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Les ateliers pour enfants du Grand Musée du Parfum : une activité qui sent bon les vacances

Écrit par
Clotilde Gaillard
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Parce que l'art des accords n'est pas in-nez

Cinéma, musées, spectacles et parcs à jeux : quand on est un petit Parisien, les mois de juillet et d'août dans la capitale ne sont finalement pas si mornes. Il y a toujours de quoi s'occuper, il suffit de savoir dénicher les bonnes animations. Malheureusement, les parents omettent souvent une catégorie pourtant bien distrayante : les ateliers. Ouverts aux juniors, aux adultes ou aux deux pour un moment partagé en famille, qu'ils soient culinaires, sportifs ou créatifs, ces cours particuliers en groupe font recette. A tel point que toutes les institutions culturelles, nouvelles comme anciennes, ont désormais les leurs. C'est le cas du Grand Musée du Parfum, inauguré l'hiver dernier, qui a flairé le bon filon dans ce domaine. Suivons donc l'un de ces ateliers pour apprendre à devenir un nez à la mesure de Jean-Claude Ellena ou de Pinocchio.

A l'essentiel de l'essence

Ce mercredi après-midi-là, de 14h à 16h, une quinzaine de bambins de 7 à 11 ans prennent place sur de moelleux tabourets hauts, autour de paillasses en faux marbre qui rappellent celles des labos de chimie, mais en plus chic. Nous sommes au deuxième étage du musée et de là nous pouvons admirer la cour pavée de ce superbe hôtel particulier du 8e arrondissement. Mais les enfants n’en ont cure, plus intrigués par les fioles bleues étiquetées d’intitulés sibyllins (corbeille de fruits, boîte à épices, fête foraine, etc.) qui s’exposent en ribambelle devant leurs mains avides de tout tripoter.

© C.Gaillard

© C.Gaillard

Afin de détourner l’attention des enfants de ces flacons contenant parfums et essences rares, l’animatrice les invite alors à former des binômes de travail afin de faire de cet atelier une expérience collective. Si les garçons et les filles se mélangent difficilement, au moins les esprits œuvrent de concert et c’est déjà un bon début ! Une fois les mains propres et le nez mouché, les consignes de sécurité rappelées et l’appel fait, il est temps de procéder à un test d’olfaction. Deviner des fragrances, comprendre les mécanismes de l’odorat grâce à des images simples et des tests ludiques – comme celui de mettre la mouillette imbibée d’essence d’agrume dans sa bouche tout en inspirant afin de s’apercevoir que nous sentons aussi avec nos papilles ! – et s’initier aux différents procédés d’extraction des odeurs : les apprentis parfumeurs plongent dans le bain de l’osmologie de manière concrète.

Une entrée en matière nécessaire avant le moment le plus attendu : la fabrication de son propre parfum. 

Trouver la bonne formule 

Pour ce faire, direction « l’arbre à senteurs », soit une armoire regorgeant de bocaux remplis de feuilles (menthe, sauge, etc.), de graines aromatiques (clous de girofle, fèves de cacao, badiane, etc.), de fleurs et de fruits séchés ainsi que d’épices telles que la cannelle en bâton ou le vétiver. Des découvertes qui donnent parfois lieu à des interrogations naïves et amusantes, comme lorsque le petit Aurélien demande si la myrrhe est bien « ce qu’on met dans la lessive »…

© C.Gaillard

Une fois familiarisés avec les essences mises à leur disposition, les enfants se lancent dans la composition de leur onguent maison en respectant la formule de tout bon nez. Aidé d’une « marelle des effluves » et d’un orgue à parfum de dix facettes, ils associent les senteurs qu’ils aiment, des notes de tête citronnées aux notes de cœur plus gourmandes de caramel et de barbe à papa ou plus boisées, en passant par celles dites « de fond », marines, fruitées ou florales.

Les enfants sont concentrés, on entendrait presque les mouches voler : il faut dire que le dosage du « jus » se doit d’être précis et l’utilisation de la pipette minutieuse. Pour les aider dans ce goutte-à-goutte rigoureux, l’animatrice passe dans les rangs et exerce sur leur poignet une imperceptible pression afin qu’ils puissent se rendre compte de la pression à appliquer. Une méthode à l’image de l’atelier : pédagogique et incitant à l’autonomie de ces bouts de chou, en leur plaçant entre les doigts des outils délicats.

© C.Gaillard

© C.Gaillard

Bouquet final

Mais un parfum, ce n’est pas seulement un assemblage savant d’effluves. C’est également un nom percutant, un « packaging » attrayant et une étude de marché pour savoir si le produit va plaire aux clients – c’est-à-dire les papas et mamans. Les voilà donc qui se concertent pour trouver un titre correspondant à leur création, qui s’échangent les bouteilles pour commenter leurs réalisations avec justesse – exactement comme de véritables nez –, puis qui se mettent à dessiner le design de leurs flacons après un intense brainstorming. Avant d’habiller de gommettes la burette qu’ils remporteront à la maison, ravis par cette première approche du parfum et de s’être fait autant de nouveaux copains.

Quoi ? Atelier du parfumeur « Petits nez » spécial kids de 6 à 11 ans (entre autres ateliers).
Où ? Au Grand Musée du Parfum, 73 rue du Faubourg Saint-Honoré, 8e – Métro : Miromesnil.
Quand ? Mercredi 12 juillet et mercredi 20 septembre
Combien ? 45 €, tarif incluant la visite du musée le jour même.

Plus d’infos sur le site du musée

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