Franck Baranger (Pantruche, Caillebotte) a sabordé son adresse maritime Belle Maison pour la recaréner en un bistrot terroir où l’océan n’est jamais loin. Dans la salle, on y retrouve les suspensions en opaline, le mur de carrelage blanc et bleu, les tables en bois de la précédente adresse. Mais la carte, elle, impose la patte d’une cuisine annoncée comme « familiale ». On se dit qu’il y en a qui viennent de familles plus gastronomes que d’autres quand on avise à la carte le vol-au-vent de lotte ou le cannelloni de crabe !
Ayant envie de se frotter à cette cuisine bistrotière, on délaisse la formule midi (23 €) pour explorer la carte. Démarrage en trombe avec un ajoblanco éblouissant. Ce gaspacho à l’amande, doux comme un agneau, devient une grande entrée grâce à ses raisins en pickles et ses haricots verts croquants. Suit un pavé de lieu jaune (de ligne) parfaitement cuit, escorté d’une courgette violon bien acidulée. Dommage que les gnocchis de ricotta et le beurre blanc atones endorment un peu l’assiette. On termine avec un classique bistrotier, une souple crème brûlée au top (le baba rhum et mascarpone n’avait pas l’air mal non plus).
A faire couler avec une attrayante sélection de bouteilles vivantes : En Voiture Simone de Jean-Paul et Charly Thévenet (42 €) ; l’alsace du domaine Ginglinger (49 €) ou bourgogne de Denis Jeandeau (72 €). Un bistrot parisien efficace et cool qui ne court pas après un concept. Ça fait du bien !