Dans la rue de la Villette au gastrochic croissant (avec la récente ouverture de Soces notamment), ce Cheval d’Or brille toujours sans ruer derrière son enseigne de traiteur asiate du coin. Côté picotin, on retrouve la patte de feu Taku Sekine dans la cuisine de Yohei Haratake : des nouilles maison, une Asie de haute volée et la gracieuse rigueur d’un jockey médaillé.
Entrée en matière molle du genou, le cocktail Johnston fait place à un sémillant hautes-côtes-de-nuits de chez Bonnardot – à prix de poteau (46 €) – et à une palanquée d’assiettes à trotter ! Charmés par le bouillon du jour coque-ciboule parfumé, on enchaîne avec les hennissantes brochettes de poulet tsukuné cuites en trois temps – un cube obscène de kakuni, ce porc gras longuement braisé, des coques maousses aux pointes d’asperges vertes et une ventrèche crue aux navets.
Penchant sur une cuisine française, la lotte imprime moins les mandibules que les Mala noodles inspirées de la cuisine de Chongqing aux faux airs de bolognaise. Et en touche finale, conquis par les douceurs couronnant l'azuki, la coco et la mangue, le bec soudain sucré fait hue !