À quelques encablures de Dandelion, un autre bistrot défend élégamment le bucolisme de ce coin de 20e, une sereine cuisine de saison et les noms botaniques. Ouvert depuis 2023 par la sommelière Tess Duteil et le chef Geoffrey Belin (passés tous les deux par l'Arpège d'Alain Passard), Paulownia éclot de nouveau en 2025 après un hiver de rénovation. Du bois, des lustres chinés, des fleurs pour une atmosphère chaleureuse et raffinée comme ces auberges du Perche stars des mags de déco. Mais attention, en cuisine, c’est du solide avec aussi bien des classiques du bistrot (aile de raie, rognons…) que des assiettes végétariennes inventives et pas ramenardes.
La formule du midi à 28 € s’ouvre ainsi sur une splendeur de brocoli travaillé comme un risotto (pas sûr que “brocolisotto” rentre dans le dico, mais ce plat mérite une médaille) avec noisettes et fines tranches de poire et douillette émulsion de beurre blanc au savagnin. Gourmand et puissant ! Puis un chou farci au milieu d'une palette de légumes-racines s’éloigne des rivages viandards avec sa garniture de lentilles et de champignons, sans que le carnivore ne se sente lésé.
L’épaisse carte des vins ciselée par Tess Duteil ne convoque que des vins propres : chenin de Mosse (44 €), beaujolais nouveau de Laurence et Rémi Dufaitre (25 €), riesling du domaine Kumpf & Meyer (100 €). Le soir, les prix se cabrent nettement et on galope dans une bistronomie plus bourgeoise : canard à l’orange, ris de veau au sautoir et coques… Paulownia est du bois dont on fait les grandes tables.