Ni une trattoria, ni un comptoir à burger, un “red sauce joint” est une institution états-unienne – encore inédite chez nous – où s’est forgée une cuisine italo-américaine rouge tomate. Grosso modo : là où mangent les Soprano…
Un concept de comfort food que les associés Guillaume Nivet (passé chez Big Mamma) et Lucas Fauroux (passé par HEC) ont voulu pour ce restaurant qui brouille les pistes entre US indus’ et festin italien. Box en velours carmin, bar façon Norman Rockwell, enseignes ricaines et ventilos chromés, on se croirait dans un diner de Hoboken. Sauf que, France oblige, le chef Falco vient d'Italie et ne rigole ni avec les produits, ni avec les sauces. Ici, même les légumes sont sanguins : servies en tartare, avec jaune d’œuf et dressing ad hoc, les tomates se mâchent comme du bœuf tout cru. Bluffant, bien qu’un poil en rade de piment !
A suivre, un plat de capo mafieux aux viscères d’airain : les spaghettoni all’assassina, des pâtes mi-cramées mi-al dente, longuement cuites à la poêle dans une sauce incendiaire et coiffées d’un peu de mozza crémeuse – pour consoler les palais non ignifugés. Le must : s’offrir le supplément meatballs, grosses boulettes de bœuf et veau molto moelloso (+4 €).
Et la pizza ? Une margherita comme à Detroit avec une pâte haute et mafflue bordée de cheese gratiné et au ventre moelleux garni de mozza fior di latte, pesto maison divino et red sauce. Même le dessert n’échappe pas à la tomate sous forme de confit épandu sur un sunday à la fior di latte. Côté glouglou ? Le Crodino, spritz sans alcool, et sa bouille rétro (6 €) ne tient pas la comparaison face au pét’nat’ d’altitude Alpino (8 € le verre ) et aux rouges italiens naturels. Ma dai !