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Paris au mois d’août. Les rues se vident, les températures montent, et l’idée du musée (et de ses salles climatisées) commence sérieusement à vous faire du pied. C’est heureux, toutes les expositions que vous n’avez pas eu le temps d’aller voir cette année vous attendent jusqu’à la fin de l’été. En voici 9 à voir d’urgence (mais sans se presser) avant la rentrée - et leur fermeture. Mode, photo, peinture, installations… il y a de quoi refaire un monde dans cette sélection. Bonne visite !
Dans le flou, une autre vision de l’art de 1945 à nos jours, au musée de l'Orangerie

Pour la première fois, l'Orangerie fait le point sur le flou. En partant de ses racines esthétiques (Monet, sa maladie des yeux et ses Nymphéas nébuleux), cette exposition thématique fait dialoguer œuvres picturales, vidéos, photographies et installations pour montrer l'importance du flou, du confus, de l'incertain dans la création contemporaine. En créant une distance bienvenue avec la réalité, le flou permet des réinterprétations d'un monde où s'érodent les certitudes.
Lire ici notre chronique de l’expo Dans le flou.
Quand ? jusqu’au 18 août 2025
Où ? musée de l’Orangerie, Jardin des Tuileries, Paris 1er.
Banlieues chéries, au musée de l’Histoire de l’immigration

Honnie sur les plateaux télé, la banlieue est célébrée dans les musées. Dans le sillage de l’expo Trésors de banlieues à Gennevilliers, le Musée de l’Histoire de l’Immigration accueille jusqu'au 17 août, sur ses cimaises, la rétrospective Banlieues chéries. À l’aide de 200 documents d’archives (photos, témoignages, peintures, design…), il s’agira de montrer les banlieues sans fard et sans fantasme, notamment à travers le regard de celles et ceux qui y vivent, tout en pointant leur rôle pionnier d’un point de vue architectural et leur pouvoir d’attraction pour les artistes – coucou les grands ensembles, Monet ou Doisneau. Des banlieues, terres d’accueil des diasporas du monde entier, qui, depuis des décennies, portent en elles les engagements politiques pour plus de droits et d’égalité. Très bons points : la mention d’un bureau de presse pour mettre en avant des médias comme le Bondy Blog et des événements hors les murs, directement en banlieue.
Quand ? jusqu'au 17 août 2025.
Où ? 293 avenue Daumesnil, Paris 12e.
Azzedine Alaïa, Thierry Mugler à la Fondation Azzedine Alaïa

Même chez les amateurs de mode les plus avertis, peu savent qu’Azzedine Alaïa a un jour signé des vêtements pour Thierry Mugler. À commencer par les smokings de l’automne-hiver 1979-80, pour lesquels Mugler le remerciera dans le programme de sa collection avant de l’encourager à lancer sa propre marque. Le tout bien avant que les collaborations ne deviennent monnaie courante dans l’industrie – parfois par affinité créative, souvent pour des raisons marketing.
Lire ici notre chronique de l'expo Azzedine Alaïa, Thierry Mugler.
Quand ? jusqu'au 31 août 2025.
Où ? 18 rue de la Verrerie, Paris 4e.
Agnès Varda, de-ci, de-là, au musée Carnavalet

Pionnière de la Nouvelle Vague, immortalisée par les films qu’elle a réalisés à partir de 1955 et qui ont fait le tour du monde, Agnès Varda était aussi plasticienne et photographe. C’est cette dernière pratique (et première car elle a exercé à partir de 1950 le métier de “maître artisan photographe” après des études à l’École du Louvre et un CAP photographie) que le musée Carnavalet a décidé de mettre en lumière jusqu’au 24 août dans l’exposition Le Paris d’Agnès Varda.
Lire ici notre chronique de l'expo Agnès Varda, de-ci, de-là.
Quand ? jusqu'au dimanche 24 août 2025.
Où ? musée Carnavalet, 16 rue des Francs-Bourgeois, Paris 3e.
David Hockney 25, à la Fondation Louis Vuitton

L’exposition de David Hockney à la Fondation Louis Vuitton est l'événement artistique de la saison à plus d’un titre : superstar de l’art contemporain, David Hockney est peut-être le peintre le plus connu en activité, avec une carrière prolifique entamée dans les années 1960. C’est aussi une démarche assez exceptionnelle pour la Fondation Louis Vuitton, qui a invité l’artiste à choisir le thème et à s’impliquer personnellement – pendant près de deux ans de préparation – dans la conception de ce qui devient ici sa plus grande exposition à ce jour, avec plus de 400 œuvres réparties dans l’ensemble des galeries du bâtiment imaginé par l’architecte Frank Gehry. Fondation Louis Vuitton ! Quelques-unes de mes toutes dernières peintures, auxquelles je suis en train de travailler, y seront présentées. Ça va être bien, je crois. » Il avait raison. C’était bien.
Lire ici notre chronique de l'expo David Hockney 25.
Quand ? jusqu'au lundi 1er septembre 2025.
Où ? fondation Louis Vuitton, 8 avenue du Mahatma-Gandhi, Paris 16e.
Matisse et Marguerite - Le regard d’un père, au musée d’Art moderne de Paris

Jusqu’au 24 août 2025, le musée d’Art moderne de Paris consacre une exposition inédite à la relation entre Henri Matisse et sa fille Marguerite, muse discrète mais essentielle de son œuvre. En suivant un parcours chronologique jalonné de plus d’une centaine de portraits de Marguerite, dessinée, peinte ou sculptée par son père entre les années 1900 et 1945 (mais aussi de documents personnels, de la propre production artistique de Marguerite Duthuit-Matisse et même de vêtements), l’exposition permet de redécouvrir cette figure souvent méconnue et pourtant très importante dans la vie et l’œuvre du peintre.
Lire ici notre chronique de l’expo Matisse et Marguerite, le regard d’un père.
Quand ? Jusqu’au 24 août.
Où ? musée d’Art moderne de Paris, Paris 16e.
Wax, au musée de l’Homme

Au-delà de ses couleurs funky, le wax est un textile qui a beaucoup d’histoire à raconter. C’est donc normal que ce soit le Musée de l’Homme, et non le Palais Galliera à deux pas, qui ait décidé de faire de ce tissu emblématique du continent africain la star de sa nouvelle expo. Développée dans le cadre de la saison “Migrations” du musée du Troca, l’exposition retrace une épopée vieille de 120 ans sur deux niveaux. Du plasticien Romuald Hazoumé aux photographes Thandiwe Muriu et Omar Victor Diop, en passant par la peintre Tonia Nneji, c’est simple : au Musée de l’Homme, le wax se découvre sous toutes ses coutures.
Lire ici notre chronique de l’expo Wax.
Quand ? Jusqu’au 7 septembre.
Où ? musée de l’Homme, 17 place du Trocadéro, Paris 16e.
Louvre Couture. Objets d’art, objets de mode, au musée du Louvre

Il suffit de se balader dans ses allées pour s’en rendre compte : au Louvre, la mode est partout. Des toges mythiques des sculptures de la galerie des plâtres aux étoles de velours des toiles caravagesques, la sape est loin d’être un personnage secondaire dans l’histoire de l’art. La première expo mode de l’institution confronte ainsi une centaine de tenues de 45 créateurs et créatrices (dont Coco Chanel, Jean-Paul Gaultier ou Marine Serre) aux collections historiques du musée, dans un parcours pharaonique de près de 9 000 mètres carrés. Pensée comme une déambulation libre, l’expo se vit comme on l’entend et les silhouettes haute couture nous surprennent entre deux tapisseries, à l’image de ce tailleur-jupe Bambi Jean-Charles de Castelbajac placé au cœur de la galerie des Chasses de Maximilien (1531-1533).
Lire ici notre chronique de l’expo Louvre Couture. Objets d’art, Objets de mode.
Quand ? Jusqu’au 24 août.
Où ? musée du Louvre, Paris 1er.
Corps et âmes, à la Bourse de Commerce

Pour sa saison 2025, de février à août, la Bourse de Commerce réunit une quarantaine d’artistes phares de l’art moderne et contemporain dévorés par une même obsession : le corps et sa représentation, voire son émancipation, grâce à l’art. Dans une vaste exposition aux multiples facettes – boule disco incluse – intitulée "Corps et âmes", on chemine au milieu d'une centaine d'œuvres : photographies, peintures, sculptures, vidéos… Notre véhicule terrestre y est présenté comme un objet politique, avec une bonne place accordée au tournant des années 1960, entre révolution sexuelle et mouvements féministes, antimilitaristes et antiracistes. Mais aussi comme une voie d’accès au spirituel, l’enveloppe charnelle devenant une incarnation de l’âme.
Quand ? Jusqu’au 25 août.
Où ? Bourse de Commerce, 2 rue de Viarmes, Paris 1er.