Itsukushima
© Nicki Eliza Schinow
© Nicki Eliza Schinow

Au Japon, 9 adresses pour tomber amoureux d’Hiroshima

Découverte en cours d’histoire ou par le truchement de Marguerite Duras, Hiroshima reste pour beaucoup un objet de pur fantasme. Mais il faut plonger dans ses longues avenues et ses petites ruelles pour en saisir toute la hype.

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Nul besoin d’avoir pleuré à gros bouillons à la lecture d’Hiroshima mon amour pour être ému par cette ville au lourd passé, ironiquement reconstruite à l’américaine, avec un quadrillage de longues avenues où se côtoient quartiers branchés, temples de l’okonomiyaki et promenades au bord du fleuve Ōta. Un pur condensé de Japon, encore à l’abri des foules.

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9 adresses pour tomber amoureux d’Hiroshima

Hôtel KIRO

A Hiroshima comme ailleurs au Japon, il faut avoir quelques lingots en poche pour espérer barboter dans l’eau chlorée. Ici, on pousse le vice jusqu’à transformer une piscine en salle de petit-déjeuner. Un lieu qui ne manque pas de second degré, avec des chambres au niveau: design ultra-léché, literie de compétition, grandes fenêtres ouvertes sur la ville… Sans oublier un bar où faire quelques longueurs bien méritées, et un torréfacteur maison à l’anglais impeccable, toujours prêt à vous servir un filtre. 

Nipponia Ryokan

Sans nul doute l’un des plus beaux ryokans de la préfecture, réparti sur plusieurs maisonnettes de part et d’autre de la rue principale, à quelques pas de la Brasserie Fujii. Plafonds en bois massif, tatamis au sol, « vrais » lits sur pieds, salles de bains aux allures de mini-onsen… Le tout donnant sur une cour intérieure coiffée au peigne, à contempler sans jamais y mettre un pied avant se glisser à l’une des tables du restaurant, autre point fort du lieu, où l’on sert une cuisine japonaise empreinte de techniques françaises. Et vice versa.

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Hare no Hi

Une adresse d’initiés mêlant salarymen et brasseurs en permission où l’on retire fissa ses petits souliers pour se glisser sous deux immenses tables basses garnies de ravissantes cocottes de nabé – fondue japonaise – à base de poisson, tofu et légumes coupés au laser. Dans un brouhaha de quai de gare, on se laisse tenter par la spécialité du lieu, à base de poulet recouvert d’une montagne de cébette, le tout associé aux meilleurs sakés de la région. De quoi affûter son japonais et finir la nuit au karaoké en version bilingue.

Café Obscura

Lancée par trois natifs d’Hiroshima, cette enseigne de café de spécialité nichée dans une petite ruelle du quartier électrique de Hon Dori compte aujourd’hui plusieurs boutiques, dont une à Tokyo, et figure parmi les plus courues de la ville. Et pour cause : on s’y brûle la languette à petites lampées assis sur des bancs format XS, en admirant le personnel glisser les précieux crus en sachet avec une précision de chirurgien-dentiste. Tout ça sous l’œil attentif du barista en chef Hirohashi Daishi, à l’anglais approximatif mais incollable sur les grands crus kényans et éthiopiens. Les amateurs de céramique repartiront avec quelques tasses aux formats et couleurs… obscures, forcément.

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Miyajima

Il faut à peine une quinzaine de minutes de ferry depuis le port d’Hiroshima pour se retrouver sur cet îlot béni des dieux, havre de paix et de nature où il est formellement interdit de naître… et de mourir. Point de maternité ni de cimetière, donc, mais le sublime sanctuaire d'Itsukushima à visiter dans les grandes largeurs, des ryokans au luxe discret, tel le très exclusif Iwaso, et l’un des meilleurs sushis de l’île, caché dans une petite rue du centre, Shiomachi. Une petite cantine à des prix au ras du tatami, avec un menu déjeuner chirashi d’anguille à moins de 12 euros, et une enfilade dantesque de joyaux au poisson cru roulés minute par un maître sushi certes peu commode mais à l’indéniable talent. En cas d’abus de riz, solide comme liquide, deux chambres vous attendent à l’étage…

Neko Chigura - Curry & Vin nature

Vétérinaire de jour, roi du curry la nuit, le taulier de ce bar à curry et vins nature est à l’image de son lieu : griffé par les fauves. Un bistrot tout en bois où l’on pourrait manger par terre – Japon oblige –, ouvert dès 10h30 pour un premier verre de Radikon, et jusque tard dans la nuit pour un plus étonnant gelber muskateller autrichien. On y croise une faune plus ou moins sauvage venue s’enflammer la glotte au curry jaune, rouge ou vert selon l’humeur, pour mieux éteindre l’incendie à l’aide d’un jus nature japonais clair comme un gamay. Un concept à reproduire chez soi en respectant les règles de sécurité.

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Kakiichiban

Dès 11h tapantes, des hordes de Japonais de tout crin hérissent le petit comptoir en bois de cette cantine de bas d’immeuble, où une ribambelle d’huîtres twistées d’un trait de yuzu, d’œufs de saumon ou de condiments plus kamikazes sont proposées en deux versions : froides, ou langoureusement chaudes. Pour les appétits de sumo, un plateau garni d’une demi-douzaine de bolées décline le suggestif fruit de mer sous toutes ses formes : frites, sur un lit de riz gluant, en ragoût pimenté… Le tout pour moins de 15 euros, et la certitude de sécher le formidable spectacle d’okonomiyaki réalisé minute sur plaque brûlante, à peine un étage au-dessus dans l’immeuble attenant (Okonomi-mura).

Musée du Mémorial de la paix d’Hiroshima

Il peut paraître contre-intuitif d’aller se rincer les mirettes dans un musée érigé en souvenir d’une explosion radioactive… Pourtant, l’édifice de l’architecte Kenzo Tange vaut le détour. Un imposant bâtiment aux lignes épurées, jouxtant un magnifique parc botanique, et dont le message est parfaitement clair : aucune nation ne devrait à nouveau avoir à vivre un tel traumatisme. Reconstitutions miniatures, vidéos, documents d’époque, une escale indispensable pour comprendre à quel point la question reste hautement sensible pour la population locale, et au-delà. Après ça, une étape devant le dôme Genbaku, l’une des rares structures à avoir survécu à la bombe, s’impose.

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Brasserie Fujii

Un peu à l’écart de la ville, dans l’adorable petite bourgade de Takehara – sorte de Kyoto miniature –, une brasserie dont les sakés atteignent des sommets : celle de Yoshifumi Fujii. Si l’on devait n’en visiter qu’une, ce serait sans conteste celle-ci, pour la beauté du lieu mais aussi pour sa philosophie : utilisation du riz « idéal », levures naturelles, méthode de brassage « kimoto », la plus noble qui soit… Et pour ceux qui en ont ras la baguette d’ingérer du riz sous toutes les formes, la boutique est un petit bijou d’artisanat où dégoter tous les ustensiles possibles et inutilisables pour déguster son saké le petit doigt levé. 

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