Avez-vous déjà désiré quelque chose pendant plus de trente ans ? Les amateurs de Bach et Strauss, eux, oui. Presque quatre décennies qu'ils attendent, en rang serré derrière Pierre Boulez, une salle digne de la musique classique, à l'acoustique soignée et à la capacité augmentée. Elle a finalement ouvert ses portes en janvier 2015, du côté de la porte de Pantin, loin des quartiers où soufflent habituellement les vents de l’orchestre.
La Philharmonie, avec sa salle de 2 400 places, associée à la déjà très attirante Cité de la Musique (qui a pris le nom de Philharmonie 2), propose une programmation faste et foisonnante. En plus de son impressionnante salle de concert, et afin de proposer une offre variée et attractive, le lieu déploie 1 100 mètres carrés d'espace d'exposition et un pôle éducatif de 1 750 mètres carrés.
Désireuse de trouver de nouveaux adeptes, la Philharmonie a, à travers sa programmation et son projet d'ensemble, fait un pas vers le grand public. Outre les noms à l'affiche, l'auditorium peut également compter sur la place centrale accordée au spectateur : la distance maximum entre le public le plus éloigné et le chef d'orchestre est de 38 mètres. Conçu comme un nuage en termes d'esthétique, de confort et de qualité d'écoute, attractif pour tous grâce aux nombreuses activités ludiques et pédagogiques en marge des concerts, ce nouvel écrin de la musique classique pratique également une politique tarifaire louable, certes encore loin des salles de concert les plus populaires, mais aux prix en baisse comparés à la salle Pleyel, ancien temple de la musique symphonique parisienne. Ainsi, la Philharmonie réitère l'exploit de l'Opéra Bastille, qui a su, si ce n'est démocratiser, au moins vulgariser un art très bourgeois dans un ancien quartier populaire.