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Découvrez le quartier de la porte de Versailles en 24h

Écrit par
Clotilde Gaillard
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Non, il n'y a pas de château ici. En revanche, il y a plein de bonnes adresses 

Vous ne passez généralement par la porte de Versailles que pour admirer les vaches du Salon de l’Agriculture, les bolides bien carrossés au Salon de l’Automobile (on parle bien ici des voitures !) ou les cosplays farfelus de la Paris Manga au parc des Expositions. A part cela, ce coin obscur de la rive gauche – coincé entre Issy-les-Moulineaux, Convention, le ministère de la Défense place Balard et le périphérique – ne vous inspire rien, et surtout pas l’envie d’y rester une journée. Pourtant, vous ne savez pas ce que vous ratez ! Ce quartier du 15e, qui tient son nom de l'une des dix-sept portes percées dans l'enceinte de Thiers au milieu du XIXe siècle – pour protéger la capitale et contenir les révoltes parisiennes – recèle autant de belles boutiques et de bons plans que les arrondissements les plus populaires de la rive droite.

  

9h30 – On se la joue cool (ou sportif) sur la Petite Ceinture du 15e

Le soleil vient de se lever – en même temps, nous sommes en novembre – et après un grand bol de chicorée, un bon bol d’air frais achèvera de nous réveiller. Mais attention, dans une ville aussi polluée que Paris, mieux vaut prendre de la hauteur si l’on veut gonfler ses poumons d’oxygène pur. Pour cela, rien de tel que d’aller dégourdir ses jambes sur la Petite Ceinture. Trente-six kilomètres d'une ancienne voie ferrée aujourd’hui aménagée en lieu de flânerie – ou de tennis et de footing pour les plus courageux – suspendue à une petite dizaine de mètres au-dessus du sol. On y accède par plusieurs entrées, notamment celle du 399 rue de Vaugirard (la plus longue rue de Paris !). Entre les rails apparents, les murs graffés et les bancs en bois de traverse de chemin de fer, la nature a (gentiment) repris ses droits, transformant l’endroit en un écrin de verdure sauvage isolé du vacarme urbain. Et puisque le tronçon de la porte de Versailles fait à peine deux kilomètres, c’est le terrain de course idéal pour les joggeurs débutants et peu endurants – mais non, on ne parlait pas de vous...

Ouvert tous les jours de 9h à 17h (en hiver) et jusqu'à 20h30 en été.

© T.Sevin

10h30 – On salue ‘Les Sentinelles’ de Marc Goldstain

Vous pensiez que la Butte-aux-Cailles avait le monopole des œuvres de street art ? Erreur. Pour vous en rendre compte, il vous suffira de redescendre par le 399 rue de Vaugirard et de faire… deux pas. Là, sous le pont qui enjambe la plus longue artère de Paname, se cache une fresque de l’artiste-peintre Marc Goldstain. Réalisée en 2008 avec l’accord de la ville de Paris, cette œuvre gigantesque, divisée en trois panneaux, représente les passants eux-mêmes en train d’attendre pour traverser au passage piéton mitoyen. Une mise en abîme, comme un jeu de miroirs, qui interpelle le badaud. Et par lequel Marc Goldstain, adepte du paysage urbain contemporain et lauréat du prix Pierre Auguste Renoir en 2004, entend démontrer que « la banalité n’est pas si banale », à bien y regarder.

© C.Gaillard

11h – On s'achète une voiture... miniature

Après vous être sérieusement trituré les méninges devant ‘Les Sentinelles’, vous avez besoin de légèreté, de plaisirs enfantins. Cela tombe très bien, on avait justement une boutique pour petits et grands enfants à vous suggérer… Remontez donc le boulevard Lefebvre jusqu'au Chat Botté, boutique de miniatures automobiles établie sur cette artère depuis le début des années 1990. Dans des vitrines coulissantes, gentiment vintage, les amateurs de belles bagnoles tristement fauchés pourront s'offrir le véhicule de leur rêve en modèle réduit. Du plus petit format à 4 € aux grosses pièces de collection, en série limitée, estampillées Norev, Kess ou Solido ; des Alpha Romeo RZ de 1992 à 250 €, aux Lamborghini Aventador à 130 € (plutôt que 324 000 € : belle économie !) ; ou encore des vieilles Rolls-Royce Ghost et F1 répliquées au détail près, des jantes chromées aux sponsors publicitaires sur les ailerons, vous trouverez de tout chez ce concessionnaire lilliputien. Même une Batmobile rutilante.

Du mardi au samedi de 11h à 19h.

© C.Gaillard

11h30  On fait le plein d’emplettes à Artichouette

Jouer aux petites voitures, c'est bien. Mais si on poussait votre retour en enfance plus loin, dans la perpendiculaire rue Olivier de Serre ? Ici, au numéro 103, vous attend un univers délicieusement régressif, un jardin secret abrité sous l’enseigne Artichouette. Sur des étagères en bois montant jusqu'au plafond, doudous, serre-têtes de princesse scintillants, théâtre d'ombres articulées (à 5,60 €), yoyos en bois (5 €) et mini-dinosaure à déterrer d'un petit bloc d'argile (pour seulement 3 €) attendent sagement que votre cœur de rêveur chavire. Et puisque dans cette merveilleuse caverne d'Ali Baba, les enfants ne sont pas les seuls rois, les adultes aussi trouveront leur bonheur auprès de bijoux de créateurs, de bougies aux senteurs délicates, d'articles de maison insolites et rigolos ou de gourmandes boîtes à gâteaux. Le tout à des prix plus qu'abordables : Archi-chouette !

Du mardi au samedi de 10h à 13h et de 15h à 19h. 

© C.Gaillard

12h30 – On se remplit la panse, fissa, à la Maison Issa

On vous arrache à regret de cette petite boutique féerique car il est midi passé et on sent que votre estomac crie déjà famine. Heureusement, il n’aura pas à patienter trop longtemps avant d’être comblé car un doux fumet vous mène à vingt numéros de là, au 81, jusqu’à la Maison Issa. Un restaurant libanais où Hassan, le chaleureux patron, propose une cuisine authentique fleurant bon l’exotisme. Mezzes par milliers, sandwiches chawarma au pain maison, agneau confit et kafta : bien hardi celui qui résistera à cette carte alléchante. Et si vous suivez notre guide un week-end, testez d’urgence le brunch à 18 ou 20 €, véritable voyage papillaire avec des spécialités de qualité telles que le raheb (caviar d’aubergine aux tomates), le makloubé (poulet désossé mariné) ou le sfouf safrané. Pas de doute, Hassan sait comment motiver les Parisiens à sortir de leur lit un dimanche matin…  

Du lundi au vendredi de midi à 22h. Le week-end de midi à 15h30. Réservation obligatoire.

© C.Gaillard

14h – On se met à la mode nippone chez Kioya

Au bout de la rue Olivier de Serre, il y a la rue Dombasle. Et au bout de la rue Dombasle, il y a Kioya, une boutique d’articles japonais alliant, à l'image de l'esprit nippon, modernité et tradition. Ouverte il y a seulement deux ans dans cette artère calme où passent rarement les voitures, Kioya fait figure de havre de paix avec son ambiance zen, son atmosphère sobre et sereine où flotte un parfum d’encens envoûtant mais non-entêtant. Un lieu où Yasuko – ce qui veut dire « fille paisible », si ça ce n'est pas un signe ? – vous accueille avec un sourire bienveillant. Ici, 90 % des produits proviennent du Japon et ciblent principalement l'art de la maison. Entre d'authentiques vases ikebana et leurs versions plus design, des articles textiles en soie cousus main, des bols kawaï ou en céramique de l'artiste Mami Kanno, des baguettes à 6 €, des chaussettes tabi à 9-10 € et des boucles d'oreilles origami à 20 €, le voyage est total et typique. Et si, en plus, Yasuko vous fait déguster son délicieux thé vert matcha et riz grillé, vous pourrez presque distinguer la cime du mont Fudji derrière les immeubles haussmanniens.    

Du mardi au samedi de 11h à 19h.

© C.Gaillard

15h – On s’achète un livre (ou plusieurs) à la librairie Le divan

Parallèlement à la rue Dombasle, la rue de la Convention abrite Le Divan. Il faut savoir que, dans le 15e, Le Divan est une institution, un centre névralgique de la littérature pour de nombreuses générations et la meilleure alternative aux Fnac surpeuplées – dont la plus proche se trouve de toute façon à six stations de là. Dans son décor spacieux et chaleureux, refait à neuf depuis l’été 2016, on déniche de quoi s’instruire, faire un beau cadeau ou simplement s’offrir un petit plaisir lettré. Car ici, comme dans une boîte de nuit sélecte, tous les bouquins qui fleurissent les étagères en bois clair jusqu’au plafond sont beaux. Et pour accéder aux livres de cuisine anciens ou modernes, aux classiques de poche et aux petits guides philosophiques à la reliure dorée qui se pavanent en hauteur, pas la peine de pleurer auprès d’un vendeur : n’importe quel lecteur peut grimper aux échelles en métal noires accrochées çà et là aux bibliothèques. Histoire d’avoir la classe tout en restant à la page.

Du lundi au samedi de 10h à 20h. Le dimanche de 10h à 13h30.

© C.Gaillard

16h – On prend un goûter à la boulangerie Meignan

Vous connaissiez peut-être la Maison Meignan, nichée au 35 de la rue Violet, dans le décor d'une boulangerie centenaire. Eh bien sachez que, depuis fin septembre, celle-ci a inauguré sa deuxième adresse du 15e arrondissement au 354 rue de Vaugirard. Adieu les lettres dorées ancestrales : si la devanture reste bleue marine, les nouveaux locaux où nous vous invitons à pénétrer s'avèrent plus modernes et épurés. Un comptoir en bois débordant de tentantes pâtisseries, quelques ardoises aux murs et des ampoules nues au plafond, la boulangerie Meignan Vaugirard n'a plus grand-chose à voir avec celle rue Violet. Cependant, les recettes demeurent inchangées puisque l'on retrouve les tartes Bourdaloue, les éclairs (pistache, vanille, spéculoos, etc.) généreusement garnis, le copieux macaron caramel beurre salé, les financiers Nutella et les pains faits maison qui ont fait sa fameuse réputation. Des douceurs sucrées qui vous aguichent pour 3 à 6 €. Et si vous désirez prendre un goûter sans gluten, rassurez-vous : comme son emballage l'indique, le fondant au chocolat s'est soumis à la tendance « gluten free ».

Tous les jours de 7h à 20h.

© T.Sevin

16h30 – On atteint l'objectif à la galerie Wallpepper

Lorsque vous arriverez devant le 243 de la rue de la Croix Nivert et que vous découvrirez un large magasin de carrelage, ne vous énervez pas en pensant que l'on s'est moqué de vous : c'est bien ici que niche la galerie d'art Wallpepper, à l'étage supérieur. Faute d'un bail non renouvelé dans le Marais (rue du Bourg-l'Abbé précisément), cette ancienne voisine des Bains Douches (qui possède également une succursale à Dinard, en Bretagne) a déménagé ici en septembre dernier. Une installation atypique et provisoire d'un an au moins, au milieu des carreaux en terre cuite et faïence de belle manufacture qui ornent habituellement les châteaux (dont celui du Clos Lucé) et les manoirs.
Fondée en 2008 au Canada et spécialisée dans la photographie, presque exclusivement celle de Marc Josse (le frère du gérant du magasin où vous déambulez actuellement), la galerie Wallpepper se visite librement aux horaires de la boutique. Après avoir monté le petit escalier de bois blanc, admirez donc les paysages immortalisés de façon si subtile qu'ils semblent presque peints, les clichés noir et blanc de pilotis émergés ou les mondes inversés, révélés sur papier aquarelle par les ombres des passants pris en plongée et un jeu de perspective troublant. Des œuvres qui ont fait la renommée de l'artiste coté, récemment croisé à la FIAC ou durant Les Jeudis Arty 2015. Et un accrochage dans un espace, certes, moins vaste que celui des habituels White Cube, mais qui rend justement cette galerie si originale et à taille humaine.

Ouvert du jeudi au samedi de 10h à 12h30 et de 14h à 18h30. 

© Marc Josse/ C.Gaillard

17h30 – Pause lecture au square du Clos-Feuquière

Puisque l’on pense à vous et vos petons qui piétinent depuis ce matin, que diriez-vous d’un peu de repos sous les arbres ? Si vous êtes partant, prenez donc vos achats et votre tout nouveau bouquin shoppé au Divan sous le bras et faites une escale boisée au square du Clos-Feuquière, juste à côté du Monde en Seine (que l'on vous conseille également, à l'occasion). Créé à l’emplacement de la propriété du marquis de Feuquières, ce jardin s’avère original par son tracé circulaire qui l’amène à serpenter entre une fresque en pâte de verre colorée de Hugues Veil représentant un dragon, la sculpture d’un nu inconnu, des aires de jeux pour enfants et un potager pédagogique cultivé par les écoles avoisinantes. Vous y croiserez même un cèdre de l’Atlas et un séquoia géant. Quant à votre spot de lecture, il est tout désigné : sur les bancs bleus qu'ombrage la paisible pergola de glycines et de rosiers, près de l’entrée.

Ouvert tous les jours de 8h à 18h (en hiver) et jusqu'à 20h (en été).

ATTENTION : le square est en travaux jusqu'en janvier 2017 mais il vous reste une alternative verdoyante non loin, rue des Morillons... Le parc Georges Brassens.

© C.Gaillard

18h30 – On se tient à carreau à La Maison du Vitrail

Ca va mieux, on peut repartir ? Alors direction la lumineuse Maison du Vitrail, dans la droite continuité de la rue Desnouettes. Vaisselle enluminée façon Klimt ou Mucha, presse-papier en verre (20 €) et bibelots magnifiques, lampe art déco chamarrée (700 €), carnets de notes illustrés (5 à 20 €) et horloge sculptée dans de véritables vinyles Polydor, stylos, bijoux, chandelier, tasses, lustres et même cannes à pommeau d'argent : devant vos mirettes écarquillées, c'est un tourbillon harmonieusement arrangé par teintes qui rend cette boutique-atelier tout bonnement magique, et ce depuis quarante ans. Boutique-atelier car, à l'arrière du magasin, œuvre en effet une discrète troupe d'habiles restaurateurs spécialisés dans le travail des vitraux, et dont certaines réalisations se trouvent exposées en vitrine. Une besogne comparable à celle des orfèvres que les curieux peuvent d'ailleurs expérimenter grâce à des stages de formation d'une semaine, organisés par le Maison du Vitrail dans sa charmante petite cour cachée. En somme, vous l'aurez deviné : il y a tant de pépites à dénicher ici que vous ne repartirez forcément pas les mains vides !

Du mardi au samedi de 9h à 19h. 

© C.Gaillard

19h30 – On sonne l’heure de l’apéro au Café Eugène

Bip Bip. Un rappel sur votre téléphone vous notifie qu’il est 19h30 : « Apérooooo » hurle alors, dans votre tête, le poivrot qui vous sert de petite voix. Ce rituel sacré, on ne se permettrait pas de vous le faire louper, même pour un guide par quartier ! Du coup, on vous propose d’aller boire un coup chez Eugène, un bistrot à l’angle du boulevard des Maréchaux et de la rue du Hameau. Avec ses faux airs de guinguette, son lierre courant sur des lattes de bois blanc, ses parasols chauffants et ses chaises en rotin, il donne l'impression d'être le vestige d'un temps que les moins de 80 ans ne peuvent pas connaître. Et l'intérieur, association étonnamment gagnante de tapisserie peinte et de lustres végétaux, ne rajeunit pas l'époque et on adore ça. En somme, un lieu atypique et chaleureux où l'on sirote un Iced Tea « homemade » pas trop sucré à 7,50 €, un Spritz qui ne ment pas sur sa teneur en Apérol pour 10 € et des cocktails plus classiques (Mojito, Gin Fiz, etc.) affichés à 6 € entre 17h et 20h.

Tous les jours de 7h à 2h du matin.

© C.Gaillard

20h15 – On admire un fragment du Mur de Berlin

Votre soif étanchée, dirigez-vous vers l’esplanade du parc des Expositions – là où s’arrête le tram – pour une confrontation pleine d’émotion avec l’Histoire. Peu de gens le savent en effet – la preuve, nombreux sont les militants ignorants qui collent dessus des affiches électorales ! – mais cette grande place héberge un trésor, symbole de liberté retrouvée : un pan du Mur de Berlin. Celui-là même dont la chute, le 9 novembre 1989, marqua la réunification des deux Allemagne (RFA et RDA). Aujourd’hui, et depuis le 29 juin 2009, un morceau du « Rideau de Fer » - en vérité portion de pierre recouverte de graffitis – s’érige dans le 15e pour rappeler l’importance des peuples à demeurer unis. A fortiori en période de profondes divisions sociales.

© C.Gaillard

20h30 – On suit le régime rugbyman à La Petite Auberge

Le boit-sans-soif déshydraté de tout à l’heure s’est mué en Gargantua affamé et entame une lancinante litanie dans votre tête : « Manger, manger, manger… ». Ecoutez-le attentivement vous guider dans la rue du Hameau, jusqu'aux éternels rideaux jaunes de La Petite Auberge, au numéro 13. Un chiffre porte-bonheur pour les carnivores puisque dans cet antre du rugby fondé par un Landais puis repris par un Alsacien ayant conservé sa carte du Sud-Ouest, ancien Q.G. culinaire des plus grandes stars de l'ovalie telles que Eric Blanc, la barbaque est reine. De l'entrée au (bien-nommé) plat de résistance (mais quand même pas jusqu'au dessert), on trouve de la protéine à foison. Rillettes de canard, boudin du Béarn, maquereau au vin blanc, pavé de rumsteck et blanquette de veau sont là pour nourrir son homme (et sa femme, non mais !). L'entrecôte grillée à 17,90 €, servie avec son beurre persillé et ses frites maison, se révèle délicieusement fondante et le tartare, préparé à l'avance comme il se doit, avec des câpres, des cornichons et de la sauce Worcestershire, comblent les estomacs les plus creusés. Le tout dans un cadre abondant de photos d'équipes jaunies parfois dédicacées par le Stade français ou le XV de France. Brut, bon et bon-vivant. Comme un rugbyman.

Du lundi au samedi de midi à 22h. Réservation conseillée, même le midi.

© T.Sevin

© C.Gaillard

21h30 –  On va voir une pièce au Théo-Théâtre

La balade digestive ne sera pas très longue puisque de votre cantine au Théo-Théatre il n’y a qu’à redescendre la rue de la Croix Nivert. « T’es où ? Théo-Théâtre ? » « Juste ici. » Coincé au fond de l’impasse de la rue Théodore Deck (céramiste de son état, donc rien à voir avec le milieu dramaturge), ce petit théâtre de quartier sans prétention ne manque cependant pas d’ambition. Créé il y a vingt ans par un trio de passionnés, il programme pas moins d’une vingtaine de pièces entre ses murs pourtant exigus. Mais toutes ces représentations ne se tiennent pas en même temps, rassurez-vous ! Le Théo ne possède que deux salles de 50 à 70 places afin de rester à taille humaine. Du boulevard, de l’humour, du contemporain, du classique, des spectacles pour enfants et pour tous les publics, initiés ou néophytes… Quels que soient vos désirs, les différentes troupes, parfois amatrices, parfois professionnelles, sauront vous embarquer. Et vous faire dire (enfin !) : « J’aime le théâtre ».

Horaires définis en fonction des représentations données.

© C.Gaillard

23h –  Dernière tournée au crocodile vert

Retour dans la rue du Hameau, au numéro 6 cette fois, afin de saluer Le Crocodile Vert. Même s’il faut bien l'avouer : Le Crocodile Vert n'est plus si vert que ça. Cela fait déjà plusieurs dizaines d'années qu'il dore sa carcasse au soleil du 15e. Mais sa longévité record n'est pas due au hasard : la qualité des cocktails, les prix tout petits et la bonne ambiance qui règne ici – encore plus les soirs de concert – sont les deux secrets de jeunesse du reptile. Les coudes sur une table en bois taguée par tous vos prédécesseurs de beuverie, prolongez donc la nuit avec un mojito chargé comme il faut, un gargantuesque Gruesos de Havana Nass (rhum ambré, rhum blanc, goyave, orange, citron vert, ananas et grenadine) d'où émergent plusieurs pailles afin de le partager entre copains/copines, ou des shots aux parfums exotiques et improbables (type serpent et nicotine). Le tout dans un décor cubain qui assume son côté kitsch. Et où vous vous sentirez comme un crocodile dans l’eau…

Tous les jours de 19h à 5h du matin.

© C.Gaillard

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