Le groupe Bertrand (Lipp, Au Pied de Cochon, Bofinger) collectionne les adresses historiques comme le PSG les coupes de France. Le Terminus Nord, institution de la brasserie parisienne depuis 1925, n’y a pas échappé ! La vaste salle Art déco à miroirs, mosaïques et banquettes festonnées a bénéficié en 2019 d’une élégante restauration signée John Whelan. L’architecte a illuminé l’ensemble en remplaçant vieilles fresques couleur nicotine et affiches datées par du blanc et du bleu bienvenus. Une belle salle de bal pour la chorégraphie des garçons et des touristes.
La grande carte ne se hasarde pas hors des classiques du genre : plateaux de fruits de mer, escargots, saucisse-purée, sole meunière… Tiens, pas de choucroute ? « Seulement entre octobre et février », rétorque le serveur derviche. Cela rassure sur le « tout-maison » annoncé (et dont la variété des plats fait un peu douter). Quitte à explorer le traditionnel, on opte pour une soupe à l’oignon, bien chargée en pain et fromage gratiné, qui se cuillère joyeusement avant l’atterrissage d’un aimable vol-au-vent bien feuilleté renfermant plus de poulet que de ris de veau (mais il est bien cuit) et une morille (en septembre…). Une crêpe Suzette servie au guéridon clôt ce voyage dans les intemporels de la brasserie qui nourrissent l’impression d’être immortel.


