Wani
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Les derniers restos et bars qu’on a testés

Entre bistrots qui font parler d’eux, bars planqués derrière un rideau et tables d’auteur où tout Paris se bouscule, la rédac a sorti ses carnets de notes. Voici nos dernières critiques, les vraies, celles écrites le ventre plein.

Antoine Besse
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Nos dernières critiques restos

  • Gastronomique
  • Saint-Germain-des-Prés
  • prix 3 sur 4
  • 5 sur 5 étoiles
  • Recommandé
Mise à feu du deuxième étage de la fusée Esu Lee ! Après JIP, meilleur rapport kif-prix aux Time Out Food & Drink Awards 2025, le chef coréen ouvre le flamboyant Orson dans la très appropriée rue du Dragon (à deux pas du Bar des Prés de Lignac). Une enclave plutôt chic et sage, mobilier en bois exotique, murs gris cendre et plafond inox des omniprésentes gaines d’aération. Car il s’agit d’aérer le monstre chromé qui occupe le fond du restaurant, un barbecue géant à trois foyers, manivelles et circuit d’eau pour refroidir les fumées, unique moyen utilisé pour cuire les aliments. Chez Orson, Esu Lee réussit à faire se sentir comme à la maison une cuisine coréenne populaire dans le cadre élitiste d’un menu gastronomique à la française, avec amuse-bouche, pré-dessert, mignardises et service au cordeau. Durant ce profus dîner en quatre étapes (mais quinze assiettes !), on baguette ainsi un très classieux sashimi de thon rouge fumé au foin, un gimbap au craquelin de riz, chou-fleur et guanciale, ou un délicat maigre grillé et son jus de crabe, mais on se retrouve à manger avec les mains des moules de Galice baignant dans une sauce sambal indonésienne de feu ou à attaquer un plat en alu de légumes à la flamme (en généreux accompagnement d’une démente bavette de wagyu). Car Esu Lee n’oublie jamais de concilier l’inventivité et la précision avec la générosité des tables familiales coréennes, et cela fait -déjà- d’Orson une grande table singulière ! Chez Time Out, tous les...
  • Le Marais
  • prix 2 sur 4
  • 5 sur 5 étoiles
  • Recommandé
Yee Haw ! Stetson vissé sur la tête, la cowgirl Marine Gora a rhabillé son Gramme 3 en saloon du Marais. La mise ? Un bouclard queer en cosplay western (minimaliste) avec fer à cheval cloué au mur, meuble de bar johnwaynien, abats-jour à franges et playlist country. Une adresse à deux coups comme un vieux Deringer : coffee shop apaisé le matin et barav exalté le soir.  Dès 9 a.m. et en journée jusqu’à 5 h 30 p.m., la shérif des fourneaux dégaine des nourritures canons qui font mordre autre chose que la poussière : pétulant granola maison (12 €), sausage rolls canailles (10 €) et plat du jour dès midi (13 €), à mouiller de bons cafés plus ou moins serrés et de boissons homemade qui poussent plus loin la frontière du kif et de la glycémie : milkshake au pop-corn, Switch’elle (drink chaud à base de sirop d’érable), corn Irish coffee (2,5 – 7 €)... Le soir, ce lieu à peine plus grand qu’un abreuvoir à mustangs passe en mode saloon vibrant et se remplit de ce que la contrée compte de cool kids LGBT et friendly. On y chope une bonne bectance de comptoir aux accents texans (ou pas) comme des travers de porc et sauce buffalo maison (14 €), des chanterelles et guanciale à cru sur un cornbread (pain de maïs, 14 €), bol de coques à la vietnamienne (14 €), Texas sheet cake en dessert (gâteau au chocolat biscuité, 9 €)... De quoi préparer le terrain aux vins naturels (dès 6 € le verre) et aux cocktails servis dans des verres de cantine par les Coyote girls au bar (12 €) : bourbon sour...
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  • Végétarien
  • 4e arrondissement
  • prix 2 sur 4
  • 5 sur 5 étoiles
  • Recommandé
Comme on se languissait du talent de Thomas Graham depuis qu’il a décollé du Mermoz… Divine surprise ! Le chef volant – toujours papillonnant à la recherche de sa future adresse gastronomique – se pose à la Cantine Terroirs d’Avenir. Cette première tentative dans la restauration du distributeur de producteurs et d’artisans haut de gamme des chefs et des particuliers hautement solvables a éclos au rez-de-chaussée de l’« immeuble-quartier » Morland (plus mort lente que mordant, reconnaissons-le). Dans le prolongement de la boulangerie, le lieu ressemble vraiment à une mini-cantine : sept tables, des assiettes en métal émaillé, des plateaux en inox et un comptoir où choisir ses plats. Le chef américain est bien là, en tablier de cantinier, à faire suer des champignons de l’unique plat du jour, épaulé par la cheffe Juliette Deslandes (qui restera seule en scène à partir de décembre). Ils ne travaillent, à la petite carte (avec une proposition végétarienne chaque midi) que des produits Terroirs d’Avenir (super came donc), dont les invendus, mais pas seulement.Le menu ne fait pas semblant d’être au self ! En entrée, trois œufs mayo relevés de pickles de carotte (mais il y avait aussi du céleri rémoulade !) avant une assiette de gnocchis sous un délicieux édredon de crème de champignon qu’on sauce jusqu’à la dernière goutte avec le pain maison. Et en dessert, la tarte aux pommes star de l’Insta de Thomas, avec ses tranches millimétriques de fruit. Coût total du régal : 22 €....
  • Japonais
  • Pigalle
  • prix 2 sur 4
  • 4 sur 5 étoiles
  • Recommandé
Honō failli attendre ! Après des décennies de sacrilèges menus 4 sushis / 6 brochettes (le D) proposés dans d’innombrables gargotes pseudo-japonaises, un restaurant se glisse enfin dans le créneau des yakitoris de gastronome. Oublions que cela revient en fait à proposer un sandwich merguez premium (car les yakitoris, au Japon, restent un plat très popu qui se dévore plus qu’il ne se déguste) et ne boudons pas le plaisir de pousser la porte de ce Hono (flamme en japonais), nouvelle adresse du carnet de Benjamin Moréel et Christopher Préchez (Bouillon Pharamond). Le décor surjoue l’izakaya à grands coups de poupées kokeshi et de journaux japonais collés aux murs, mais l’ambiance feutrée avec jazz en fond fonctionne bien. La carte concoctée par le chef Akira Sugiura s’offre de larges libertés avec les nipponités (on repère du beurre persillé, du chimichurri ou du parmesan !) tout en surjouant aussi la VO (« kozara » à la place d’entrée, mouais…). On entame avec un ramequin de tobiko (œufs de poisson volant) à la sauce ponzu, très croquants, un peu curieux à boulotter seuls. Avant l’arrivée de l’attendue escadrille de six brochettes (22 €) : convaincants pleurotes lustrés de beurre ; poulet haché recouvert de scamorza (à l’intérêt relatif), excellents poireaux grillés sous des copeaux de bonite, dés de blancs de volaille saupoudrés d’épices à la cuisson pleine de justesse, bavette au bon goût de grillé et oubliables petites gambas à la gremolata… Résister à la tentation de...
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  • Français
  • Le Marais
  • prix 3 sur 4
  • 3 sur 5 étoiles
  • Recommandé
Pas facile de vieillir quand on a été enfant star. Le comptoir autrefois pétaradant et joyeusement iconoclaste des Enfants du Marché est devenu le rendez-vous convenu d'Américains en goguette trouvant so french de manger des assiettes à tarifs gastronomiques, mal assis dans les courants d'air (le Marché des Enfants Rouges n’étant plus qu’un food-court à ciel ouvert). Michael Grosman, meilleur taulier aux Time Out Food & Drink Awards 2023, est parti gouailler à Biarritz, où il a ouvert une déclinaison de son adresse parisienne, et le nouveau chef Kenta Tomoda (passé par Bambino) a bien du mal à faire oublier les fulgurances de Shunta Suzuki, qui officia ici pendant des années. Pour 76 € (!) que voit-on arriver sur l’étroit comptoir qui sert de table ? Une photogénique mais timorée poêlée de girolles et sa sauce au vin jaune, surmontées d’une émulsion de foie gras plutôt gadget, puis (bien longtemps après…) une belle portion de pluma ibérique grillée où malheureusement l’iode des palourdes et la dose homéopathique de poutargue râpée sont emportées par une virgule de purée de poivron aux épices (38 €). Ajoutons 12 € pour un verre de vin Table Rouge (dont le prix n’est jamais annoncé par le pudique sommelier/serveur). Nos voisins new-yorkais avaient l’air contents de leurs six sardines frites avec une mayo à l’encre de seiche (22 €). Ça fait tout de même très léger en inventivité, précision et équilibre pour une addition poids lourd. Chez Time Out, tous les établissements sont...
  • Strasbourg-Saint-Denis
  • prix 3 sur 4
  • 4 sur 5 étoiles
  • Recommandé
À un battement d’aile du poulailler du Théâtre Antoine nidifie ce Canard sauvage. C’est Greg Back qui est de retour (patronyme oblige) ! Le patron des Pères Pop vole ici en écheveau avec son vieux pote Raman Suzat au bar et son chef anglais sûr de lui, Jack Bosco Baker, en cuisine (passé par feue La Vierge de la Réunion). Comme souvent dans les buvettes de théâtre, l’endroit possède un charme biscornu, une salle à manger en mezzanine anguleuse, basse de plafond, au mobilier collé-serré. Une ambiance légèrement foutraque et familière qui va comme un gant palmé à ce canard déchaîné. Le soir, le cuistot combine cuisine giboyeuse, grignotage efficace et instants de grâce bistrotière : gilda comme à Saint-Sébastien, ce pintxo d’olive-anchois-guindilla (2 €) ; welsh nordiste trompeur qui était en fait une simple tartine de jambon et fromage fondu ; sensationnel plat à cuillérer d’encornet barbotant dans une bisque avec moules et cocos de Paimpol coiffés d’aïoli ; bonne caille entière rôtie couvant maïs et trompettes-de-la-mort et, à l’ardoise, LE plat éponyme des lieux (30 €), une spectaculaire cuisse de canard sauvage avec chou noir, prune et purée de patates des plus photogéniques. Quant à son goût, il faudra repasser, car nos voisins ont commandé le dernier exemplaire du soir… Heureusement, le palmipède est servi durant toute la saison de la chasse. Et en dessert, le sorbet de raisin fragola s’avérait bien turbiné, tandis que la banoffee pie avait, elle, un peu trop pris le...
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  • Bistrot
  • Belleville
  • prix 2 sur 4
  • 4 sur 5 étoiles
  • Recommandé
Dans la tradition païenne, Ostara représente la déesse du renouveau de la terre célébrée au début du printemps (mais vous le saviez…). C’est sous ses auspices féconds que Romane Piperno et Clara Delubac ont tout plaqué pour s’adonner aux joies du sabbat bistrotier : la première est ancienne linguiste devenue pâtissière, une autre science de la langue ; la seconde était kiné en réanimation avant de passer son CAP cuisine pour revigorer les corps autrement. Elles ont repris sororalement l’ancienne Dame Jane (qui fut un temps aussi la Sobrellerie) avec ses murs de brique blanchie, son mobilier bois-métal et son plancher massif, afin de le muer en troquet de quartier solaire.  À midi, leur formule en ligne claire met des UV dans le déjeuner (24 €) : entrée de salade de puntarelle, cette chicorée asperge chère aux Romains, adoucie par des dattes et des pignons ; puis un pimpant pressé d’agneau sur cocos de Paimpol, fardé de gremolata et de jus réduit ; avant un dessert aligné sur la Roue de l’Année (aka le rythme des saisons dans le rite néo-païen) : meringue, kakis, praliné de graines de courge qui donne envie de danser la gigue autour d’un chêne dans l’arrière-pays. Ostara percole et picole ! Avec le bon café Plural, l’offre de petit dej promet un potato waffle avec fried egg, gel de tabasco, cheddar et herbes (11€) et une brioche Hokkaido maison à la crème (10€). La carte des flacons affiche quelques références nature à la bouteille (aussi à emporter car le lieu fait dépôt...
  • Turc
  • Poissonnière
  • prix 1 sur 4
  • 5 sur 5 étoiles
  • Recommandé
Ozlem
Ozlem
L’honneur retrouvé du döner ! Chez Özlem, pas de frites surgelées ni de viande douteuse. L’équipe de cette cambuse turque, emmenée par le charismatique Edip Bolatoglu (formé à Ferrandi), turbine dès l’aube pour préparer le nec plus ultra du kebab : de la poitrine de veau mélangée à de la dinde, qui marine de longues heures avant d’être embrochée le lendemain puis grillée. On la déguste au coeur d'un décor qui semble inchangé depuis 1987, enveloppée dans un dürüm maison – une galette de blé pétrie chaque matin sur place – garnis d’oignons rouges émincés, d’une pointe de sumac (épice au goût délicatement acidulé), de piment, de persil et d’une sauce légère à la tomate. On fait passer le tout avec un ayran maison, boisson typique au yaourt fermenté. Une tuerie, parfaitement assaisonnée, à la fois croustillante et moelleuse, qu’on peut accompagner, les jours de grosse faim, d’un lahmacun – la meilleure pizza levantine de Paris ! – en entrée et d’un knafeh au sirop de sucre et au fromage en dessert. On comprend mieux pourquoi, à l’heure du déjeuner, une longue file s’étire dans la rue des Petites-Écuries. N’arrivez pas trop tard (ou précommandez) : chez Özlem, on ne prépare qu’une seule broche par jour.  Chez Time Out, tous les établissements sont testés anonymement par nos journalistes, en payant l'addition à chaque fois, comme n'importe quel client !
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  • Folie-Méricourt
  • prix 3 sur 4
  • 5 sur 5 étoiles
  • Recommandé
Comment évoluer quand on est une icône ? Comment ne pas bégayer après avoir marqué une époque ? Entre le livre, le podcast et la série Bistronomia (qui s’en inspire), l’année 2025 a bien poncé la légende bistronomique du Châteaubriand, alors même que son illustre fondateur, l’iconoclaste Iñaki Aizpitarte, prenait le large vers son Euskadi natal. C’est désormais le chef italien Leonardo Righini, ancien second du lieu, qui conjugue au présent la cuisine du Chato. « Pour être honnête, on s’appelle régulièrement avec Iñaki. Il me donne la vue d’ensemble, et moi j’essaie de traduire ça dans l’assiette. » Lors de notre dernier passage, rien n’avait changé ou presque : la déco réduite aux acquêts de bouclard dans son jus, le rap new-yorkais débordant de la cuisine et un service désormais assagi, toujours au taquet sur les pépites naturophiles… Dans l’assiette ? Le menu en onze étapes, affiché à un costaud 95 € (65 € le midi), déroule les classiques de la maison (les gougères, le shot de ceviche, l’incroyable dessert Tocino del Cielo à l’œuf coulant), mais aussi plusieurs créations pleines de surprises, comme ce magnifique ragoût d’œil de thon, marmitako et piment doux, ou encore cette glace à l’aubergine et chantilly sans sucre, au goût de caramel. Un menu complexe et maîtrisé, qui joue sur les variations de goûts et de textures. Est-ce que ça suffira pour faire du Châteaubriand l’ambassade de la prochaine révolution culinaire ? Probablement pas, mais le bonheur de revenir dans...
  • Marocain
  • Folie-Méricourt
  • prix 3 sur 4
  • 5 sur 5 étoiles
  • Recommandé
En 1983, alors qu'Oberkampf n’était pas encore l'épicentre des casquettes NY, Marie-Josée Mimoun et son mari ouvraient le Tagine. À l’image de sa taulière solaire, voilà une adresse chaleureuse et familière (même si vous débarquez pour la première fois), qui apparaît encore aujourd’hui comme une délicieuse anomalie dans le monde du couscous parisien.Le cadre la joue khaïma saharienne (lanternes ajourées, tissus plissés au plafond, zellige…) mais l’important se joue ailleurs, en cuisine. Dans d’immenses marmites, le chef Driss fait frissonner le bouillon préparé avec des légumes bio, qui va rejoindre les viandes bien sourcées (poule de Marans, agneau des Pyrénées) et la graine aérienne d’un des meilleurs couscous de la ville. Attention, pas de couscous royal dans cette adresse républicaine fréquentée par François Hollande, mais un « spécial » ! Ce calme midi, on entame avec une brillante triplette de briouats au chèvre aussi croustis que parfumés, avant une beauté fumante de tajine d’agneau et figues fraîches de Solliès, à saucer jusqu’à la dernière goutte avec du pain maison. L’autre spécificité du lieu : une carte des vins 100 % nature (la passion de Marie-Josée Mimoun bien avant que ce soit à la mode) avec côte de Py de Jean Foillard (68 €), minervois de Jean-Baptiste Sénat (48 €) ou Tandem marocain d’Alain Graillot (58 €). S’il vous reste de la place, fondez sur les pâtisseries orientales (makroud, corne de gazelle, gâteau sellou) pour escorter le thé à la menthe.Chez...

Nos dernières critiques de bars

  • Bars à cocktails
  • Bastille
  • prix 2 sur 4
  • 4 sur 5 étoiles
  • Recommandé
Les fans de Morrissey avaient vécu la fermeture du Motel comme la fin d’une époque. Sur les vestiges du mythique bar rock indé, Delphine Laguerre (Kern) en cuisine, Étienne Gatti et Vincent Pinceloup (Monsieur Antoine) ont ouvert Superfine. Après un lifting complet, le lieu a gagné en propreté, en élégance et en volume. Présenté comme un dive bar (un « bouge » en argot US), le Superfine apparaît plutôt comme un diner propret. Posté au comptoir circulaire « historique » désormais paré d’inox, on découvre la carte d’une douzaine de cocktails très variés (quatre sans alcool) conçue avec Raphaël Blanc (ex-Midi Minuit) selon les moments de la journée. On débute en main course avec le Not A Bloody Mary. Servi dans une coupette, le cocktail translucide est une réussite. Les notes fumées du mezcal s’accordent avec l’ananas, tandis que la légère salinité du céleri et le piment de la harissa à boulotter à côté donnent du relief à l’ensemble. Même satisfaction avec le White Forest Martini, qui emmène le classique Dry Martini vers des territoires inexplorés où la coco et le végétal (sapin, huile d’estragon) dialoguent en harmonie. La cuisine d’inspiration street food US n'est pas là pour faire de la figuration. Le Super Dog, avec sa saucisse de volaille, étonne son monde grâce un habile relish au curcuma. Et on se régale d'une Puff Pizza, inspirée de la pizza fritta napolitaine, bien joufflue, avec de la crème de ricotta, du beurre de harissa et du fromage provolone. Que des...
  • Bars à cocktails
  • Le Marais
  • prix 3 sur 4
  • 3 sur 5 étoiles
  • Recommandé
Si vous trouvez que le Marais ressemble de plus en plus à un plateau géant pour influenceurs Insta, ce Rojo risque de ne pas vous rassurer ! Ouvert au printemps 2025 par la discrète Yunyun Gui, qui possède déjà le Sevenly Heart à deux pas, ce bar / comptoir à tapas, dont l’enseigne est un œuf, envoie du lourd côté plumage : une succession théâtrale de tabliers de cheminées, d’urnes de jardin, de bougeoirs et d’appliques à pampilles qui ferait passer un antiquaire du marché Paul Bert pour un amateur d’épure. Mais ça marche, et une population largement anglophone fait la queue devant la porte encadrée de deux colonnes en marbre, autant pour avoir une table que pour se prendre en photo… La carte des cocktails décline l’œuf en jeux de mots plutôt qu’en ingrédient, comme ce Eggs-boyfriend (tequila, St-Germain, verjus et petit-lait) gentiment amer. L’Egg-cellent, au cognac, yuzu, tamarin et blanc d’œuf, offre d’agréables notes veloutées d’agrumes. À noter que pour avoir le garnish du verre (un cure-dent avec du porc séché), il faut rajouter 1 € à un tarif déjà costaud (17,50 €). Pour accompagner les liquides, On peut piocher dans une carte d’une dizaine de tapas mondialisées (burrata, poulet karaage, piments de Padron…) pour accompagner les liquides, comme cette triade œuf brouillé, mariné et vapeur, plus gadget et que donnée (19€). Chez Time Out, tous les établissements sont testés anonymement par nos journalistes, en payant l'addition à chaque fois, comme n'importe quel client !
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  • Bars à cocktails
  • Réaumur
  • prix 2 sur 4
  • 5 sur 5 étoiles
  • Recommandé
Après Bar Nouveau, Rémy Savage continue de tracer sa route singulière dans le paysage du cocktail parisien, un voyage qui passe autant par une créativité débridée que par une solide culture artistique. Cette fois, installé rue Saint-Sauveur, non loin de De Vie, il convoque l’art abstrait dans sa cérémonie mixologique. Soit en langage Savage : travailler les formes les plus élémentaires des ingrédients et donner la priorité au ressenti plutôt qu’aux figures connues. Il décide donc d’exclure de sa carte (presque) tous les alcools du commerce et de distiller lui-même des ingrédients pour concentrer juste le goût voulu. Pour l’instant, le gros du travail se fait à l’Abstract de Lyon, mais bientôt, le laboratoire aux murs dichroïques de sa petite adresse parisienne va aussi produire ses spiritueux maison. Le bar en lui-même est tout petit, prévu plutôt pour siroter au comptoir qu’assis aux rares tables (mis à part le pico-salon orange du fond). Sur le beau menu en plastique, que des intitulés familiers des brasseries (mauresque, citron pressé…) qui, évidemment, réservent des surprises. Le galopin de « picon bière » à prix ouvrier (4 €) cache une délicate décoction effervescente de fruit de la passion dans du Picon (du vrai !), tandis que l’expresso martini — totalement translucide ! — est le résultat d’une triple extraction à froid (notamment dans de l’eau de coco) de café. Tous les marqueurs s’y retrouvent (sauf la couleur !), une réussite. Autre verre ovni dont on voudrait...
  • Bars à cocktails
  • Réaumur
  • prix 2 sur 4
  • 4 sur 5 étoiles
  • Recommandé
Le projet multiforme De Vie, porté par le duo Alex Francis et Barney O’Kane (ancien du Little Red Door), prend enfin sa forme définitive : celle d’un lieu triple restaurant/bar/caviste, posté dans le très cocktailophile quartier de Montorgueil (non loin de Dealer, du Golden Promise, de l’Abstract, de l’Experimental). Alors qu’au rez-de-chaussée le Comptoir, ouvert depuis mars 2025, propose un pairing entre assiettes et spiritueux, au sous-sol le Bar accueille désormais les clients désireux de seulement siroter un cocktail. Un plafond voûté, un grand miroir et une vaste table marbrée rouge : la décoration fait dans le minimalisme de bon aloi. Les huit créations se couchent sur une petite carte format ticket de caisse, mais il ne faut pas s’y tromper : derrière cette épure de façade se cache un travail de maboule dans les cocktails. Chez De Vie, ça distille, ça macère, ça infuse. Comme dans ce Poivron, verre ensoleillé qui mélange spiritueux maison au poivron grillé, liqueur de fleur de sureau et soda aux herbes, ou cet umamiesque et puissant Betterave, à l’esprit de betterave maison, eau-de-vie de prunelle et vermouth. Selon ce qui est servi en cuisine ou l’inspi des équipes, la carte change tous les jours ! Ce Bar De Vie s’impose comme une tête de pont de ces nouveaux comptoirs artisanaux qui révolutionnent tranquillement le monde du cocktail ! Chez Time Out, tous les établissements sont testés anonymement par nos journalistes, en payant l'addition à chaque fois, comme...
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  • Bars à vins
  • 12e arrondissement
  • prix 2 sur 4
  • 4 sur 5 étoiles
  • Recommandé
Nettement plus bon plan que biplan, le Baron Rouge escorte le quartier d’Aligre, ses brocanteurs, ses artistes et ses arsouilles depuis 1991. Le plan de vol de ces as de l’apéro s’inscrit sur une palanquée d’ardoises derrière le bar : une cinquantaine de références, majoritairement bio, parfois nature, déclinées au verre, au pichet ou à la bouteille, à des tarifs très corrects, comme ce saumur Poil de Lièvre de Clauzel Bobinet (6 € – 42 €) ou le Potron-Minet de Benjamin Boissier (4,50 € – 31 €). Entre le plafond lie-de-vin et le sol en vieux carrelage, le décor a un tout petit peu évolué avec les années : le mur de tonneaux s’est réduit à cinq représentants (pour repartir avec son litron de Morgon à la maison), des jus de fruits sont apparus sur les étagères … Mais heureusement, l’atmosphère bon enfant du Baron, elle, n’a pas bougé d’un pouce : un joyeux mélange des genres et des générations qui trinquent, picorent des planches de fromages et rigolent autour des tables en caisses de bouteilles. On est bien loin des baravs trop snobs ou trop geeks qui pullulent en ville, et ça fait du bien ! Il faut y faire une escale le dimanche à la fin du marché pour attaquer en piquet une assiette d’huitres avec un verre de muscadet. Chez Time Out, tous les établissements sont testés anonymement par nos journalistes, en payant l'addition à chaque fois, comme n'importe quel client !  
  • Réaumur
  • prix 2 sur 4
  • 4 sur 5 étoiles
  • Recommandé
Des fois, on n’a pas envie de cocktails de chimiste, de bières avec du houblon célèbre ou de vins « punk » à 60 balles la bouteille. Juste un bar où vider des pintes avec sa bande en écoutant du bon son. Mira exauce exactement ce souhait ! Situé dans la très shakerophile rue Saint-Sauveur (Expérimental, De Vie…), le Mira a été ouvert en avril 2025 par Emilien Blanc, Mel Bessaa et Elias Ribout, trois potes vingtenaires, bourlingueurs natifs de Nancy et débutants dans la limonade. Ils aiment bien la musique et la fête, leur vaste bar reflète ce retour aux fondamentaux. Des murs grattés, pas de tables pour libérer de la place, des banquettes métalliques et quelques lampes tubulaires… Pas besoin de plus ! Seul investissement conséquent : la demi-douzaine d’enceintes en plexi Palladium Audio qui délivrent un son cristallin. Derrière les platines, les collectifs tournent à haute fréquence (107 DJ ont défilé depuis l’ouverture !) mais toujours dans une dominante house et minimale. Ajoutez à ça des tarifs amicaux — pinte 7 €, cocktail 11 € — et vous avez l’explication du succès du Mira, plein comme un œuf de grappes de trentenaires fêtant des anniversaires tous les soirs. Les tauliers annoncent une cuisine et un speakeasy en sous-sol pour bientôt. Miraculeux ! Chez Time Out, tous les établissements sont testés anonymement par nos journalistes, en payant l'addition à chaque fois, comme n'importe quel client !
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  • Bars à cocktails
  • Le Marais
  • prix 3 sur 4
  • 3 sur 5 étoiles
  • Recommandé
Le « bar américain » représentait, au tout début du XXe siècle, ces lieux exotiques, importés d’outre Atlantique, disposant d’un comptoir où s’accoudaient ceux qui voulaient boire debout (alors qu’en France, jusque-là, on se mettait des timbales assis comme des personnes civilisées). Le « américain » a rapidement été éliminé pour ne garder que bar jusqu’à cet American Bar ouvert en 2025. Reprenant l’ancien hôtel Sinner, le groupe Experimental (Grand Pigalle, Experimental Cocktail Club) en pleine veine nostalgique, a voulu un lieu ancré dans des États-Unis fantasmés entre Beat Generation et Mad Men. Le bar, décoré par Tristan Auer, surplombant la nef du restaurant, joue l’épure. De grands canapés en cuir chocolat, des rideaux grèges et un comptoir anguleux en pierre sombre. Le portrait fuligineux d’un faux Jack Kerouac nous surveille alors qu’on explore la carte. Elle se divise en deux. D’un côté, les créations comme ce convaincant Mysterious Stranger au cognac, bénédictine et fino au cacao qui lui apporte sa souplesse ou un subtil et frais Fusion (pisco, umeshu, rhubarbe). De l’autre, on trouve des hommages à des cocktails new-yorkais du début des années 2000 comme le Benton’s Old Fashioned (servi au Please Don’t Tell en 2008), pionnier des expérimentations avec le fat wash avec un bourbon infusé au bacon. Rien à dire, les verres sont bons et les prix restent dans la moyenne des bars de 4 étoiles (autour de 18 €) mais la BO funkoïde un peu trop forte, déroulée par un DJ...
  • Bars à vins
  • Strasbourg-Saint-Denis
  • prix 2 sur 4
  • 4 sur 5 étoiles
  • Recommandé
On avait bien aimé le premier Mishmish, éphémère et pétaradant bar à vin qui avait agité la rue des Petites-Ecuries en 2024. Curieusement, les voisins avaient modérément apprécié son positionnement anti-sulfites et pro-grosses basses, et il avait rapidement fermé. Le revoilà réincarné en 2025  dans une nouvelle adresse qui en jette, juste en face de l’Hôtel Amour. Banquette en béton brut, murs opalescents vert pâle (en tissu ?) et enceintes artisanales grosses comme des frigos, cette nouvelle version du Mishmish (soit abricot en arabe… faites ce que vous voulez de cette info) s’avère une franche réussite dans le genre, assez pointu,  barav minimal berlinois. Accoudé au comptoir inox juste à côté des platines, on retrouve à la carte des vins plus d’une quarantaine de références avec les usual suspects du nature (Bouju ou Chemarin) mais aussi des cuvées maison dans toutes les couleurs réalisées avec Pépin, carrément buvables et plus abordables (25 € le pichet). Besoin d’un peu de solide ? Les parts de pizza de Jay’s venues de la boutique à 600 mètres peuvent vous sauver ! On ne peut que saluer la volonté de Zacharie Rabehi, le taulier, d’offrir un lieu à bamboche où lèver le coude et onduler du boule avec une plantureuse programmation de DJ. On espère juste que le double vitrage anti-bruit tiendra le coup. Chez Time Out, tous les établissements sont testés anonymement par nos journalistes, en payant l'addition à chaque fois, comme n'importe quel client !
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  • Nation
  • prix 2 sur 4
  • 4 sur 5 étoiles
  • Recommandé
Ce bar queer et féministe intersectionnel avait fait parler de lui il y a deux ans suite au harcèlement policier qu’il subissait. En 2025, bonne nouvelle, le bar du trio Karen Mounier, Hélène Jenny et Esther Poryles a non seulement survécu mais semble même sorti d’affaire après les épreuves successives du Covid et de la préfecture. Ce vendredi soir en tout cas, c’est plein comme un œuf dans ce drôle de local un peu branquignol où l’on peut boire un coup au comptoir mais aussi sous la hotte de la cuisine de l'ancien restaurant restée en place. Si vous vous demandez si vous êtes vraiment dans un bar lesbien militant, il suffit de jeter un œil autour de vous, ça ressemble à un cauchemar de Caroline Fourest : un drapeau LGBTQIA+ punaisé, un poster Abadarmanin (hmmm quelle drôle de langue) et une ardoise qui propose, contre 7 €, un “Gin Tonique Le Patriarcat”, une “Margayrita” ou un “Bloody Monthly”.  Sous une sage BO variétoche (rien à voir avec celle de la Mutinerie nettement plus énervée), une faune largement queer en tous genres et de toutes origines rigole et trinque et personne ne regarde de travers un homme hétéro blanc (s’il ne la ramène pas). Outre sa vie de bar de quartier/safe place du coin, le Bonjour Madame propose une foisonnante programmation sur des sujets rarement traités sur CNews : friperie solidaire au profit des personnes trans, cabaret drag, poésie queer… Merci Madame ! Chez Time Out, tous les établissements sont testés anonymement par nos journalistes, en...
  • Bars à cocktails
  • Epinettes
  • 4 sur 5 étoiles
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Le 17e, c’est un peu Paris en modèle réduit. A L’ouest l’haussmannien bien coiffé des grands bourgeois, à l’est, les galetas des quartiers popus, et entre les deux, un mélange des genres plus ou moins gentrifié, avec encore plein d’opportunités qu’on imagine moins chères que dans le 11e. Dernier exemple en date, ce Bunker, bar queer ouvert par Mya Plunket et Rio Salmon. Le duo de vingtenaires s’était échauffé à l’Harmony en s’occupant des soirées du dimanche plutôt réservées aux femmes, aux POC (people of color) et au shatta. Les voilà désormais dans leur adresse en propre : une salle tropicool, lumineuse et ornée d’une grande fresque naïve et d’une BO entre afrobeats et R&B des 90’s. Bref, plus paillotte que blockhaus ! A la carte ? Des classiques du cocktail (Old Fashioned, Expresso Martini) à côté de cinq créas comme cet honnête Marsha au rhum infusé à la cannelle, fruit de la passion et blanc d’œuf. Mais avouons qu’on ne vient pas ici pour s’ébaudir de la technicité des verres mais plutôt pour se retrouver dans un chaleureux rendez-vous intersectionnel de la communauté queer/LGBT/racisée (qui manquait salement dans l’arrondissement). Un vrai bon plan notamment en before de soirées plus centrales. Cœur sur le Bunker !
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