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Pour qui ? Ceux qui rêvent d’une cuisine française revisitée et explosive en bouche.
Plat culte ? Le pigeon, accompagné de rhubarbe, de piments verts ou de cerises selon les semaines.
A deux pas du cirque Bouglione, le Clown Bar, 111 ans au compteur, a longtemps servi de cantine aux artistes. Et derrière son allure de bistrot de quartier, le passé est toujours vissé au plafond : boiseries art déco et céramiques clownesques multicolores. Transportés, on s’attend à voir le crew des clowns débarquer pour s’enfiler un verre après le spectacle. Fini de rêver: les artistes, c’est en cuisine qu’on les trouve. Aux manettes ? Le duo Sven Chartier/Ewen Lemoigne, associé au Japonais Sota Atsumi. De quoi dynamiter les bons vieux classiques français à grands renforts de sucré/salé et de poisson/viande.
La salle est bondée, heureusement, c’est le sourire aux lèvres qu’on nous propose de dîner au comptoir. Sur la carte trois ou quatre ingrédients par plat et vous laissez le chef jongler avec. Entrée en piste avec la truite/ ricotta/ abricot/ oignon di Tropea (20 €). Une tuerie ! Pour les viandards on opte pour le tartare de veau (20 €) réveillé par des cerises, des noisettes et des anchois. Un vrai coup de fouet. On continue avec le pigeon, piments Guernica et pommes grenailles fumées (33 € tout de même) ou le gargantuesque pithiviers de canard au foie gras (33 €), juteux et rosé à souhait, agrémenté d’une purée de datte qui fait toute la différence. Après tant d’acrobaties, le dessert est un peu décevant : la crème brûlée, glace verveine (12 €) est bonne mais sans surprise et la tarte fraise/rhubarbe (12 €) manque de gourmandise. Côté jaja la carte (intégralement nature) est impressionnante, les prix aussi, mais pas de panique : on vous fait goûter avec plaisir avant de choisir. Chapeau l’artiste!