Les meilleurs restaurants du Quartier latin

A deux enjambées du brouhaha de la Contrescarpe confite de touristes, le chef japonais Kazuma Chikuda, passé chez Bocuse (à Tokyo), chuchote sa cuisine sensible dans une improbable enclave du bon goût ornée de fauteuils en kilim. Ebouriffante tartelette de poireaux, gel de pomme granny et douceur de chou farci végétarien à l’émulsion de vin jaune… Le menu change tout le temps mais le régal s’installe. Midi ou soir, en semaine ou le dimanche, foncez chez Narro !

Où ? 72 rue du Cardinal-Lemoine, Paris 5e.

Dans le quartier des éditeurs, cette adresse italiano-chicos n’a pas mis longtemps à imprimer sa marque. Rodaa Studio (qui a signé Cloche) y a ciselé une ambiance d’osteria arty avec une salle à cheminée et chandelles pour nouer des contrats ou un pacs et un massif îlot central de marbre rouge d’où surveiller la cuisson des pâtes. Car oui, ici, on se régale d’assiettes de pâtes concoctées par Mario Iannone dans une épure et une justesse toutes italiennes.

Où ? 10 rue de l'Odéon, Paris 6e.

La deuxième adresse de coffee shop/sandwicherie ouverte par Farah Laacher (ex-Fontaine de Belleville) et Thomas Lehoux (Brûlerie de Belleville) n’est pas à Belleville mais au cœur du Quartier latin, où elle propose des petits-déj à l’américaine et le midi des sandwichs en or froid (rosbeef à la sauce gribiche) ou chaud comme ce dément schnitzel et cheddar réconfortant comme un plaid en pilou mais qui se mange.

Où ? 63 rue Galande, Paris 5e.

Signe des temps, le Quartier latin est désormais un rendez-vous d’affamés plus que de lettrés : sur les étagères acajou de cet ancien bistrot-librairie, les bouteilles de jus et de vin ont remplacé les bouquins... Reste que l’adresse ouverte par Marion Trama, avec en cuisine son Paul Hayat de mari, s’y entend pour nourrir le chaland d’assiettes bien roulées, dont un déjà célèbre croque-monsieur au jambon Prince de Paris et sel de truffe.

Où ? 47 rue de la Montagne-Sainte-Geneviève, Paris 5e.

Un lieu hybride entre l’izakaya moderne, le bar à cocktails branchouille et le bistrot vineux, où il est possible de tapasser de bons moments (jusqu’à 23h30) sur le comptoir cuivré à l’entrée ou devant la cuisine, accoudé au bar boisé au milieu, la meilleure place pour admirer le cuisinier jeter sur le bichotan une palanquée de petites brochettes gourmandes. 

Où ? 5 rue Mouffetard, Paris 5e.

Dans cet étroit resto à étage pour 20 couverts collés-serrés, le couple nippo-vendéen Sakura Mori et Frédéric Charrier, passés chez Passard, mettent du « kokoro » (cœur en jap’) à l’ouvrage. Leur cuisine ? Des classiques des terroirs français parfois élégamment twistés de touches asiatiques comme ce bar de ligne rôti et beurre shoyu-verveine. 

Où ? 36 rue des Boulangers, Paris 5e.

Dans une ambiance de cellule monacale à grosses pierres apparentes, à peine troublée par le cliquetis des baguettes, le chef Katsutoshi Kondo prépare de nobles nipponités : délicat tartare de crevettes et calamar crus, tataki de filet de bœuf mariné au yuzu… A noter que Françoise Sagan, bien qu’habituée du quartier, n’a rien à voir avec le nom du restaurant : ça veut dire “rive gauche” en japonais !

Où ? 8 rue Casimir-Delavigne, Paris 6e.

Pour cette deuxième adresse moderniste dans le quartier (après Ze Kitchen Galerie), William Ledeuil n’a pas voulu de décorum superficiel, le spectacle est dans l’assiette ! Les pâtes du meunier boulanger Roland Feuillas, toutes élaborées à partir de céréales ou blés anciens et fagotées de drôles de noms francisés (“girolette”, “dentelle de Cucugnan”), tiennent le premier rôle, accommodées par Julien Jéquier. 

Où ? 26 boulevard Saint-Germain, Paris 5e.

En quelques mois, cette enclave inox et marbre ouverte par Takuya Watanabe, maître sushi à l'origine de l’inoubliable Jin, a déjà remporté haut la hand le concours des meilleurs hand rolls de Paris. Sur le comptoir défilent des makis XXL : feuille de nori craquante, grains nacrés de riz tiède, soja maison et surtout poisson de première bourre comme le thon rouge bluefin ou le maigre de ligne. Des propositions dignes d’un gastro nippon dans une atmosphère à la cool.

Où ? 71 rue de Seine, Paris 6e.

Depuis son antre tout en minimalisme nordique (ciment souris, lampes indus’ multicoudées, mobilier scandinave, et céramiques danoises signées Gurli Elbaekgaard), le chef japonais Atsushi Tanaka déploie ses obsessions du produit et des couleurs dans un cortège d’assiettes graphiques et ultra-sensibles, sorte de théâtre nô gastronomique. Fascinant mais pas là pour rigoler.

Où ? 4 bis rue du Cardinal-Lemoine, Paris 5e.