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© Flavien Prioreau
© Flavien Prioreau

7 questions à... Brice Coudert de Surprize

A l'approche du Weather Festival, on a rencontré Brice, le directeur artistique des fameuses soirées Surprize (Concrete, Weather Festival)

Houssine Bouchama
Écrit par
Houssine Bouchama
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Il est particulièrement occupé en ce moment. Brice Coudert, l’un des quatre membres fondateurs de l’aventure Concrete, est aujourd’hui le DA des fameuses soirées sur la berge. Mais ce qui occupe principalement ses journées, c’est l’organisation du Weather Festival. Cernes sous les yeux, clope à la bouche, l’homme a accepté de nous rencontrer pour parler des nouveautés de cette quatrième édition, de la renommée rapide de l’événement mais, aussi, du line-up pour le moins efficace.

Quelles sont les nouveautés de cette édition par rapport aux années précédentes ?

Il n’y a pas tant de nouveautés que ça. Le plus gros changement c’est que cette fois-ci, on reste les trois jours sur le même lieu, au Bourget. Le format est quasiment non-stop avec juste une pause de cinq heures le samedi matin, et de deux heures entre le dimanche matin et le dimanche midi. Et pour permettre une expérience bien immersive, on propose cette année un camping : les gens pourront avoir trois jours de vacances techno. Idéal pour vivre le truc à fond. Il y a même des propositions pour louer des tipis un peu plus confortables.

On retrouve des têtes qu’on a déjà beaucoup vues au Weather. Est-ce plus difficile de se renouveler dans un festival techno ?

En me penchant sur mon line-up après l’avoir fait, je me suis rendu compte qu’il était différent à 80 % de celui de l’année dernière. On ne dirait pas parce que les gens regardent automatiquement les gros noms. Et dans ce cas-là, c’est clair que tous les ans, les gros noms ne changent pas. En même temps, ce sont des artistes référents dans leurs styles musicaux, ils ramènent du monde et c’est toujours un plaisir de voir ces sortes de « rock-stars » du DJing. Mais autour d’eux, il y a une multitude d’artistes qu’on n’a jamais vus avant. On s’offre la possibilité d’avoir du gros et du beaucoup plus underground à côté. Et on est l’un des rares festivals de cette taille-là qui consacre quasiment la moitié de son line-up en artistes locaux, français. C’est très important pour nous.

Quels sont les artistes que vous affectionnez particulièrement durant ces trois jours ?

C’est une question très difficile, j’apprécie tous les artistes que je booke. Après, dans les mecs que j’adore et que je fais venir souvent, il y a DVS1 ou Marcel Dettmann, tant pour le côté humain que personnel. Il est capable de complètement sortir de l’image « techno du Berghain » pour jouer des choses plus « trippy » et mélodiques. Sinon, c’est toujours génial de voir tous mes résidents jouer devant des milliers de personnes. C’est très important pour moi sachant qu’on a construit l’aventure ensemble. Ensuite, cette année, dans les choses un peu spéciales qui m’excitent vraiment, il y a Aquaplano (Donato Dozzy et Nuel), c’est pour moi ce qui se fait de mieux dans le milieu de la techno deep. Sauf que là, ils vont jouer dans la scène house, au lever du soleil, et ça peut carrément partir en ambient. Impossible de rater ça. Il y a Venetian Snares aussi, c’est un peu un Aphex Twin en puissance. Il peut jouer à 180 BPM, ça risque de choquer pas mal de personnes. Et l’un de mes préférés c’est Marco Shuttle, un Italien qui vit à Londres, un pote de Donato Dozzy, et c’est l’un des meilleurs producteurs techno du moment.

Le lieu est le même qu’il y a deux ans. Pourquoi revenir au Bourget ?

Le festival est un peu nomade parce qu’on n’arrive pas à trouver un lieu qui nous convient et qui est disponible tous les ans. Le Bourget c’est parfait, c’est l’endroit qu’on préfère. Le problème, c’est que tous les deux ans, il y a le salon de l’aéronautique et de l'espace à la même période. Donc on ne peut pas l’avoir chaque année. Il y a deux ans, on savait qu’on allait donc revenir pour cette édition, on aime cet endroit et on n’a pas envie de le lâcher. En tout cas, on y revient par volonté et non par défaut.

Ca ne vous inquiète pas que le festival We Love Green se place le même week-end que vous ?

On aurait été mieux sans We Love Green, c’est clair. On aurait préféré n’avoir personne en face. C’est bête mais on a conscience qu’on offre quelque chose de complètement différent. Ceux qui préféreront écouter de la pop en mode pique-nique au bois de Vincennes iront à We Love Green. Ceux qui préfèrent vivre une expérience techno pendant trois jours dans un aéroport viendront chez nous. Le public va faire la part des choses et choisir. Je pense qu’on a une bonne image auprès des jeunes, on commence à avoir un public international et on aura du monde quoi qu’il arrive. Après, on va perdre des gens, ils vont en perdre, mais je pense qu’il n’y en aura aucun qui va se ramasser.

Le Weather est aujourd’hui reconnu internationalement. Il a d’ailleurs été nommé parmi les dix meilleurs festivals européens par le journal The Guardian. Comment expliquez-vous cette notoriété si rapide ?

La subtilité de l’article, c’est que ce sont les dix meilleurs festivals à des prix abordables. Donc c’est encore plus flatteur. Au niveau qualitatif, on s’est fait une grosse réputation parce qu’on fait partie d’une nouvelle génération de festivals qui va taper dans de l’artiste beaucoup plus pointu. Il y a quelques années, les gros festivals ce n’était que Time Warp et compagnie avec Sven Väth, Richie Hawtin, etc. Il n’y avait pas forcément de place pour les petits artistes. Nous on fait partie de la génération avec Dekmantel ou Dimensions par exemple où on s’est rendu compte que les gens voulaient voir des gros artistes mais espéraient, aussi, en découvrir de nouveaux. Les goûts se sont affinés. Aujourd’hui, on fait partie des festivals les plus prisés des jeunes.

C’est la quatrième édition. En parallèle, vous faites toujours des festivals annexes. Vous comptez tenir ce rythme longtemps ?

Le vrai festival, c’est celui de juin. Cette année, on a d’ailleurs arrêté de les faire et ce n’est plus prévu d’en refaire pour le moment. C’est beaucoup trop de boulot et l’année dernière on a vraiment morflé à ce niveau-là. A un moment quand ce n’est plus du plaisir, de la passion, on préfère arrêter. Et avec toute l’équipe, on est animé que par ça : la passion.

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