Colosse d'acier tout en courbes mordantes et en lignes nerveuses, la Tour Eiffel compte parmi les sujets de prédilection de Robert Delaunay (1885-1941). Lui qui se trouve à la croisée du cubisme (pour les formes saccadées et la multiplication des points de vue), du fauvisme (dont il hérite la douceur aérienne et les couleurs vives) et du futurisme (avec lequel il partage une fascination pour le mouvement, les machines et le progrès) peindra à plusieurs reprises ce symbole de modernité « à la française », incarnation de toute une époque. « Ce tableau nous renvoie aux origines de l'art moderne, remarque Fabrice Hergott, directeur du MAM. Il reprend les principes cubistes et fauves, dont Delaunay est une sorte de synthèse ».
Une toile colorée, gaie, lumineuse qui réside d'ailleurs en face de la Tour Eiffel dont on aperçoit, depuis les baies vitrées du musée, la silhouette dressée de l'autre côté de la Seine. Un vis-à-vis qui, pour Hergott, crée « une jolie complicité entre le modèle et le sujet du tableau ».
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