières satisfaisantes. Et aux veinards qui ont un « nom-sur-la-liste ».
Ce qui ne veut pas dire que les autres sont forcément condamnés à rester à la porte. A partir de minuit, le Silencio fait quelques efforts pour se transformer en citrouille en accueillant un public méchamment sapé, ravi de scruter un peu de faune VIP et d’éplucher le décor de cette terrière voûtée – dessiné par Lynch himself, des murs en feuilles d’or jusqu’au mobilier rétrofuturiste. S’y croisent un cinéma, une galerie d’art, un bar à cocktails (plus que correct pour un club) et une scène partagée entre arts vivants, artistes contemporains et musiciens de tous bords. Lors de notre dernier passage ? Un certain Blood Orange amusait la croisière, pour notre plus grand plaisir…