Expositions • Dernières critiques
Notre point de vue sur les expos du moment
L’occasion d’en apprendre plus sur ce génie de la musique, son rapport à la politique, aux femmes et à son pays natal.
De l’arrivée de Mitterrand à l’Elysée en 1981 à la chute du mur de Berlin en 1989, il s’en est passé des trucs en dix piges.
Passionné de mode ? Le Palais Galliera nous a concocté un petit cours d'Histoire allant des tenues du XVIIIe style Chronique des Bridgerton aux fringues les plus edgy de Rick Owens. Les robes qui se présentent à nous étaient soigneusement rangées, cachées dans le noir, ne sortant que très rarement pour une petite expo temporaire par-ci par-là. Pour les quelque 350 pièces exposées, c'est donc LA sortie de l'année : « Imprimés du XIXe siècle », « Robes cocktails des années 1950 », « Minimalisme des créateurs belges et japonais à partir des années 1980 »… L'événement pose aussi, un peu malgré lui, la question de l'institutionnalisation du vêtement : la mode est-elle un art comme les autres ? A voir la garde-robe de la comtesse Greffulhe (véritable icône de mode, sorte de Bella Hadid du XIXe) et les silhouettes déstructurées de Martin Margiela, il ne fait pas de doute : la mode a bel et bien sa place au musée. Et si vous en doutez, vous avez jusqu'au 26 juin pour vous laisser convaincre.
Coup de pot - pour nous -, à l’occasion de sa fermeture temporaire, le prestigieux Frick Collection a autorisé le transfert d’une partie de ses collections. Bilan à l’arrivée : une dizaine d’eaux-fortes composées à Venise. Ailleurs, c’est à la Tamise ou au port de Valparaiso (Chili) que Whistler offre consistance. Lorgnant du côté des maîtres flamands du XVIIe siècle ainsi que de Velásquez, Fantin-Latour et surtout Courbet, dont il fût l’élève et l’ami, Mister Whistler est aussi l’auteur de portraits à l’austérité magnétique. Cinq sont exposés à Orsay, tous sont de vraies pépites. Aussi et surtout, il y a cette saisissante triade de portraits en pied. De grands formats à la palette réduite (très sombre, ou très crème) harmonieusement mis en scène...
Joseph Beuys aura croqué le monde sans relâche, constituant un corpus d’esquisses extrêmement riche (on parle de quelque 10 000 dessins réalisés au cours de sa vie). C’est une centaine de ces ébauches que choisit de mettre en lumière le musée d’Art moderne. Un parti pris qui prend le contre-pied de la vingtaine d’expos allemandes qui mettent en avant l'icône, l’artiste radical et conceptuel qui a tant marqué l’histoire de l’art. Le MAM nous invite à pénétrer l’intimité plus poétique et douce de l’ex-prof des Beaux-Arts de Düsseldorf pour découvrir un dessinateur au trait fin, élégant, aussi modeste que l’expo qui le consacre. Si la position assumée du musée est à saluer, le manque de médiation transforme cette expérience, d’apparence simple, en un véritable casse-tête. Le corpus, très inégal – allant du brouillon hâtif au travail de recherche abouti –, n’est pas suffisamment rapproché de la pratique connue de Beuys et on déplore comme un manque de temps, voire d’ambition, de la part du musée parisien.
Le musée laisse carte blanche à l’artiste française qui investit l’espace de carton savamment sculpté, transformant les volumes initiaux en de véritables éléments architecturaux tout droit sortis de la Renaissance.
Alerte rouge, sortez les gosses : « Certaines œuvres peuvent heurter la sensibilité… » Plutôt deux fois qu’une, même. À la Bourse, comme de coutume au royaume d’Araki, il y a de la nudité, des corps féminins languides et du kinbaku. Beaucoup de kinbaku, cet art ancestral du bondage japonais visant à entraver une personne à l’aide de cordes. Mais – surprise ! – parmi ce festival de peaux laiteuses empêtrées dans des positions inconfortables (aïe pour elles), il y a aussi le portrait d’un inconnu attablé dans un restaurant, quelques natures mortes et plusieurs paysages urbains. Et pour cause : la centaine de pièces exposées, qui constitue la série Shi Nikki (Private Diary) adressée à Robert Frank (oui, oui, l’auteur du célébrissime Les Américains), ne s’articule pas exclusivement autour de l’érotisme, thème prédominant de l’artiste japonais.
Excepté place Vendôme, on n’a jamais vu autant de bijoux d’exception réunis en un même lieu ! Près de 500 pièces retracent le rapport, pourtant pas si évident, de Louis Cartier aux motifs orientaux. Divisée en deux volets, l’expo s’attarde dans une première partie sur l’intérêt des Parisiens pour les arts de l’islam au début du XXe siècle, puis sur le répertoire de formes inspirées par l’islam du début du siècle dernier à nos jours. L’occasion de revenir sur la bibliothèque constituée de masterpieces de l’art islamique de Louis Cartier, sur la collection de pierres venues d’Inde de son frère Jacques (sans mauvais jeu de mots), mais également sur l’actu artistique parisienne de l’époque, largement tournée vers l’Orient.
Pour sa nouvelle saison artistique, le Palais de Tokyo dévoile six expositions qui rêvent le « faire humanité » par-delà les frontières. Installations, peintures et films fêtent le métissage culturel, inoculent des pédagogies décoloniales. Et, surtout, fantasment une fraternité globalisée. Tout débute avec Ubuntu, un rêve lucide, l’expo chorale autour de laquelle s’articulent les cinq autres. Au total, 19 artistes donnent corps au concept africain d’« ubuntu » renvoyant à la solidarité, l’hospitalité. Et l’entraide. La saison se poursuit avec un parcours « pensé comme un album » par Jay Ramier sur les origines du hip-hop. Puis direction le night-club abandonné d’Aïda Bruyère, un « paysage de films » autour de la regrettée Sarah Maldoror, cinéaste devenue une icône des luttes indépendantistes. Pertinente, dynamique et porteuse d’espoir sur la question transnationale, cette programmation frappe juste face à l’urgence de l’actualité. De quoi réchauffer les cœurs, en ce novembre (un brin) morose.
D’abord prouesse technologique, puis art, avant de devenir une véritable industrie, le cinéma a connu bien des vies avant Hollywood et les Oscars. Mais c'est le rapport aux autres types de création qu’a souhaité explorer le musée d’Orsay à travers une expo thématique rassemblant près de 300 œuvres, allant du dessin au film en passant par de la peinture et le zootrope. Un projet dense conduit par un appareil critique ultra bien bossé, qui rend le sujet accessible et ludique malgré sa complexité apparente. On se balade ainsi au fil du parcours pour découvrir l’influence des potes des frères Lumière, Monet, Cézanne et Renoir, sur les premières projections, mais aussi pour attester de la fascination des artistes pour la ville, la nature, les corps. Entre les projections de lanternes magiques et les premiers dessins animés, les captations des danses endiablées de Loïe Fuller et l’apparition progressive du son et de la couleur, c’est toute une histoire qui est retracée ici, avec grâce.
Dans sept zones thématiques déployées autour de la Halle Aubervilliers, en libre accès, une trentaine d’artistes explorent les frontières de la réalité et la notion d’invisible dans les arts plastiques. A grands coups de réalité virtuelle, d’installations interactives et d’illusions d’optique, les espaces allient art et science pour un rendu des plus bluffant. Les fans de SF se verront projetés dans une sorte de conteneur ultra-futuriste signé Guillaume Marmin. Quant aux plus politiques d’entre nous, ils kifferont le travail de la plasticienne Heather Dewey-Hagborg qui tente, de révéler le visage de la lanceuse d’alerte Chelsea Manning. Si vous aimez les shows grandioses et les trips futuristes, il s’agit clairement d’une expo faite pour vous. Aussi sérieuse que ludique, Au-delà du réel ? constitue un laboratoire numérique unique dont on ressort tout chamboulé tant les œuvres présentées nous font vivre des expériences physiques et visuelles fortes. Une grande réussite.
Passionné par la sape et la mise en scène, le dandy africain développe la même aisance derrière et devant l’objectif. A la manière de Cindy Sherman, Samuel Fosso se grime pour illustrer la société dans laquelle il évolue, représentant aussi bien les icônes des indépendances – de Patrice Lumumba à Nelson Mandela – que des activistes américains luttant pour les droits civiques, Malcolm X et Angela Davis en tête de file. Mais, comme Leto et Arya Stark, le photographe a « 100 visages » : un pape noir, des femmes bourgeoises ou libérées, un homme d’affaires pressé… Mais qui se cache vraiment derrière ce roi du selfie aux nombreux personnages ?
Qui n’a jamais kiffé descendre à la station Palais-Royal - Musée du Louvre, sortie place Colette, pour se retrouver sous la coupole de perles magiques de Jean-Michel Othoniel ? Vingt ans après avoir pimpé les abords de la Comédie-Française et dix ans après son énorme rétrospective au Centre Pompidou, l’artiste français le plus poétique du circuit continue de nous enchanter en investissant l’un des lieux les plus romantiques de la capitale : le Petit Palais. “Self-care”, "Développement personnel”, “détox”… L’année 2020 a été – un peu malgré nous – l’année du “moi”, changeant notre rapport au miroir et à notre image, nous forçant à nous mater le nombril durant des mois de confinement. Intitulée Le Théorème de Narcisse, l’expo de Jean-Michel Othoniel nous renvoie à cet autoérotisme via l’histoire d’amour mythologique entre Narcisse et son propre reflet, en y ajoutant bien entendu sa petite dose de féerie.
+ d'expos
Quelles lignes jouent les prolongations ou ont la permission d'après minuit ? Tout ce qu'il faut savoir pour circuler (presque) librement durant la Nuit Blanche. Sinon, prenez le Vélib'...
[A voir sur le site de la RATP]
Voici notre sélection des expos immanquables dans la capitale. De quoi se sentir comme un gosse en manque de sucre devant un rouleau de chewing-gum Hubba Bubba : complètement ravi !
La rédaction a voulu se pencher sur ces œuvres, toujours fidèles au poste, qui s'exposent du matin au soir au Louvre, à Orsay, au Centre Pompidou ou au Quai Branly, mais aussi dans des lieux moins connus.
Discover Time Out original video