Après avoir bourlingué dans la presse, l’édition (elle a gratté une bonne dizaine de livres de recettes) et le conseil culinaire, l’Américano-Parisienne Carrie Solomon se sédentarise devant les fourneaux d’Aube, lumineux bistrot de la rue de la Main-d’Or garni de mobilier chiné, miroirs ciselés et beau bar en Formica rutilant. Avec ses horaires atypiques (10h-16h mais fermée le dimanche), l’adresse reprise par l’équipe d’Au Passage semble militer pour l’extension du domaine du brunch au reste de la semaine. Avec nos bêtes horaires de travail salarié, on débarque un midi pour goûter cette carte fraîche et très largement végétarienne.
Bercé par de douces mélopées néo-folk, on entame avec un ajoblanco (sorte de gaspacho d’amande et d’ail) ici coloré de vert par de la bourrache. Une arme délicatement amère redoutable contre les coups de chaud. Puis arrive une salade César végétarienne, assiette buissonnante et croquante, dominée par un œuf poché, avec premiers haricots verts des Alpilles, miettes de polenta et rassurante sauce au parmesan. Qui a dit qu’il fallait du poulet dans la César ? Conclusion nippo-américaine avec un super cookie choco et graine de sarrasin.
Ce néo-brunch méridien se rince plutôt au sans alcool (délicieux kombucha maison, citronnade) mais on trouve aussi six refs de vins nature au verre dans toutes les teintes (Little Everything Still de Nuria Renom, 6,50 €) et quatre cocktails classiques (dont un Bloody Mary). Si vous venez le matin, il est possible de grignoter en plus un granola, des tartines ou un œuf dur avec un bol de café filtre de chez Mick. Comme une sorte de petit-brunch matinal.
