Une vue plongeante sur la salle principale de la Bourse de Commerce et ses œuvres monumentales le temps de rallier sa table, puis un panorama impérial sur Saint-Eustache (libérée de ses échafaudages) ou la canopée des Halles durant le repas. Comme restaurant de musée, la discrète Halle aux Grains profite au max de son emplacement en or (tout en haut de la coupole) pour en mettre plein les yeux.
Les deux modestes géants de la gastronomie française enracinés dans l'Aubrac, Michel (le père) et Sébastien (le fils) Bras, antithèses des cuisiniers du paraître, cisèlent une carte céréalière (en écho à l’ancienne vie de grenier à blé du lieu), précise et sans esbroufe. La formule midi à 57 € apparaît comme une incroyable bonne affaire, une expérience gastronomique à prix brasserie. On se rafraîchit les papilles avec un bol d’eau de tomate au basilic avant des courgettes du Perche grillées, zébrées de jaune d’œuf confit à tremper dans du laguiole fumé, puis une ballottine de volaille sur une intense purée de tomate aux épices escortée de millet. On termine avec un délicat baba à l’avoine, fraises confites et crème glacée coco.
A faire couler avec une carte à prix assez raides où l’on croise des bouteilles « grains de » réalisées en exclu pour le restaurant (« grain de sauvignon blanc » par Anne Vatan à 20 € le verre) aux côtés de grands crus (chassagne-montrachet Les Perclos à 250 €). A noter que le resto est aussi ouvert pour le goûter, l’occasion de déguster le mythique coulant au chocolat inventé en 1981 par Michel Bras (24 €).