
Concerts : notre sélection
Les meilleurs concerts à venir, choisis par la rédaction.
Lavo//Matik
A l’image d’une laverie automatique – ceux qui n’ont pas de machine à laver le linge chez eux le savent bien –, le Lavo//Matik est un lieu de rencontre où flottent un parfum de légèreté, de fraîcheur et une tranquille moiteur. Mais la comparaison s’arrête là car le Lavo//Matik se révèle bien plus chaleureux ! Ici, les murs blancs – qui ne le sont d’ailleurs plus vraiment – sont recouverts d’œuvres originales signées Jef Aerosol, Rea One ou Jérôme Mesnager, en fonction des expositions temporaires dont les vernissages se déroulent toujours autour d’une petite mousse. Quant au doux vrombissement des tambours il a, lui, été remplacé par l’énergie étourdissante d’une batterie punk ou d’une basse aux accents reggae. Lâchez l'hybride ! Dans ce lieu atypique, fondé en 2014 par le musicien-écrivain-graffeur Benoît Maître (alias Ben Spizz), on jongle avec l’art urbain coloré autant qu’avec le rock’n’roll trash. Presque seul au milieu du grand boulevard du Général Jean-Simon, aux portes du 13e, le Lavo étend son univers jusqu’aux murs mitoyens où bon nombre d’artistes viennent y apposer leur patte picturale. On peut y buller, se laisser embarquer et dériver sans crainte de se perdre dans ce bouillon de cultures. Car il y aura toujours quelqu’un pour vous ramener sur la berge en vous proposant une chaise, histoire de feuilleter une monographie de C215 à l’aise. Ou juste pour vous conseiller un vinyle introuvable de petits labels indépendants à 6 €, un CD de Magnetix ou une anthologie des
Philharmonie de Paris
Avez-vous déjà désiré quelque chose pendant plus de trente ans ? Les amateurs de Bach et Strauss, eux, oui. Presque quatre décennies qu'ils attendent, en rang serré derrière Pierre Boulez, une salle digne de la musique classique, à l'acoustique soignée et à la capacité augmentée. Elle a finalement ouvert ses portes en janvier 2015, du côté de la porte de Pantin, loin des quartiers où soufflent habituellement les vents de l’orchestre. La Philharmonie, avec sa salle de 2 400 places, associée à la déjà très attirante Cité de la Musique (qui a pris le nom de Philharmonie 2), propose une programmation faste et foisonnante. En plus de son impressionnante salle de concert, et afin de proposer une offre variée et attractive, le lieu déploie 1 100 mètres carrés d'espace d'exposition et un pôle éducatif de 1 750 mètres carrés. Désireuse de trouver de nouveaux adeptes, la Philharmonie a, à travers sa programmation et son projet d'ensemble, fait un pas vers le grand public. Outre les noms à l'affiche, l'auditorium peut également compter sur la place centrale accordée au spectateur : la distance maximum entre le public le plus éloigné et le chef d'orchestre est de 38 mètres. Conçu comme un nuage en termes d'esthétique, de confort et de qualité d'écoute, attractif pour tous grâce aux nombreuses activités ludiques et pédagogiques en marge des concerts, ce nouvel écrin de la musique classique pratique également une politique tarifaire louable, certes encore loin des salles de concert les plu
Petit Bain
2011, sacrée année dans l’histoire des péniches de l’Est parisien. Tandis que Concrete s’installait du côté du quai de la Râpée, Petit Bain prenait ses quartiers sur l’autre rive, au pied de la Bibliothèque nationale de France. Construite au printemps 2011 par un collectif d’architectes, la barge se la joue hybride, entre resto, rooftop avec vue sur la Seine – forcément – et salle de concerts de 450 places. Et pour cette dernière, allez-y les yeux fermés, la prog est parmi les plus qualitatives sur la place de Paris en ce moment. Pas de jaloux, tous les goûts sont contentés avec une programmation qui s’intéresse autant à la fine fleur des scènes garage, post-punk ou expérimentale qu’aux musiques du monde et autres groupes iconiques du metal. Pour les oiseaux de nuit, Petit Bain propose de très régulières soirées clubbing aux line-up pointus, parfaits pour voir le lever de soleil sur le fleuve. Dernier détail important : le système-son est d’une qualité qui régale autant le public que les artistes.
La Bellevilloise
Si la salle dans sa forme actuelle date de 2005, les origines de la bien nommée Bellevilloise remontent à 1877 et sa constitution en tant que coopérative ouvrière. Bibliothèque, harmonie, véritable lieu d’éducation politique, jusqu’à sa faillite en 1936, le lieu était the place to be de la classe ouvrière. Aujourd’hui, le spot se veut toujours pluridisciplinaire, à la sauce XXIe siècle. Cela donne un lieu à plusieurs étages qui accueille aussi bien des conférences, des expos, un restaurant et un bar dans la magnifique Halle aux Oliviers – on conseille notamment son chiadé brunch dominical à 29 €. Et surtout, la Bellevilloise sait combler ses visiteurs avec une tripotée de concerts et de soirées jusqu’à 6h du matin. Côté club, les fadas de hip-hop, soul et funk se régaleront avec les soirées Free Your Funk, tout simplement ce qui se fait de mieux dans le style dans la capitale à l’heure actuelle. Et si votre playlist s’est arrêtée en 2000, c’est aux Classics Only que tout se passera. Seul inconvénient ? Cette côte de Ménilmontant que même Virenque sous EPO aurait du mal à grimper. Mais bon, un petit bout d’histoire ouvrière, ça vaut bien quelques efforts. Et au pire, il y a un bus.
Caveau des Oubliettes
La scène des Oubliettes se trouve dans un cachot médiéval, les instruments de torture et même une guillotine y ont été oubliés… Heureusement que d’autres instruments – plus gais ceux-là – jouent du jazz décliné sous toutes les formes de "black music" : soul jazz, jazz funk, afro jazz, soul funk... dans les catacombes. Le mercredi c’est la jam Soul Connexion, le jeudi jam funk, et le dimanche on se ralentit un peu pour une jam blues : le tout en entrée libre. Les formations de jazz modernes entraînantes et frénétiques occupent la scène le week-end quand le bar reste ouvert jusqu’à 4h du matin, réunissant le public varié du Quartier latin. Dans sont cadre moyenâgeux, ce petit caveau est bien chaleureux et les scènes ouvertes réservent de belles surprises.
Salle Pleyel
C’est dans un vaste immeuble à quelques pas de la place de l’Etoile que se planque depuis 1927 la salle Pleyel, l'une des institutions françaises de la musique classique. Mais depuis l’inauguration de la nouvelle Philharmonie en janvier 2015, le propriétaire de la Cité de la Musique (comprendre l’Etat) a quelque peu modifié l’orientation de la salle Pleyel – dont il est également propriétaire – afin d’éviter de faire doublon. Et c’est ainsi que musiques actuelles et amplifiées font désormais résonner les murs de la salle située rue du Faubourg-Saint-Honoré. Des murs qui, eux aussi, ont subi de sacrés changements. Loin de son ancienne déco cossue et un peu froide, la salle de concerts a dévoilé un design cosy, avec des lumières chaudes et des couleurs boisées. Elle a aussi gagné en capacité, avec 2 500 places contre 1 900, avec une fosse modulable. Enfin, la salle Pleyel dispose également d’une nouvelle acoustique, autrefois adaptée au registre classique. « Nous avons fait un gros travail acoustique », expliquait l’architecte Daniel Vaniche au Parisien. « Il ne fallait plus que la salle résonne. Avec les musiques amplifiées, il faut absorber les sons et avoir un son plus mat. » « Hérésie », peut-on déjà entendre du côté des amateurs de la grande musique classique. Car c’est bien une programmation très éclectique, allant du rock (King Crimson, Garbage, Jeff Beck) au jazz (Trombone Shorty, Norah Jones) en passant par la chanson française (Christophe, Michel Polnareff, William S
La Maroquinerie
La Maroquinerie est-elle la meilleure salle de concerts de Paris ? La question mérite d'être posée tant la salle planquée sur les hauteurs de Ménilmuche possède des atouts à faire pleurer un joueur de belote. Avec son acoustique de qualité et sa configuration en amphithéâtre pouvant accueillir jusqu'à 500 personnes, les concerts ici ont ce petit truc en plus, à mi-chemin entre l'intime et le rapport physique. Qu'est-ce qu'on en a laissé des litres de sueur dans la fosse de la Maroq’ ! Car si la salle est belle, la prog l'est tout autant. Vous y verrez aussi bien des groupes confirmés que les stars de la scène internationale de demain, un vrai privilège. La programmation est avant-gardiste, éclectique, plutôt pop et rock indé, mais aussi funk, folk, hip-hop, soul, jazz, et même hardcore, metal et punk ; toujours de qualité, vu le prix des places (entre 15 et 25 euros). Parmi les immanquables du lieu, les soirées du magazine Gonzaï, qui convie chaque mois le nectar de la scène indépendante mondiale. Et tout cela pour 12 €, s'il vous plaît ! Si vous avez une petite faim, sachez que le restaurant de la salle propose une cuisine fusion sucrée/salée raffinée, généreuse, et abordable. A grailler sur la terrasse option patio dès que les beaux jours pointent le bout de leur nez. Mais c'est toute l'année qu'on vous conseille de venir à la Maroq’ !
New Morning
16 avril 1981. Art Blakey & The Jazz Messengers inaugurent une salle rue des Petites-Ecuries. Le New Morning est né et continuera à vivre pendant des décennies, rythmé par les plus grands noms de la scène world, jazz, reggae, soul, funk… Moderne et éclectique, la programmation du New Morning met un point d’honneur à se renouveler, sans pour autant mettre de côté les papes de la Great Black Music. Stan Getz, Chet Baker, Dizzy Gillespie, Miles Davis, Archie Shepp, Steve Coleman, Erik Truffaz, Roy Ayers, George Clinton, Manu Dibango, Prince, Chucho Valdés et Omar Sosa… La liste des légendes qui sont venues jouer est interminable. Aujourd’hui, du haut de ses presque 40 berges, avec son histoire et son acoustique inégalables, le lieu attire de nouvelles têtes, réussissant sa mue avec de nouveaux styles comme le hip-hop ou les musiques électroniques. Le New Morning est un temple musical comme il en existe peu à Paris, alors les réguliers pèlerinages y sont hautement recommandés.
Opéra Garnier
L’Opéra Garnier est l’un des monuments-phare de la capitale et depuis son inauguration dans la seconde moitié du XIXe siècle, sa scène est dédiée à l’art lyrique. Si les prix des spectacles sont onéreux, vous pouvez toujours accéder à l’Opéra par le biais de la visite guidée (de gratuit à 21 €). Celle-ci vous permet de découvrir les coulisses de ce lieu somptueux. Certains coins restent néanmoins inaccessibles comme la loge du fantôme ou les salles de répétition. Gardez en tête que les queues peuvent être longues et la visite est parfois un peu bruyante, mais les amateurs d’architecture ne seront pas déçus. Si vous êtes prêts à attendre l’annuelle Journée du patrimoine, la visite est gratuite bien que bondée.
La Gaîté Lyrique
Ce n’est pas vraiment dans les habitudes de Jacques Offenbach d’être associé aux arts numériques. Exception faite, désormais, du théâtre de la Gaîté dont il fut le directeur à la fin du XIXe : après dix ans de travaux, le fief du compositeur allemand s'est en effet transformé en épicentre de la vie culturelle parisienne 2.0, en 2011. Lieu culturel à la frontière de la galerie et de la salle de concerts à la programmation éclectique mais pointue, ses sept étages pluridisciplinaires propulsent les visiteurs au plus profond de l’empire numérique : arts plastiques, musique, graphisme, cinéma, mode, design et jeux vidéo « digitalisés » règnent despotiquement sur les lieux. Ce n’est cependant pas la première fois que la Gaîté lyrique change de vocation : après avoir longuement palpité au rythme de l’opérette et des ballets russes, elle a été pillée par les nazis pendant la guerre puis métamorphosée en école de cirque au cours des 70’s, avant de se muer en parc d’attractions en 1989. Et voilà qu’après s’être cherché pendant toutes ces années, le lieu semble avoir enfin trouvé sa voie. Pour de bon. Son architecture intérieure, décor ultramoderne signé Manuelle Gautrand bousculant audacieusement le style Belle Epoque ornemental d'origine, est d'ailleurs aussi atypique que sa programmation est éclectique, entre expositions sondant le territoire des arts numériques, concerts à la lisière de tous les genres et des générations, virées shopping, ateliers pour juniors et projections de film