En 1895, Monsieur Morin, flamboyant propriétaire du Bon Marché, cherche un petit cadeau pour l’anniversaire de sa femme. Au diable l’avarice, il décide de lui faire construire, dans le jardin de leur magnifique pavillon, la réplique grandeur nature d’une pagode. A l’époque, le japonisme est très à la mode et puis, quand on aime, on ne compte pas.Il faudra attendre les années 1930 pour que La Pagode entame sa nouvelle vie en tant que maison d’art et de cinéma. Son joli jardin, véritable trésor caché, devient ainsi un salon de thé, particulièrement dépaysant. Jungle tropicale, forêt de bambous, minuscules chemins dessinés entre les tigres et les dragons de pierre, céramiques, mosaïques... Un décor assez exceptionnel, qui se mérite. Impossible de réserver, le lieu n’est ouvert que du printemps à l’automne, et si vous vous pointez un jour de pluie, vous trouverez fatalement et invariablement porte close.Autre détail : ne vous braquez pas contre les serveurs qui s’occupent également de la billetterie du cinéma et peuvent suspendre les commandes le temps d’aller vendre quelques tickets d’entrée. On ne peut pas être au four et au moulin.Un beau choix de pâtisseries, fournies chaque jour par une boulangerie du coin, s’occupe de combler les petits creux. Mais l’on vient surtout ici pour boire un thé. Pour 4,50 euros, vous pouvez opter pour un thé du tigre, un thé taiwanais noir et fumé, un thé du hammam, délicatement parfumé à la fleur d’oranger, à la rose et aux fruits rouges, ou un