Pour qui ? Les orphelins inconsolables de Rino, ceux qui veulent découvrir le maestro Passerini et sa cuisine d’amour
Plat culte ? La pasta all'amatriciana ! On en salive encore.
Depuis son ouverture en 2016, guettée par les tifosi de Giovanni Passerini (ex-Rino), ce restaurant est notre pépite italienne, notre table reviens-y ! Émulation et presse dithyrambique obligent, mieux vaut réserver en amont pour avoir la chance d'y poser ses coudes. Mais que la récompense est belle : accolé à Pastificio, magasin de pâtes fraîches cornaqué par sa femme Justine, le lieu a sobrement de la gueule avec sa salle signée Asma Architects (bois blond, sol terrazzo, luminaires design), son comptoir pour manger perché et sa cuisine ouverte sur le public… Dans laquelle s'active Monsieur Passerini, bien accompagné par sa brigade en salle, qui nous interprète une pièce chorégraphiée au millimètre.
Dans l’assiette ? Une cuisine précise mais qui suit la tradition, avec une belle simplicité et une franchise de goût. Sans oublier beaucoup, mais alors beaucoup d'amour ! Chaque jour à midi : deux entrées, deux plats de pâtes, un plat et un dessert. Comme cette puissante langue de veau snackée, tomates marimba, stracciatella, anchois. Ou ce plat de tagliatelles au ragoût de canard, version twistée des pastas al ragù, qu’on a plus l’habitude de s'enfiler à la baraque qu’au restaurant. Apothéose au dessert avec cette tartelette ricotta et fraises flanquée d'un sorbet rhubarbe, qui vient clôturer avec brio le repas. Et dans le verre ? De l'excellent jaja franco-italien tendance naturiste.
Le soir, ça picore des pièces à partager. Comme ce jouissif pigeon de Mesquer (65 € pour deux), servi en deux services : d'abord fettucine au ragoût de cœur et de foie, pleurotes et olives à nous faire chialer de bonheur ; puis, tout aussi gourmand, la carcasse à tortorer avec des petits pois, cerises et salade au jus de cuisson. Une jolie claque et un plaisir à faire au moins une fois dans sa vie. Nous, on a déjà arrêté de compter.