Après trois étés sous le nom de Fabula, le restaurant du musée Carnavalet devient le Joli et s’installe pour durer plus longtemps que vos vacances. Histoire de se mettre dans une ambiance de rentrée des classes alors que la canicule de juillet sévit, nous snobons la splendide double cour où,comme les années passées, se déploient, entre les buis bien coupés, ballons lumineux et mobilier de jardin immaculés sous la surveillance de la Victoire de Louis-Simon Boizot (qui était auparavant au sommet de la fontaine du Châtelet).
On s’installe plutôt dans la nouvelle salle qui accueillera les chalands toute l’année. Le Studio AMV y a composé une déco néo-70’s avec de rondouillardes banquettes à bouclettes, un plafond miroir et des murs flous inspirés, nous dit-on, des tableaux d’Henri Gervex (on n’avait pas la ref non plus). Et le groupe Recevoir (Les Petites Mains), qui gère le lieu, a demandé au chef Isaac Romero, ancien d’Onii-San, de signer un nouveau menu aux touches asiatiques.
Mais l’organisation de la carte, non pas en entrées et plats (sans doute trop vu…) mais en végé/viande/poisson, rend compliqué l’évaluation des quantités à commander. Sont-ce des tapas ? Des plats ? Plutôt des tapas en fait. Les petits « pâtissons fondants » (18 €) sont quatre, sauvés de l’insipide par une chouette sauce verte aux pignons et ail des ours ; l’aubergine caramélisée au miso est servie entière (et donc le cœur manque de punch) et la marinade au saké annoncée pour les (sept) couteaux à la plancha (14 €) se dissout dans le beurre persillé.
Bref, une cuisine honnête mais sans aspérité et qui coûte cher : un onglet de bœuf, sa sauce chien et son (petit) ramequin de grenailles s’adjugent à 30 € ! Et pas un dessert (signé de la jeune Paloma Laguette) à moins de 14 €. Combien seront prêts à payer tout ça cet hiver lorsque la terrasse aura été remballée ?