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Philharmonie de Paris

  • Musique
  • La Villette
  • prix 2 sur 4
  • 5 sur 5 étoiles
  • Recommandé
© Philharmonie de Paris
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Time Out dit

5 sur 5 étoiles

Avez-vous déjà désiré quelque chose pendant plus de trente ans ? Les amateurs de Bach et Strauss, eux, oui. Presque quatre décennies qu'ils attendent, en rang serré derrière Pierre Boulez, une salle digne de la musique classique, à l'acoustique soignée et à la capacité augmentée. Elle a finalement ouvert ses portes en janvier 2015, du côté de la porte de Pantin, loin des quartiers où soufflent habituellement les vents de l’orchestre.

La Philharmonie, avec sa salle de 2 400 places, associée à la déjà très attirante Cité de la Musique (qui a pris le nom de Philharmonie 2), propose une programmation faste et foisonnante. En plus de son impressionnante salle de concert, et afin de proposer une offre variée et attractive, le lieu déploie 1 100 mètres carrés d'espace d'exposition et un pôle éducatif de 1 750 mètres carrés.

Désireuse de trouver de nouveaux adeptes, la Philharmonie a, à travers sa programmation et son projet d'ensemble, fait un pas vers le grand public. Outre les noms à l'affiche, l'auditorium peut également compter sur la place centrale accordée au spectateur : la distance maximum entre le public le plus éloigné et le chef d'orchestre est de 38 mètres. Conçu comme un nuage en termes d'esthétique, de confort et de qualité d'écoute, attractif pour tous grâce aux nombreuses activités ludiques et pédagogiques en marge des concerts, ce nouvel écrin de la musique classique pratique également une politique tarifaire louable, certes encore loin des salles de concert les plus populaires, mais aux prix en baisse comparés à la salle Pleyel, ancien temple de la musique symphonique parisienne. Ainsi, la Philharmonie réitère l'exploit de l'Opéra Bastille, qui a su, si ce n'est démocratiser, au moins vulgariser un art très bourgeois dans un ancien quartier populaire. 

Écrit par
Yves Czerczuk

Infos

Adresse
221 avenue Jean Jaurès
Paris
75019
Transport
Métro : Porte de la Villette ou Porte de Pantin
Prix
Selon les événements.
Heures d'ouverture
Du mardi au vendredi de 12h à 18h. Le samedi et le dimanche de 10h à 18h. En soirée les jours de représentation. Belvédère de la Philharmonie : accessible au public du 30 mars à la mi-septembre, du mercredi au dimanche de 12h à 20h, le vendredi jusqu’au coucher du soleil.
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Programme

Fela Kuti-Anikulapo – Rébellion afrobeat

  • 5 sur 5 étoiles

La musique est si forte qu’elle déborde des salles d’expo. Créateur de l’afrobeat, Fela Kuti s’est illustré autant un saxo aux lèvres que sur la scène politique du Nigeria et il fait aujourd’hui l’objet d’une expo magnifique à la Philharmonie de Paris. L’occasion d’en apprendre plus sur ce génie de la musique, son rapport à la politique, aux femmes et à son pays natal. La scéno dépouillée mais parfaitement chantournée nous déroule les 58 années de vie de Fela Anikulapo Kuti. Une expo ramassée et dense comme la vie de l’artiste ! Entre les concerts qui s’enchaînent, les cartels ultra-détaillés, la multitude de photos, de pochettes de vinyle, de coupures de presse mais aussi… de slips (oui oui), la Philharmonie met en lumière les différentes facettes du Black President. Cet artiste très engagé a fondé un parti, Movement of the People, et s’est même présenté à la présidence du Nigeria en 1983, une candidature vite enterrée par les militaires, dont il devient la bête noire. Passé à tabac un paquet de fois, emprisonné, brimé, rien ne le fait taire. Parce que se taire, c’est arrêter de chanter – et ça, il n’en est pas question. A travers sa musique aux multiples inspirations, il dénonce la corruption, le néocolonialisme et la brutalité du régime. Pour Fela, “la musique est une arme du futur” et danser ne doit pas empêcher de penser.  L’expo évoque également, quoique assez timidement, son rapport aux femmes, sa mère, figure militante des années 50, et ses « Queens », ses compagnes –

Basquiat Soundtracks

  • 5 sur 5 étoiles

Paris est en pleine Basquiat-mania, avec deux expos dédiées au peintre new-yorkais. Mais attention, pas question de laisser la titanesque Fondation Vuitton faire de l’ombre à cette expo Basquiat Soundtracks qui condense ce que la Philha’ sait faire de mieux : mettre la musique et les arts plastiques sur le même plan, le tout dans une scéno jamais ronflante.  Passionné de jazz, Basquiat se plaît à placer la figure noire de Charlie Parker au centre de ses toiles (comme dans King Zulu de 1986), provoquant la très WASP histoire de l’art. Squattant les clubs branchés de New York, il flirte avec Madonna, vend des toiles à Debbie Harry et assiste à la naissance du hip-hop, jouant même le rôle de Grandmaster Flash dans le clip de “Rapture” de Blondie (1980). Clarinettiste autodidacte, il enfile également la casquette de musicien pour le groupe expérimental Gray, quand il n’est pas derrière les platines du CBGB. Alors que, dans l’Ouest parisien, Basquiat est parfois éclipsé par son pote Warhol, dans l’East Side, c’est à lui seul qu’on s’intéresse à travers un parcours thématique réunissant une centaine d'œuvres, qu’il s’agisse de toiles grand format ou de pochettes de vinyles. Les photos d’archives s'enchaînent au son d’une musique de club épileptique et les toiles s’admirent entre deux lives de jazzmen. C’est là toute l'ambivalence de Basquiat, un éclectisme superbement retranscrit par les commissaires de l’expo qui signent une expo dynamique et parfaitement documentée où cohabitent

Jazz à la Villette 2023

Il n’y a pas grand-chose à redire sur la prog du festival Jazz à la Villette, qui rassemble du 30 août au 10 septembre les légendes et les nouveaux talents que tout le monde s’arrache du jazz, de la soul, du blues, bref de la “great black music”.  A la Philharmonie, il faudra vite réserver la soirée d’ouverture du 30 août avec De La Soul en live band, sans Trugoy, décédé en février dernier, mais augmenté de Yasiin Bey aka Mos Def. La date du lendemain n’est pas mal non plus avec José James qui, après Billie Holiday et Bill Withers, chantera le répertoire d’Erykah Badu, en compagnie de Meshell Ndegeocello, qui vient présenter son dernier album Clear Water chez Blue Note.  A la Grande Halle de la Villette, il ne faudra pas manquer la date du 2 septembre, avec les deux collectifs londoniens Steam Down et Ezra Collective + l’irrésistible Organ Trio de Delvon Lamarr, la personnification de l’expression “avoir le groove dans la peau”. Et pour les amateurs de blues, rendez-vous le dimanche 3 septembre pour une soirée “de l’Afrique au Mississippi” avec Vincent Ségal en chef d’orchestre. Bon, ça fait quand même beaucoup de garçons et peu de filles tout ça. Finalement, il y avait quand même quelque chose à redire.  

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