Vous êtes lassé des adresses israéliennes sciemment bordéliques, débordantes de couleurs, d’agitation et de musique ? Alluma vous a compris et prend l’exact contre-pied. Murs en moucharabieh immaculés et guéridons de marbre blanc, chuchotis de Beatles dans les enceintes et ambiance compassée plus proche de la salle d’attente d'un radiologue scandinave que de la cantoche du marché Yehuda… Un choix étonnant mais pourquoi pas.
Dans la cuisine pas ouverte (ça devient rare !) s’active Liran Tal, passé par Balagan, qui envoie le midi un menu en quatre temps à 25 € (pas cher !). Cela comprend l’amuse-bouche, en l’occurrence un petit cig kofta végé, boulette de boulgour, herbes et citron, en hypo peps. A la suite et à la barigoule, les derniers petits artichauts de la saison arrivent, aimablement électrifiés par une vinaigrette au xérès avant une assiette malheureusement ternie par un rôti de bœuf coriace et un aïoli trop timide. La mousse de panais, aérienne, ne peut rien y faire.
Ce repas orientaiseux se termine par une honnête poire au vin et sabayon, saugrenue dans le menu mais tenue. Depuis la carte des vins largement bio, on se fait accompagner par un élégant verre de coteaux-du-vendômois du domaine Colin (7 €). Le soir, l’ensemble passe en six services et à 55 €, où l'on espère que le chef va enfin donner de la voix.
