Quand la Philharmonie s’endort à 18h, l’Envol, niché au sommet du fluide bâtiment de Jean Nouvel, lui, s’éveille. Ce resto de musée, sans service au déjeuner pour les visiteurs des expos, se trouve plutôt contraint de s’adapter aux concerts donnés dans l’auditorium, comme en témoigne ce menu « Allegro » servi en 45 minutes montre en main.
Qu’on soit pressé ou pas, l’arrivée en jette. Une salle vaste (160 couverts !) et moderne, dessinée par l’Atelier Jean Nouvel qui déroule une ambiance très 2000 avec plafond noir griffé de formes géométriques, mobilier anguleux jaune façon néo-Starck et surtout un mur vitré donnant sur la canopée du parc de la Villette, le sommet de la Géode, les tours du 19e et de la Défense et le coucher de soleil en plein cadre. Faites chauffer les Insta !
La carte saisonnière de Thibaut Spiwack est mise en musique par sa complice Sarah Ledu. On débute le récital par une salade d’asperges vertes croquantes et stracciatella où l’huile de truffe promise se fait bien discrète, puis un filet de truite poêlé (belle cuisson) et purée de petits pois sous un voile de vinaigre balsamique (un peu gadget) où une sauce à l’oseille apporte une gentille amertume.
Le repas se termine, dans les temps et nimbé par le couchant, avec un très roboratif dessert au chocolat, glace vanille et sablé breton. Pas facile de s’envoler après ça ! On en ressort finalement plus séduit par le panorama que par cette cuisine un peu timorée, d'avantage carénée pour le mélomane pressé que pour le gastronome placide.