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L'association Le Carillon crée du lien social entre commerçants, habitants et sans-abris à Paris

Écrit par
Zazie Tavitian
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Vous avez peut-être remarqué ces petits pictogrammes bleus sur les vitrines des restos et bars parisiens ? Pain, enveloppe, téléphone, toilettes, verre d’eau… Ce sont en fait autant de services que proposent les commerçants de ces lieux aux sans-abris qui ont besoin de recharger leurs téléphones, utiliser les toilettes, ou avoir accès au wifi.

Cette initiative a été mise en place par l’association Le Carillon en décembre 2015, dans le 11e pour commencer. Elle s'est ensuite développée dans quasiment tous les arrondissements parisiens. L’idée était évidemment d’améliorer le quotidien des personnes dans la rue, créer un lien social local et changer le regard des riverains : « Contrairement à ce que l’on peut imaginer, les personnes dans la rue n’aiment pas réclamer », explique Aileen Salin, en charge des arrondissements du centre de Paris. L’association distribue aux sans-abris des prospectus avec toutes les adresses disponibles dans les environs.

©Le Carillon

Les restos, bars, coiffeurs participant à cette action peuvent aussi offrir un thé, un café, un repas, une coupe de cheveux ou tout autre service (un opticien propose même des paires de lunettes) sous forme de bons que distribuent les membres de l’association ou les partenaires (comme la croix rouge) dans la rue. Un peu comme les cafés suspendus en Italie ? « Pas vraiment. Cela permet aux sans-abris d’aller dans les cafés et d’être sûrs que quelque chose les attend, sans avoir besoin de réclamer », précise Aileen. Mais au-delà de créer le lien avec les habitants de la ville, le Carillon souhaite aussi impliquer les citoyens. Pour cela des bénévoles s’occupent de leurs micro-quartiers où ils sont en charge de discuter régulièrement avec les sans-abris en bas de chez eux.

Il est possible également d’adhérer à l’association (montant libre en s’inscrivant ici) et d’obtenir des bons à donner aux sans-abris en optant pour telle ou telle formule dans un resto ou un bar (actions appeler « les défis ») : par exemple, le salon de thé Kodama vous offre un bon pour chaque paquet de thé acheté, la cantine de sushi-burritos Fuumi vous donne pour chaque formule achetée un café solidaire, tandis que PNY Oberkampf vous propose un bon pour un plat. L’association encourage grandement les citoyens à distribuer ces bons en main propre aux sans-abris et même à les accompagner les premières fois.

Le Carillon organise aussi des activités où peuvent se rencontrer sans-abris, bénévoles et citoyens, comme des karaokés, des pétanques ou des « soupes impopulaires » où les sans-abris cuisinent pour les riverains.

©Le Carillon

Pour le moment 300 commerçants participent - « Bizarrement, ce n’est pas toujours ceux que l’on croit qui acceptent », précise Aileen (à comprendre pas forcément les commerces bio, équitables, etc.) - et 250 membres sont inscrits. L’association ne devrait cesser de grandir à Paris, où de nouveaux arrondissements sont couverts régulièrement, mais aussi en région comme à Lille et à Nantes qui ont déjà leur Carillon…

Pour plus d’infos : le site du Carillon ou la page Facebook du Carillon.

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