« J’accepte la grande aventure d’être moi. » Cette phrase qui sonne comme l’intro d’une retraite de coaching (en fait une citation de Simone de Beauvoir) pourrait être inscrite sur la porte de l’Osteria Paradiso d’Alessandro Candido et Camille Guillaud, nouvelle vie de leur bistrot Candide. Assumant un retour total à ses racines calabraises, le chef met le cap sur des recettes familiales transalpines (où l’on convoque le souvenir des aïeules, comme partout). La déco a changé à la marge. On y retrouve les tables en bois brut, les tommettes et la cuisine ouverte auxquelles s’ajoutent maintenant une BO de la Botte et des photos des plages de Rimini.
La courte carte en italien connaît ses classiques (mortadelle Favola, rigatoni à la carbonara, tiramisu…) mais sait aussi étonner comme avec ces polpete d’aubergine frites, beautés croquantes et moelleuses aux touches de menthe escortées d’une impeccable sauce tomate douce-amère. La saucisse calabraise maison, proposée en plat, se retrouve aussi dans le ragu qui nappe les grosses mezzi pacheri parfaitement al dente. Une cucina povera prometteuse qui gagnerait à être plus tranchée. Avec une viande plus pimentée ?
Pour s’hydrater, une jolie sélection de vins italiens (mais pas que) à tarifs tenus : Mischiabacche de Castello di Stefanago (34 €), Uva Bianco de Passione Natura (30 €), Brutal de Rémi Poujol (40 €). Ayant les yeux beaucoup plus grands que le ventre, on déclare forfait à la moitié de la maousse (et bonne) coupe de glace fior di latte et griottes au sirop ! Avec sa grande terrasse face à un parc et ses tarifs raisonnables, l’Osteria Paradiso a tout pour se faire une place dans un Belleville où l’Italie se fait discrète.