"Histoire d’un Cid", Jean Bellorini
© Jacques Grison
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10 spectacles hautement euphorisants à voir au printemps à Paris

Ou les spectacles à voir absolument à Paris en ce moment.

Alix Leridon
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Le soleil est de retour à Paris, et à la nuit tombée, les projecteurs prennent le relais. À l’image du printemps, les programmations ont quelque chose d’euphorisant. Les scènes se métamorphosent en de véritables terrains de jeu, château gonflable ou skatepark, certains spectacles se jouent en apesanteur et les ballets ont des airs de fête. Parmi les milliers de shows présentés ces jours-ci à Paris, on en a sélectionné 10 qui ont tous ce petit truc en plus pour vous mettre des étoiles dans les yeux. 

"Vertige", Rachid Ouramdane

Attention, le spectacle se passe juste au-dessus de votre tête. Après avoir fait voltiger Nathan Paulin sous la nef du musée d’Orsay en amont des JO, le chorégraphe Rachid Ouramdane orchestre une nouvelle performance aérienne sous la monumentale verrière du Grand Palais rénové. Au casting, toujours le highliner star Nathan Paulin, accompagné d’une vingtaine de funambules et d’acrobates de la Compagnie de Chaillot. Côté musique, c’est Chassol qui assurera le show en live. Bonus : les 7 et 8 juin, Vertige sera suivi d’une performance entre concert et danse, pour laquelle la Compagnie Mazelfreten partagera la scène avec le chanteur Hervé.

Du 6 au 8 juin au Grand Palais, Paris 8e.

"Coucou !", Moguiz

Maintenant qu’Instagram et TikTok sont devenus de vrais tremplins pour la scène, les Reels jouent les prolongations IRL. Pour le comédien Moguiz et ses truculents alter ego (vos pires et/ou meilleurs collègues de bureau, notamment), le baptême s’est fait au Petit Saint-Martin, où son premier spectacle est joué jusqu’au début de l’été. On y retrouve ses attachiants persos, mais pas que : Coucou !, c’est aussi l’occasion pour le public d’en apprendre un peu plus sur l’homme sous la perruque (et les faux crânes).

Du 2 mai au 28 juin au Petit Saint-Martin, Paris 10e.

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"Histoire d’un Cid", Jean Bellorini

Bienvenue dans les jeux de l’amour. Jean Bellorini, dont les scénographies sont toujours aussi poétiques que les textes qu’il met en scène, s’attaque à Corneille. Dans sa variation autour du Cid, les amours contrariées de Rodrigue, Chimène et l’Infante se jouent sur le sol incertain (et favorable aux rebondissements) d’un château gonflable. Si les répliques cultes de la pièce sont conservées, le texte est réinventé et actualisé par les comédiens qui, sur cette scène mouvante, sont à la fois eux-mêmes et leurs personnages.

Du 15 mai au 15 juin au Théâtre des Amandiers, Nanterre.

A Folia, "Marco da Silva Ferreira x Static Shot", Maud Le Pladec

Diptyque extatique. Le temps de trois soirées à la Villette, deux de nos chorégraphes préférés du moment partageront la scène de la Grande Halle avec des créations portées par les danseurs du Ballet de Lorraine. Deux pièces en forme de fête, signées Marco da Silva Ferreira et Maud Le Pladec, mêlant pour l’une folklore portugais et eurodance, explorant pour l’autre l’intensité d’un climax cinématographique à 130 BPM. Des ballets effrénés, captivants, qui risquent de vous donner envie d’aller transformer l’essai en club en deuxième partie de soirée.

Du 5 au 7 mai à la Grande Halle de la Villette, Paris 19e. 

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"Romancero Queer", Virginie Despentes

Après l’adaptation de Vernon Subutex au Théâtre de l’Odéon par Thomas Ostermeier en 2022, Virginie Despentes a elle-même mis en scène sa première pièce en 2024, Woke, drolatique chant anti-réactionnaire écrit à quatre mains. En mai 2025, elle revient au plateau avec un texte en cours d’écriture, Romancero Queer, monté au Théâtre de la Colline. Si l’on ne sait encore rien du propos (même si le titre nous aiguille), on connaît déjà le casting – presque le même que pour Woke, avec la rappeuse Casey, le comédien Amir Baylly ou la drag-queen Soa de Muse. L’autrice serait-elle en train de constituer une troupe ?

Du 20 mai au 22 juin au Théâtre de La Colline, Paris 20e.  

"La nuit je mens", Morgane Cadignan

En digne héritière de Bashung, Morgane Cadignan ment. La nuit, s’entend. Dans son nouveau spectacle, l’humoriste passée par Clique et France Inter fait état, avec sincérité, des petits (et grands) arrangements que l’on fait avec la vérité. Des mensonges pour plaire à ceux pour se protéger, elle remonte jusqu’à l’enfance et évoque sa famille pour montrer que fabuler est un art dont chacun use au quotidien, avec plus ou moins d'habileté. De quoi bien vous déculpabiliser de votre dernier « Je peux pas, j’ai

Jusqu’au 25 juin à la Comédie de Paris, Paris 9e.

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"Ollie", Nicolas Musin

Drôle d’OVNI que cet Ollie. À la faveur d’un show inédit orchestré par l’ancien danseur d’opéra et chorégraphe Nicolas Musin, la scène du Théâtre du Châtelet se mue en mini-skatepark. Sur les rampes, une foule d’interprètes — danseurs urbains, skateurs et athlètes — se mêlent dans une chorégraphie théâtrale traversée par les textes de Kae Tempest et Mark Gonzales. À la direction musicale, Pedro Winter a eu carte blanche et régale avec une affiche d’artistes à faire pâlir Rock en Seine : notre DJ superstar national Bambounou, le pianiste pop Paul Prier (récemment vu en première partie de Justice), la poétesse Morgane Ortin (Amours solitaires), le compositeur expérimental Ouai Stéphane… De quoi fort nous intriguer.

Du 25 avril au 27 avril au Théâtre du Châtelet, Paris 1er.

"Sexe, grog et rocking chair", Alex Lutz

Comme son titre ne l’indique pas, le nouveau one-man-show d’Alex Lutz évoque la mort de son père. À travers lui et son passé, c’est toute une génération qui est sondée par le comédien sur la piste du Cirque d’Hiver : celle des rockeurs passés au rang de « boomers ». Si le spectacle parle du deuil et du choc entre les générations, l’humour et la tendresse restent omniprésents. Un nouveau « seul-en-selle » éminemment poétique que l’auteur et réalisateur joue cette fois-ci avec non pas un, mais deux chevaux : Nilo et Saint-Trop.

Jusqu’au 27 avril au Cirque d’Hiver Bouglione, Paris 11e.

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"Vers l’infini… mais pas au-delà", Éric Lagadec et Guillaume Meurice

« Deux choses sont infinies : l’Univers et la bêtise humaine. Mais, en ce qui concerne l’Univers, je n’en ai pas encore acquis la certitude absolue. » Réunis sur scène, l’humoriste Guillaume Meurice et l’astrophysicien Éric Lagadec s’emparent de ce postulat d’Einstein et viennent l’étayer à grand renfort de graphiques, de punchlines et autres théories quantiques. Entre vulgarisation scientifique et conférence humoristique, le spectacle sonde aussi bien les mystères de l’univers que ceux de la bêtise humaine (en tant que réel objet scientifique). Un vrai show bien intellol, comme on les aime.

Du 3 au 7 juin à la Scala, Paris 10e.

L’un de nos metteurs en scène (et auteurs) préférés est de retour. Après l’excellent Sentinelles (reprogrammé en juin au Théâtre Paris-Villette) et son Othello d’anthologie au Théâtre de l’Odéon, Jean-François Sivadier s’empare d’un nouveau monument dramaturgique : le mythe tragique des Atrides, d’Agamemnon à Oreste. Un Portrait de famille monté avec la promotion 2023 du Conservatoire national supérieur d’art dramatique, qui s’illustre par le sang sans s’appesantir sur le pathos — la réécriture de Sivadier étant empreinte d’une drôlerie jouissive. Préparez-vous à un joyeux bordel.

Du 19 au 29 juin au Théâtre du Rond-Point, Paris 8e.

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