A l’abordage ! Les flibustiers du collectif Chambre Noire ne cessent de faire grossir leur flotte battant pavillon noir comme le pinot. A leur bar amiral de l’avenue Jules-Ferry, leur buvette de Ménilmontant et leur taqueria, il faut ajouter leur dernière prise boulevard de la Villette : une vaste cale à deux salles, un ancien garage à scooters retapé en spacieux barav à tomettes, banquette de bois blond et cuisine bien équipée où la cheffe Marthe Brejon (venue d’Inizio) s’active devant le petit four pour en sortir de fumantes pizzas au levain et ingrédients choisis, plus napolitaines que Sophia Loren en Vespa.
Dans les plateaux en alu, des recettes pas mordues partout : empyreumatique cavolo nero au pesto de kale noir, fior di latte, scamorza, ricotta fumée (18€) ; efficace margherita à la sauce tomate maison (13€) ou électrique N’duja avec taleggio, n’duja et pickles d’oignons (17,5€). Une touche de sucre ? Haro sur des mini cannelloni à la parisienne coiffés de noix caramélisées ! Bientôt, ils feront du bon café et ouvriront aussi au déjeuner. Mais pour l’heure, dans les verres, on fait pleuvoir les jus habituels de l’arsenal de Chambre Noire avec une prédilection pour les vins allemands pas bus ailleurs, comme ce succulent pinot noir de Moselle par Madame Flöck (40 € la bouteille), parmi des dizaines de refs conseillées par la superlative sommelière Leonora Nørtoft Saabye.
De l’autre côté de ce local, il y a la même surface qui au gré des collab devient espace d’expos, d’événements et de concerts, calfeutrée par une grande armoire à pinards. Bref, une MJC (maison des jajas et de la culture) à fort potentiel de quartier général pour tous les pirates du picrate !