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Pour sa dixième édition, le Pitchfork Festival recompose avec le futur

Écrit par
Charline Lecarpentier
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Pour sa dixième édition parisienne, Pitchfork revient avec une programmation dans la fourchette haute, invitant de nombreux artistes britanniques émergents par-delà les embrouilles du Brexit. En éclatant ses rendez-vous sur une semaine dans dix lieux différents, le festival laisse les newcomers faire vivre la musique loin de nos écrans.

Ce n’est pas cet automne qu’on retrouvera notre vie d’avant : faire la navette dans la Halle de la Villette entre les deux scènes pour écouter en live un de ces groupes qu’on retrouve bien souvent dans le top de fin d’année de Pitchfork, l'impitoyable juge suprême du royaume de la pop dont on aime commenter les notes décimales. Le festival fête ses 10 ans de présence à Paris en changeant de rythme et de géographie. Cette année, 48 artistes seront à découvrir dans dix salles. Parmi elles : Pleyel, le Bataclan, La Gaîté lyrique, l'église Saint-Eustache, le Café de la danse, le Badaboum, le Supersonic ou encore Les Disquaires. Un coup de pouce nécessaire dans un climat de billetterie encore un peu frileux.

Si le festival surfait habituellement sur le dernier week-end d’octobre, nous empêchant de sortir notre habit de citrouille au milieu des gens venus dire qu’ils ont déjà vu ce groupe avant tout le monde, le voilà cette année décalé du 15 au 21 novembre. Il absorbe par la même occasion sa partie “Avant-garde”, fort utile marathon de découvertes précipitées sur des scènes étroites. Bref, Pitchfork nous sortira de derrière notre écran pour un retour à la musique organique, faisant monter les décibels dans tous ces jalons parisiens.

La programmation fait l’effort de s’étaler aussi sur la carte du monde malgré les contraintes pour voyager, même si la tête d’affiche Bobby Gillepsie (ex-Primal Scream), qui devait présenter son projet avec Jehnny Beth du groupe Savages, a annulé sa tournée à la dernière minute. On ira donc goûter à la voix cartoonesque d’Amaarae, Ghanéenne qui ne lésine pas sur les basses et fait partie de la sélection resserrée des espoirs de l’équipe rédactionnelle de Pitchfork, publiée pour les 25 ans du site. On la retrouvera à la Gaîté lyrique avec la Belge Charlotte Adigéry, qui nous avait manqué avec son disco affriolant. 

Pitchfork Artistes
© DR

Le festival a aussi mis sur son radar une tripotée de nouveaux noms de la vague R&B déformatée. Des élus sortis de la soupe où on peut retrouver de gros morceaux, comme Berwyn, originaire de Trinidad, à découvrir le samedi à Pitchfork Avant-Garde, ou la Londonienne Shygirl, en pleine hype. 

Egalement bon à savoir : il est encore permis d’aimer l’indie pop en 2021. Que ce soit avec le Gallois H. Hawkline ou les Parisiens d’En Attendant Ana. Toujours côté France, la couleur sera aussi au second degré qui groove, avec Sébastien Tellier et Muddy Monk à la Salle Pleyel, mais ne venez pas vous plaindre pour le sentiment de déjà-vu.

Au Bataclan, le 18 novembre, on s’épargne un aller-retour en Eurostar (ou en ferry) pour reprendre le pouls de la scène jazz londonienne, dont on se gorgeait des promesses juste avant la pandémie. En tête d’affiche, on retrouve Sons Of Kemet, le projet du saxophoniste et clarinettiste Shabaka Hutchings, dont les improvisations avec le chaos et l’engagement contre le racisme systémique commencent à faire école. Le même soir, Nubya Garcia, qui a fraîchement sorti son premier album.

Pour finir (les soirées), on notera une partie festive particulièrement soignée cette année avec des afters qui rapatrieront les curieux au Badaboum pour de la techno euphorique d’outre-Manche, de l’Ecossais Denis Sulta à l’Anglaise India Jordan.

Note : 8,3 

Pitchfork Artistes
© DR

Quoi ? Pitchfork Festival
Quand ? Du 15 au 21 novembre 2021. Horaires selon les événements. 
Où ? Dans dix salles et bars parisiens
Combien ? De 13 à 215 € (Billetterie ici)

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