Aïta Mon Amour : le duo incandescent de Widad Mjama, pionnière du rap féminin marocain, et Khalil Epi, pilier de l’électro arabe
© Chamza Bennour
© Chamza Bennour

Que faire à Paris en mai 2025 ?

Expos, restos, festivals, spectacles : découvrez tous les inratables à faire en mai 2025.

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Ça y est, le mois de mai est là, avec dans sa musette le mercure qui grimpe, des ponts à rallonge et un chapelet de bons plans. La truffe humide et le poil luisant, la rédac est partie fouiner aux quatre coins du Grand Paris et dans ce dossier, plus garni qu’un panier de pique-nique printanier, vous trouverez : des spectacles en tout genre, la crème des restos ou encore des festivals et expos. En mai, fête vraiment ce qu’il te plaît.

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Les meilleurs plans du mois de mai 2025 à Paris

  • Art
  • Peinture
  • 16e arrondissement
  • 5 sur 5 étoiles
  • Recommandé

L’exposition de David Hockney à la Fondation Louis Vuitton est l'événement artistique de la saison à plus d’un titre : superstar de l’art contemporain, David Hockney est peut-être le peintre le plus connu en activité, avec une carrière prolifique entamée dans les années 1960. C’est aussi une démarche assez exceptionnelle pour la Fondation Louis Vuitton, qui a invité l’artiste à choisir le thème et à s’impliquer personnellement – pendant près de deux ans de préparation – dans la conception de ce qui devient ici sa plus grande exposition à ce jour, avec plus de 400 œuvres réparties dans l’ensemble des galeries du bâtiment imaginé par l’architecte Frank Gehry. « Fondation Louis Vuitton ! Quelques-unes de mes toutes dernières peintures, auxquelles je suis en train de travailler, y seront présentées. Ça va être bien, je crois. » Il avait raison. C’était bien.

  • Bistrot
  • Charonne
  • prix 2 sur 4
  • 4 sur 5 étoiles
  • Recommandé

Au Petit Passage, Jeff Schilde (ex-Au Petit Panisse) envoie depuis le passe-plat une cuisine de produit avec une précision de lanceur de couteaux. Ce soir-là, on se fait les chicots sur une épaisse tranche de brioche surgrillée aux encoignures, astiquée d’une crème au tourteau et couverte de rondelles de courgette façon masque de visage (15 €) ; avant de pêcher à l’épuisette dans une libidinale espuma de pomme de terre cachant du haddock, des petits pois, des oignons de Roscoff compotés, à deux doigts de la tartiflette liquide. Puis un impeccable maquereau pané et frit en larfeuille, maquillé d’un aïoli et d’un ragoût de tomate tout en vivacité (19 €) ; avant un chelou et séduisant accord mimolette-veau sur un parquet flottant de millefeuille de pomme de terre (20 €). En dessert plus déconstruit qu’un lecteur de Mona Chollet, une pavlova fraise-piment (9 €) conclut tout en fraîcheur les agapes. On est ici dans une petit consulat du vin nat’ : blanc ligérien de Bobinet (7 € le verre) ou rouge languedocien du Pas de l’Escalette (8 €) parmi quelques refs solides. Un bouclard de passage qui couve une bistrote élémentaire et fougueuse. 

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  • Bars à cocktails
  • Epinettes
  • 4 sur 5 étoiles
  • Recommandé

Après s’était échauffé à l’Harmony en s’occupant des soirées du dimanche plutôt réservées aux femmes, aux POC (people of color) et au shatta, le duo de vingtenaires Mya Plunket et Rio Salmon a ouvert le Bunker. Sur les plans ? Une salle tropicool, lumineuse et ornée d’une grande fresque naïve et d’une BO entre afrobeats et R&B des 90’s. Bref, plus paillotte que blockhaus ! A la carte ? Des classiques du cocktail (Old Fashioned, Expresso Martini) à côté de cinq créas comme cet honnête Marsha au rhum infusé à la cannelle, fruit de la passion et blanc d’œuf. Mais avouons qu’on ne vient pas ici pour s’ébaudir de la technicité des verres mais plutôt pour se retrouver dans un chaleureux rendez-vous intersectionnel de la communauté queer/LGBT/racisée (qui manquait salement dans l’arrondissement). Un vrai bon plan notamment en before de soirées plus centrales. Cœur sur le Bunker !

  • Art
  • Peinture
  • 5 sur 5 étoiles
  • Recommandé

Jusqu’au 24 août 2025, le musée d’Art moderne de Paris consacre une exposition inédite à la relation entre Henri Matisse et sa fille Marguerite, muse discrète mais essentielle de son œuvre. Plus d’une centaine de portraits, dessins, sculptures et archives personnelles révèlent un lien artistique et intime rarement mis en lumière.

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  • Végétarien
  • Le Marais
  • prix 2 sur 4
  • 4 sur 5 étoiles
  • Recommandé

Devenu Maslow Temple sous l’égide de la triplette Julia Chican, Marine Ricklin et Mehdi Favri (Fellows), cet atelier d’estampage du XIXe, planté à côté du Carreau du Temple, en jette sérieusement ! Les habitués de Maslow – dont la carte change bien peu – seront contents de découvrir des nouveautés au menu avec une ligne toujours 100 % végétarienne mais un peu plus gastronomique et notamment un beau boulot sur les sauces. Arrivent ainsi sur la table (avec une rapidité étonnante et un service tout sourire) un umamiesque demi-pithiviers aux shiitakés et son sapide jus de légumes réduit ; un artichaut à tremper dans un velours de sauce satay et une courgette à la mandoline réveillée par une délicate « vinaigrette » sucrée-salée. En dessert, la tarte choco rehaussée d’un pralin de courge fait carrément le boulot (mais le chou à la fraise et caramel au piment de nos voisins faisait bien envie). On rince toutes ces protéines végétales avec quelques vins bio, des cocktails alcoolisés ou non. Au final, un vrai bon moment où le végé s’oublie, avec en plus une addition très douce pour le quartier. 

6. S'aventurer avec amour dans les sonorités du monde entier au festival du Cabaret Sauvage

Le Cabaret Sauvage, pas fâché avec l'hyperactivité ! Après l’ouverture de sa péniche Babour, le chapiteau de la Villette hébergera du 22 au 25 mai la troisième édition de son ¡Amour Sauvage Festival. Pendant quatre jours et 36 heures au total, une trentaine d’artistes se relaieront sur les deux scènes  dedans-dehors, disposées au cœur d'une scéno ascendence luminescence usinée par les entités Ranki_b3at et Scale. La bande-son épousera l’éclectisme du Cabaret avec aussi bien une soirée plutôt house/disco/jazz avec le label/collectif De La Groove ; des performances d’acrobates du cirque Fier.e.s ; ou la cumbia inoculée de dub, psyché et autres bidouillages électroniques du duo péruvien Dengue Dengue Dengue. Mais c’est la carte blanche de clôture filée au festival/label ougandais Nyege Nyege qui nous fait le plus de gringue. Repère de l’avant-garde électronique du continent, l'entité conviera une petite dizaine d’artistes, parmi lesquels la Parisienne Crustasex, pour un mix entre ambiances clubs et sonorités diasphoriques, ou le Tanzanien DJ Travella, héraut du singeli, cet épileptique et instinctif genre électronique donnant globalement envie de rouler les yeux fermés à 260 km/h sur la bande d’arrêt d’urgence. Bon lundi matin.

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  • Dans nos Assiettes

Avouons-le, la Fête des Voisins apparaît souvent comme un buffet du malaise : quiches flappies, déco en papier crépon et radotages sur les parties communes par le proprio du 1er. Solution pour y échapper : s’exfiltrer dans le 9e pour participer à la Grande Tablée ! Le vendredi 30 mai verra en effet éclore une collaboration des poids lourds du quartier, qui vont transformer la rue Duperré en un immense banquet festif de 400 couverts !Le Bouillon Pigalle, associé à Pink Mamma, annonce une ripaille franco-italienne polycalorique avec burrata, œufs mayo, pâtes à la truffe, saucisse-purée, profiteroles et tiramisù. L’ambiance sera assurée par la Machine du Moulin Rouge avec un set de Teki Latex, venu en voisin, et un spectacle du cabaret La Barbichette. Et la meilleure ? Ce n’est même pas cher ! Comptez 39 € pour l’ensemble, verres compris (prosecco en apéro, côte du Rhône au dîner, limoncello en dessert) ! Mais pour arracher une des places, il va falloir être vif : les résas ouvrent demain à 7 h via le lien ci-dessous…

  • Bars à cocktails
  • Les Halles
  • prix 2 sur 4
  • 4 sur 5 étoiles
  • Recommandé

Isadora, qui la joue discret lupanar néo-Art déco depuis 2017, a pris récemment un net virage mixo. Charly Clain (ex du Rehab) et son équipe, dont Maxime Caillet (qui a quitté le Boubalé où il nous avait emballés), y proposent une carte de cocktails travaillée inspirée des sept péchés capitaux. La confession débute par un Colère (mezcal, tequila, cèpes et cumin, porto rouge, shrub de betterave, huile de sésame piquante). Un cocktail aux goûts tranchés, dont le piment titille la langue avant de laisser place au cumin et aux notes torréfiées du sésame. Tandis que la bande-son rend hommage aux fantômes rock de la décennie 67-77, on en profite pour réclamer le droit à la Paresse (rye whisky, whisky tourbé, orange, sirop de laurier, citron, clarifié au lait de chèvre). Un drink qui se révèle transparent, au propre comme au figuré. L’ensemble manque de caractère et seuls le soyeux du lait et une légère pointe de tourbe émergent dans le verre. De bar à cocktails pour cadres en début de service, Isadora se transforme à l’heure où la plupart des autres établissements baissent le rideau : un peu comme au Harmony, la BO vire hip-hop 80’s-90’s et house, et la salle accueille bartenders post-service et oiseaux de nuit en quête d’un dernier péché avant de se coucher.

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  • Art
  • Photographie
  • Le Marais
  • 4 sur 5 étoiles
  • Recommandé

Pionnière de la Nouvelle Vague, immortalisée par les films qu’elle a réalisés à partir de 1955 et qui ont fait le tour du monde, Agnès Varda était aussi plasticienne et photographe. C’est cette dernière pratique (et première car elle a exercé à partir de 1950 le métier de “maître artisan photographe” après des études à l’École du Louvre et un CAP photographie) que le musée Carnavalet a décidé de mettre en lumière jusqu’au 24 août dans l’exposition Le Paris d’Agnès Varda

  • Musique
  • Musique

Pendant quatre jours, le repère arc-en-ciel du Rosa Bonheur se réunit avec le Secours Populaire pour une nouvelle édition de sa Fête au Village, dont l’idée est de récolter un max de pépettes pour offrir des vacances à des enfants et à leurs familles en difficulté. Pour appâter (et faire danser) le chaland, le Rosa fait du Rosa en proposant du stand-up, une fanfare, un bal des majorettes, des ateliers de DJing, une tombola avec les drags La Big Bertha & Loulou de Cacharel et bien sûr une ribambelle de DJ sets. Pour ces derniers, on comptera sur l’inclusive soirée La Chatte en Feu pour ouvrir le bal, Camille Doe, co-cheffe du collectif Gogo Green ou sur une tripotée d’habitué(e)s telle la queen de la cérémonie des JO Barbara Butch. Pour les amateurs de records, 28 000 € ont été récoltés l’an dernier. On compte sur vous pour le dépasser.

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11. Prendre sa dose de Distances, la nouvelle expo du photographe Romain Laprade

Lumière tamisée, silence feutré et paysages suspendus : on enchaîne avec une parenthèse de douceur à la galerie Yvon Lambert. Jusqu’au 25 mai, elle accueille Distances, la nouvelle expo du photographe Romain Laprade. Pour cette quatrième collaboration avec la galerie, l’artiste poursuit son exploration minimaliste du monde. À travers des clichés d’une précision presque méditative, on embarque pour l’Ouest américain, l’Europe ou l’Asie, entre lignes modernistes, déserts paisibles, intérieurs calmes et fragments urbains.  

  • Art
  • Art

Avec CLUBBING, sa nouvelle expo immersive (du 13 mai au 1er octobre 2025), le Grand Palais Immersif plonge au cœur de la nuit électronique, de ses balbutiements jusqu’aux raves d’aujourd’hui. Plus qu’un simple panorama historique, c’est une expérience où la fête devient matière à transmission. Et où les corps, même digitalisés, continuent de vibrer. Le commissaire de l’exposition, l’artiste Pierre Giner, décrit CLUBBING comme « une expérience partagée, participative et immersive, qui célèbre non seulement l’histoire des cultures des clubs, de lieux, de musiques, d'ambiances, mais en devient aussi une extension vivante. » Sur 1 200 m² d’espaces interactifs, vous pourrez créer votre propre avatar — look inclus, évidemment — et le laisser déambuler dans les recoins d’un monde où les mythes de la nuit prennent vie. DJs cultes, physios charismatiques, chercheurs de l’ombre : tous prennent la parole pour raconter ce que danser veut dire.

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  • Art
  • 1er arrondissement
  • 4 sur 5 étoiles
  • Recommandé

Il y a quelques années, le musée de l’Orangerie interrogeait les liens entre l’impressionnisme et la peinture abstraite avec l’exposition Nymphéas. L’abstraction américaine et le dernier Monet. Cette ultime série du maître impressionniste, véritable tournant dans l’histoire de l’art, sert aujourd’hui de point de départ à la nouvelle exposition du musée : Dans le flou – Une autre vision de l’art de 1945 à nos jours. Une plongée dans l’indistinction visuelle, amorcée par une citation extraite du roman de Grégoire Bouillier, Le Syndrome de l’Orangerie :
« Au vrai, on ne voit rien. Rien de précis. Rien de définitif. Il faut en permanence accommoder sa vue. »

  • Gastronomique
  • Invalides
  • prix 3 sur 4
  • 5 sur 5 étoiles
  • Recommandé

Voilà donc Romain Meder (vraiment) en ses terres. Déjà, le nom Prévelle vient d’un lieu-dit près de Neurey-lès-la-Demie, son village natal en Franche-Comté. Ensuite, il devient enfin chef-propriétaire, totalement libre de continuer d’explorer sa cuisine empreinte de naturalité. Une gastronomie où le zéro déchet n’est pas une posture (le premier amuse-bouche ? Une umamiesque tuile d’épluchures !), et le local de saison une évidence. On découvre – étonné – que les asperges blanches, plus fondantes que les neiges du Kilimandjaro et iodées d’un condiment au caviar, se marient parfaitement avec la modeste mais puissante ortie (en tartare et en velouté). Puis, un homard parfaitement nacré arrive, escorté d’une émulsion de son corail, d’un prodigieux croustillant fait avec sa tête et de petits pois croquants à la menthe. Les vins, aux tarifs à la hauteur des frais de bouche d’un député, explorent logiquement la biodynamie. En dessert légumier inclassable, l’acide de la rhubarbe en plusieurs façons convole avec un sorbet livèche au goût de céleri et un granité de bourgeon boisé. Oui, on est vraiment bien chez Romain Meder.

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15. Dénicher les futures stars du rock pendant le festival du Supersonic

Block Party triple la mise, tout en grandiloquence ! Du 29 au 31 mai, le festival pensé par le Supersonic déplie sa troisième édition dans tout le quartier de la Bastille, prenant notamment ses aises au Badaboum ou à la Méca. Nouvelle taille mais même credo : convier pendant trois jours 120 (!) groupes de rock indé (quasi tous anglo-saxons) encore sous la ligne de flottaison de la notoriété. Et quand on parle de rock indé, c’est au sens large : pop, punk, psyché et toutes leurs déclinaisons préfixées ont voix au chapitre. Notre conseil (qu'on s'applique) ? Prendre de bonnes grolles et être curieux en enquillant les concerts. Vous pourriez même, sans faire exprès, tomber sur de futures stars.

16. Se faire du bien au Grand Week-End de la beauté de la Samaritaine

Du 22 au 25 mai, la Samaritaine accueille la deuxième édition de son Grand Week-end de la Beauté. Pendant quatre jours, le grand magasin devient un espace dédié à l'exploration des soins, du maquillage et du parfum à travers plus de cinquante animations gratuites. Ateliers, masterclasses, performances et rencontres rythmeront l’événement, avec la participation de grandes maisons comme Guerlain, La Prairie, Maison Francis Kurkdjian, Aesop ou Valentino, aux côtés de marques émergentes. Le public pourra s’initier aux gestes professionnels, découvrir les dernières innovations cosmétiques et participer à des séances de maquillage express orchestrées par la Make Up For Ever Academy.

L’expérience se prolonge côté restauration avec une offre bien-être chez Ernest et Ernest Café. Un beauty bag sera offert dès 150 € d’achats. 

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  • Chinois
  • Roquette
  • prix 3 sur 4
  • 5 sur 5 étoiles
  • Recommandé

Avec SENsation, voici un bistrot nouveau d’influence chinoise qui porte beau ses murs de pierre grattés, tout juste sinisés de panneaux de bois laqués et de quelques luminaires en forme de pagode. Le chef hongkongais Samuel Lee (Sen, de son prénom chinois) a quitté les cuisines cossues du Shangri-La pour le pavé de la rue Saint-Maur, où il interprète les grands classiques de la gastronomie de Canton et du Sichuan avec une maestria toute mandarinale et sans minauderie. Les bouchées vapeur siu mai, si souvent galvaudées, sont ici totalement maîtrisées avec leur farce porc-crevette dense et juteuse (9 € les deux pièces) ; le poulet frit et épicé kung pao est rendu à son rang impérial (22 €) ; le porc laqué, succulent de minimalisme, est magnifié au cognac (22 €) – à écoper d’un bol de riz (4 €) ; et le mapo tofu végétarien (relevé mais pas incendiaire) est parmi les tout meilleurs goûtés en cette année du Serpent de Bois (20 €). À boire, des vins naturels français comme ce délice de blanc savoyard des Ardoisières (12 € le verre), plus minéral en bouche qu’une sucette de schiste, des thés pu’er et des alcools chinois encore méconnus comme ce Kweichow Moutai, eau-de-vie de céréales qui fait se pâmer les connaisseurs (12 € les 4 cl). Bref, un sino-bistrot sensass !

18. Apercevoir pour la première fois Romancero Queer, le nouveau spectacle tout en déconstruction de Virginie Despentes

Après l’adaptation de Vernon Subutex au Théâtre de l’Odéon par Thomas Ostermeier en 2022, Virginie Despentes a elle-même mis en scène sa première pièce en 2024, Woke, drolatique chant anti-réactionnaire écrit à quatre mains. En mai 2025, elle revient au plateau avec un texte en cours d’écriture, Romancero Queer, monté au Théâtre de la Colline. Si l’on ne sait encore rien du propos (même si le titre nous aiguille), on connaît déjà le casting – presque le même que pour Woke, avec la rappeuse Casey, le comédien Amir Baylly ou la drag-queen Soa de Muse. L’autrice serait-elle en train de constituer une troupe ?

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  • Poissonnière
  • prix 3 sur 4
  • 3 sur 5 étoiles
  • Recommandé

Céline Tran a mis le bagel sous la porte et son Bake a changé quelques lettres pour devenir ce Bang, un comptoir à dwich' pour télédéjeuneurs du quartier. Le couple de patrons a viré les pâtons pour se concentrer sur les recettes inspirées des cuisines du monde et glissées dans le pain des autres. La carte compte quatre recettes de retour d’un voyage en Italie, avec cette focaccia d’Union garnie de jambon braisé, pesto rosso, stracciatella, roquette et noisettes torréfiées, ou au Japon, avec poulet teriyaki, gel de citron vert, poivrons confits, sucrine, praliné de sésame, enserrés dans deux tranches de pain de mie de la Baguette de Paris. On opte pour la recette végé, qui aligne moelleuses aubergines au panko, mayo épicée, cacahuète, kimchi de daïkon et coriandre. Un sandwich bien équilibré entre croustillant, frais et moelleux, qui aurait mérité d’être un peu plus relevé. On l’accompagne non pas de frites, mais de replètes et originales röstis nappées de sauce au cheddar à faire couler avec une citronnade maison. En sucré, le brookie préviendrait l’hypoglycémie d’une classe sortant d’EPS. Le matin, vous pouvez harponner un egg muffin pour escorter du café éthiopien torréfié par Esperanza.

  • Voyage
  • Transport et Voyage

Si l’impressionnisme était un deck Pokémon, Giverny serait la plus brillante des cartes. La graine de l’idylle est plantée en avril 1883 : Claude Monet descend du train en provenance de la gare Saint-Lazare avec femme, enfants et chevalet, et s’installe dans une maison de paysan cerclée d’un hectare de terrain. Il n’en repartira que 43 ans plus tard, les pieds devant, pour rejoindre le cimetière de la ville où il est encore enterré aujourd’hui. Entre-temps, le parrain de l’impressionnisme se sera amouraché de Giverny, la représentant sous tous ses angles, modifiant son visage, sa démographie et son destin, en faisant, près de cent ans après sa mort, l'une des escapades les plus cotées du marché francilien. 

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  • Musique
  • Musique

La friche-club électronique gérée par l’agence Bonjour/Bonsoir plantée sous le périph dans le 17e, est de retour pour un quatrième tour de circuit. Seules aux rênes de la prog, la DJ Rag du collectif queer Barbi(e)turix ancre plus que jamais la ligne paritaire et inclusive autour d’un spectre artistique ultra-élastique. Sur l’affiche, on découvre des noms officiant dans toutes les chapelles et générations électroniques, avec une large place accordée aux collectifs faisant vivre les nuits de la capitale.

  • Art
  • 7e arrondissement
  • 5 sur 5 étoiles
  • Recommandé

Chef de file de la photographie humaniste, Robert Doisneau est très probablement le photographe français le plus connu au monde : selon sa fille Francine, l’Atelier Robert Doisneau et son fonds de 450 000 négatifs ont contribué à 158 expositions depuis son décès en 1994. Un chiffre impressionnant qui témoigne d’une appréciation quasi universelle, mais qui sous-entendrait presque que tout a été vu et dit sur l’auteur de l’incontournable Baiser de l’Hôtel de Ville. Pourtant, la nouvelle exposition que l’on peut voir au musée Maillol jusqu’au 12 octobre – après deux ans de préparation et l’aide de ses deux filles, Francine Deroudille et Annette Doisneau – a pour ambition de faire passer quelque chose au-delà des images : “une manière de regarder les autres”.

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23. Faire un tour de Magic Barbès, le festival qui célèbre toute la diversité du quartier

Du 21 au 25 mai 2025, le festival Magic Barbès revient pour sa quinzième édition avec un mot d’ordre en étendard : "Futur Citoyen". Cinq jours de rencontres, de concerts, d’ateliers, de débats et de création où le quartier montre ce qu’il sait faire de mieux : rassembler, en fédérant artistes, habitant(e)s et associations de la Goutte d’Or. Dans une époque où les quartiers populaires sont trop souvent mis à l’écart du récit national, Magic Barbès prend le contre-pied et montre à quel point ces territoires sont au cœur de l’innovation sociale et culturelle. Ici, on ne théorise pas la citoyenneté, on la vit. Dans une battle de danse sur le parvis d’un centre social. Dans une table ronde sur l’avenir des médias de quartier. Dans une installation montée avec trois bouts de ficelle, mais beaucoup de talent.

  • Art
  • Textile
  • Le Marais
  • 4 sur 5 étoiles
  • Recommandé

Même chez les amateurs de mode les plus avertis, peu savent qu’Azzedine Alaïa a un jour signé des vêtements pour Thierry Mugler. C’est pourtant bien cette affinité créative qui a provoqué la rencontre entre les deux grands couturiers — point de départ d’une amitié, d’un respect mutuel, d’une entraide et d’un dialogue qui perdureront malgré des styles et des personnalités très différents. C’est aussi ce lien qui inspire l’exposition Azzedine Alaïa, Thierry Mugler – 1980-1990, Deux décennies de connivences artistiques, visible jusqu’au 29 juin à la Fondation Azzedine Alaïa. Un événement qui réunit une quarantaine de pièces signées Mugler, issues de la collection personnelle d’Alaïa (il en a conservé plus de 200), mises en regard de ses propres créations. Plutôt qu’une rétrospective, l’exposition propose ainsi le regard du couturier franco-tunisien sur le travail de celui qui se faisait aussi appeler Manfred Thierry Mugler.

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25. Célébrer en grand les banlieues au musée de l’Histoire de l’immigration

Honnie sur les plateaux télé, la banlieue est célébrée dans les musées. Dans le sillage de l’expo Trésors de banlieues à Gennevilliers, le Musée de l’Histoire de l’Immigration accueillera du 11 avril au 17 août, la rétrospective Banlieues chéries. À l’aide de 200 documents d’archives (photos, témoignages, peintures, design…), il s’agira de montrer les banlieues sans fard et sans fantasme, notamment à travers le regard de celles et ceux qui y vivent, tout en pointant leur rôle pionnier d’un point de vue architectural et leur pouvoir d’attraction pour les artistes – coucou les grands ensembles, Monet ou Doisneau. Des banlieues, terres d’accueil des diasporas du monde entier, qui, depuis des décennies, portent en elles les engagements politiques pour plus de droits et d’égalité. Très bons points : la mention d’un bureau de presse pour mettre en avant des médias comme le Bondy Blog et des événements hors les murs, directement en banlieue.

26. Fouiller dans la galerie de persos de Moguiz pendant son spectacle au Petit Saint-Martin

Maintenant qu’Instagram et TikTok sont devenus de vrais tremplins pour la scène, les Reels jouent les prolongations IRL. Pour le comédien Moguiz et ses truculents alter ego (vos pires et/ou meilleurs collègues de bureau, notamment), le baptême s’est fait au Petit Saint-Martin, où son premier spectacle est joué jusqu’au début de l’été. On y retrouve ses attachiants persos, mais pas que : Coucou !, c’est aussi l’occasion pour le public d’en apprendre un peu plus sur l’homme sous la perruque (et les faux crânes).

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  • Musique
  • Musique

Hip hip hourra pour Dua Lipa ! Dans le sillage de triomphales dates de l'été 2024, la nouvelle prophétesse de la pop déclinera son Radical Optimism Tour en Europe avec trois escales françaises : deux à Lyon les 15 et 16 mai et surtout une halte parisienne le 23 mai à Paris La Défense ArenaL’occasion pour l’artiste de présenter tout en grandiloquence son album Radical Optimism, porté par “Houdini”, ce rebondissant tube LV2 disco produit par Kevin Parker de Tame Impala.

 

28. Montrer dans le train de la colère (et du rire) avec le spectacle de Swann Périssé

Calme, mais pas trop. Voire pas du tout. Dans son nouveau show, Swann Périssé va plutôt au-devant de sa propre colère, explorant un sentiment qui, selon de despotiques convenances, sied mal aux jeunes filles. Comment, pourtant, ne pas la connaître ? Et comment la gérer, cette colère, la contenir ? La question est posée frontalement aux spectateurs, les conduisant à analyser la leur. Un spectacle enthousiasmant, qui montre que l’humour peut parfaitement s’emparer des sujets qui fâchent, en profondeur et dans la bonne humeur.

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29. Retourner sans fin au Sample, notre friche chérie bagnoletaise

Ça fait un peu disque rayé mais on ne cesse de répéter qu’on adore le Sample, cette friche mi-dedans mi-dehors située à Bagnolet. Depuis le 26 avril, vous avez à nouveau la possibilité de gambader dans les 2 000 mètres carrés d’espaces extérieurs. Comme d'hab', la prog s’articule entre concerts et DJ sets d’artistes (toujours de haut vol) à apprécier à l’air libre, marchés, ateliers en tout genre et expos.

30. Sauter sur le château gonflable du Cid de Jean Bellorini

Bienvenue dans les jeux de l’amour. Jean Bellorini, dont les scénographies sont toujours aussi poétiques que les textes qu’il met en scène, s’attaque à Corneille. Dans sa variation autour du Cid, les amours contrariées de Rodrigue, Chimène et l’Infante se jouent sur le sol incertain (et favorable aux rebondissements) d’un château gonflable. Si les répliques cultes de la pièce sont conservées, le texte est réinventé et actualisé par les comédiens qui, sur cette scène mouvante, sont à la fois eux-mêmes et leurs personnages.

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31. Partir sur les traces des habitants de l'Ouest américain avec le photographe Richard Avedon

En 1985, le photographe des stars et des podiums Richard Avedon fait un grand pas de côté dans sa carrière en sortant In the American West. Avec ce livre, il rend compte d’un projet entamé six ans plus tôt pour lequel il a sillonné l’Ouest américain et portraitisé en grand format plus d’une centaine de locaux issus des classes populaires (ouvriers d’abattoirs, mineurs de charbon, barmaids, prisonniers…), très loin de l’imaginaire du modèle américain triomphant. Une série de 103 portraits (ceux ayant servi à l’édition de l’ouvrage) qui sera pour la première fois exposée dans son intégralité en Europe à la Fondation Cartier-Bresson, flanquée de documents inédits (tirages tests, échanges épistolaires, Pola préparatoires).

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