

Corps à corps - Histoire(s) de la photographie
C’est la rencontre que le monde de la photo attendait : celle de l’immense fonds du Musée national d’art moderne et de la collection de Marin Karmitz, producteur, fondateur des cinémas MK2 et grand amateur de photographie. Confronter une collection publique et une privée, jusqu’ici, rien de nouveau sous le soleil. Pourtant, organiser ce type de dialogue avec une parité quasi totale entre les deux fonds n’avait encore jamais été tenté par un musée d’une telle envergure. Quel que soit son contenu, l’expo fera date. Heureusement, le contenu est à la hauteur de la promesse. C’est à travers le très vaste sujet du corps que les œuvres de Beaubourg et de Marin Karmitz conversent, offrant un véritable best of de la discipline en sept sections, où la chronologie s’efface au profit d’un parcours thématique. Dans une scénographie bicolore rendant aussi bien hommage à la photographie en noir et blanc (ici très largement exposée) qu’au dialogue entre les deux collections, Corps à corps fait bien plus que ce que l’on attend d’elle. Si, bien évidemment, on se presse pour découvrir les chefs-d’œuvre iconiques de la photographie (oui, les Vœux d’Annette Messager côtoient, comme prévu, des tirages d’Henri Cartier-Bresson ou de Walker Evans), ils deviennent surtout intéressants lorsqu’ils sont confrontés à des clichés moins connus, qu’il s’agisse de découvertes personnelles de Marin Karmitz ou de nouvelles acquisitions du Centre Pompidou. On pense à cette série quasi abstraite Strassenbilder d