4. New Wave
Réalisé par : Richard Linklater
Avec : Guillaume Marbeck, Zoey Deutch
Le nouveau film de Richard Linklater coche toutes les cases du fantasme cannois : un cinéaste américain oscarisé, qui tourne en français, et s’attaque à rien de moins que la genèse de À bout de souffle. Ce classique de 1960 n’a pas seulement propulsé Jean-Luc Godard, il a lancé toute une vague (la Nouvelle, justement), transformé la clope en accessoire mode et le t-shirt rayé en manifeste esthétique. Cerise sur la Gauloise : Zoey Deutch dans la peau de Jean Seberg. Ooh la la, indeed.
5. Valeur sentimentaleRéalisé par : Joachim Trier
Avec : Renate Reinsve, Stellan Skarsgård, Elle Fanning
Après Julie (en 12 chapitres), Joachim Trier retrouve sa muse Renate Reinsve pour un drame familial aussi subtil que mordant. Dans Valeur sentimentale, deux sœurs, Nora (Reinsve) et Agnes (Inga Ibsdotter Lilleaas), tentent de faire le deuil de leur mère quand réapparaît leur père, Gustav (Stellan Skarsgård), cinéaste fantasque et largement absent. Ambiance déjà bien tendue, à laquelle Gustav ajoute une touche de malaise en proposant à Nora un rôle dans son prochain film. Entre non-dits, rivalités et blessures mal refermées, un film qui s’annonce aussi drôle qu’émouvant.
Réalisé par : Oliver Hermanus
Avec : Paul Mescal, Josh O’Connor
Adapté d’une nouvelle de Ben Shattuck, ce drame intimiste en pleine Première Guerre mondiale rappelle immanquablement Le Secret de Brokeback Mountain. Oliver Hermanus (Moffie, Living) y dirige deux poids lourds du cinéma britannique, Paul Mescal et Josh O’Connor, dans les rôles de Lionel et David. Ensemble, ils sillonnent la Nouvelle-Angleterre rurale pour enregistrer les sons – et les vies – de leurs concitoyens américains, dans une Amérique secouée par la guerre. Une histoire d’amour en creux, de silence et de mémoire, qui risque de faire du bruit.
7. Urchin
Réalisé par : Harris Dickinson
Avec : Frank Dillane, Amr Waked, Murat Erkek
Cannes adore faire naître de nouvelles étoiles du cinéma, et Harris Dickinson — révélé dans la Palme d’Or Sans filtre — semble désormais faire partie du décor. Cette année, il passe derrière la caméra avec Urchin, un premier long très attendu qui s’annonce brut, absurde et furieusement londonien. Porté par Frank Dillane en gamin des rues paumé dans l’East End branché de la capitale anglaise, ce drame social survolté a déjà pas mal fait parler de lui sur la Croisette.
Réalisé par : Sylvain Chomet
Personne ne fait de l’animation comme Sylvain Chomet. Artisan de la nostalgie, maître du détail et poète du merveilleux, le réalisateur des Triplettes de Belleville et de L’Illusionniste signe ici un hommage animé à Marcel Pagnol, écrivain et dramaturge culte derrière Jean de Florette et Manon des Sources. Avec son style inimitable mêlant tendresse et fantaisie, Chomet nous embarque dans une balade sur les chemins de Provence… aussi envoûtante qu’un verre de rosé au soleil.
9. Highest 2 Lowest
Réalisé par : Spike Lee
Avec : Denzel Washington, ASAP Rocky, Ilfenesh Hadera
Après des mois de rumeurs, c’est confirmé : Spike Lee débarque à Cannes avec son nouveau thriller new-yorkais, emmené par un Denzel Washington qu’on peine à croire jamais monté les marches du Palais. Highest 2 Lowest est un remake contemporain du classique d’Akira Kurosawa Entre le ciel et l’enfer (lui-même tiré du polar King’s Ransom d’Evan Hunter). Washington y campe un magnat pris dans une sordide affaire de chantage. Bonus surprise : ASAP Rocky au casting. Oui, vous avez bien lu.
10. The Mastermind
Réalisé par : Kelly Reichardt
Avec : John Magaro, Josh O'Connor, Alana Haim
Kelly Reichardt, grande prêtresse du cinéma contemplatif américain (First Cow, Wendy et Lucy), change radicalement de registre avec The Mastermind, un film de casse sur fond de guerre du Vietnam. Entre deux silences tendus, Josh O’Connor et John Magaro (déjà vu chez Reichardt) s’embarquent dans un braquage d’œuvre d’art aussi audacieux que délicat. Est-ce qu’on ose espérer une course-poursuite signée Reichardt ? On croise les doigts.