Comme on se languissait du talent de Thomas Graham depuis qu’il a décollé du Mermoz… Divine surprise ! Le chef volant – toujours papillonnant à la recherche de sa future adresse gastronomique – se pose à la Cantine Terroirs d’Avenir. Cette première tentative dans la restauration du distributeur de producteurs et d’artisans haut de gamme des chefs et des particuliers hautement solvables a éclos au rez-de-chaussée de l’« immeuble-quartier » Morland (plus mort lente que mordant, reconnaissons-le).
Dans le prolongement de la boulangerie, le lieu ressemble vraiment à une mini-cantine : sept tables, des assiettes en métal émaillé, des plateaux en inox et un comptoir où choisir ses plats. Le chef américain est bien là, en tablier de cantinier, à faire suer des champignons de l’unique plat du jour, épaulé par la cheffe Juliette Deslandes (qui restera seule en scène à partir de décembre). Ils ne travaillent, à la petite carte (avec une proposition végétarienne chaque midi) que des produits Terroirs d’Avenir (super came donc), dont les invendus, mais pas seulement.
Le menu ne fait pas semblant d’être au self ! En entrée, trois œufs mayo relevés de pickles de carotte (mais il y avait aussi du céleri rémoulade !) avant une assiette de gnocchis sous un délicieux édredon de crème de champignon qu’on sauce jusqu’à la dernière goutte avec le pain maison. Et en dessert, la tarte aux pommes star de l’Insta de Thomas, avec ses tranches millimétriques de fruit. Coût total du régal : 22 €. Alors certes, les portions pourraient être un poil plus généreuse, mais on reste quand même sur un champion du rapport qualité-prix parisien qui vaut largement le voyage jusqu'à Sully-Morland.

