Les avant-gardes de l’après-guerre occupent une place de choix au sein de cette éminente galerie parisienne, active depuis 1981. Daniel Lelong a fait ses classes à l’école de l’expressionnisme abstrait, du surréalisme, du pop art et de l’arte povera : autant de mouvements dont les représentants défilent sur les murs du 13 rue de Téhéran, autrefois occupés par la galerie Maeght. Joan Miró, Antoni Tàpies, Francis Bacon, Jannis Kounellis, Eduardo Chillida ou Pierre Alechinsky figurent parmi les artistes d’envergure historique qui ont façonné le prestige de la galerie.
Le fric, c'est chic. Et l'art aussi - en tout cas, dans les 8e, 9e et 16e arrondissements de Paris. Qui dit industrie du luxe dit art contemporain, et dans la cour des grands portefeuilles qui gravitent autour de la Madeleine ou du Faubourg Saint-Honoré, certains collectionneurs amassent des Damien Hirst comme d'autres se ravitaillent en sacs Prada. Quoi de plus naturel, alors, que des galeries multinationales comme Gagosian aient choisi de faire leur nid parmi la faune cousue d'or de l'Ouest parisien - population qui plus est déjà bien imbibée de culture grâce aux Louvre, Grand Palais, musée d'Art moderne, Jeu de Paume et autre Palais de Tokyo. Vous l'aurez compris : ce n'est pas ici que l'on vient dénicher le dernier jeune espoir issu de la BD indépendante ou l'illustre inconnu fraîchement sorti des Beaux-Arts. Non, quand on respire l'art de ce côté de Paris, c'est pour se remplir les pupilles de valeurs sûres. Et toiser les stars qui éclairent (ou aveuglent, selon le point de vue) le paysage contemporain.