Alors que Paris a fait sa rentrée littéraire, cette jolie cantine-librairie à un jet de marque-page du Panthéon a décidé, faute de clients, de se sortir de la vente de livres. Signe des temps, le Quartier latin est désormais un rendez-vous d’affamés plus que de lettrés et, sur les étagères acajou, les bouteilles de jus et de vin ont remplacé les bouquins... Reste que l’adresse ouverte par Marion Trama avec, en cuisine, son Paul Hayat de mari, s’y entend pour nourrir le chaland d’assiettes bistrotières bien roulées.
En ce midi d’été indianisant, installé à la belle table d’hôtes donnant sur une cour arborée dont le 5e a le secret, on se rafraîchit d’une soupe de melon et menthe où des brisures d’amande assurent le croustillant. Puis, assiette de raviolis végés garnis de champignons, blette et brousse, mouillés d’un suave beurre à l’orange et à la sauge. La prochaine fois, on tentera leur iconique croque-monsieur au jambon Prince de Paris et sel de truffe.
On l’accompagne d’un verre de mauzac vert du domaine Plageoles pioché dans une carte largement bio : bourgogne rouge La Plante d’à Côté de Claire Naudin (40 €) ou côtes-du-jura du domaine Labet (70 €). On clôture ce convaincant déjeuner avec une tarte aux figues de belle figure. Pour les lève-tôt ou les goûte-tard, le lieu fait aussi salon de thé où l’on peut piocher dans la vitrine les bonnes pâtisseries du pater Alain Trama.
