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© Romain Guede

Que faire à Paris en mars 2024 ?

Expos, restos, festivals, spectacles : découvrez tous les inratables à faire en mars 2024.

Rémi Morvan
Écrit par
La Rédaction
et
Rémi Morvan
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Le mois de mars et le printemps sont en vue, et avec eux des semis de bons plans par (au moins) milliers ! Après deux premiers mois déjà bien fournis, 2024 enclenche son virage vers les beaux jours et bourgeonne de choses à faire. On a chaussé nos bottes pour vous guider dans le jardin parisien, entre expos à gogo, restos, bars et concerts en pagaille

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Les meilleurs plans du mois de mars 2024 à Paris

  • 4 sur 5 étoiles
  • Restaurants
  • Britannique
  • Opéra
  • prix 3 sur 4
  • Recommandé

Plus de 30 ans après que les gastropubs aient révolutionné la popotte popu d’Angleterre, Paris se dote enfin d’une adresse de cuisine brit digne de ce nom (après l’Entente, soyons fair play) ! Derrière cette tentative d’invasion de la perfide Albion, se trouve en fait Bertrand Hospitality. Que réserve la carte ciselée par Calum Franklin, chef londonien, apôtre de la pie ? Eh bien, des classiques anglais pour sujets de sa majesté avec un solide appétit et un portefeuille joufflu. On entame avec un fier scotch egg au jaune coulant et à l'enveloppe moelleuse (la chair à saucisse traditionnelle est avantageusement remplacée par du boudin noir). Un bémol : la mayonnaise aux câpres, bien trop salée. Puis arrive la reine du déj, une royale tourte au bœuf, soucoupe dorée surmontée d'une cheminée en os à moelle. Une réussite plus anglaise qu'une citation de Churchill. Les énormes fish & chips des voisines n'avaient pas l'air mal non plus ! Si vous avez encore de la place, osez les desserts maison sucrés maison : pudding au caramel, sundae à toppings illimités...

  • 4 sur 5 étoiles
  • Shopping
  • Chocolateries et confiseries
  • République
  • prix 3 sur 4
  • Recommandé

Une carte de chocolats et de pâte de fruit solidement ancrée dans les saisons, voilà comment cet élève de Patrick Roger et Jacques Genin compte se démarquer dans le game du cacao (et ne pas faire la même ganache toute sa carrière). Cette ambition s’appuie sur une maîtrise technique imparable et un appro au cordeau :  ingrédients viennent au maximum de France (châtaignes d’Ardèche, noisettes du Lot et Garonne, amandes de la Drôme…) et les divers crûs de chocolat de chez Nicolas Berger.  Pour Pâques, William a déjà trouvé son animal totem, à l’image du hérisson de Patrick Roger : la loutre qu’il décline en bébé trop mignon, ado ou maman !

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  • 4 sur 5 étoiles
  • Art
  • Chaillot
  • Recommandé

Mohamed Bourouissa transforme le Palais de Tokyo en un champ de mimosas géant pour son expo Signal. Ici, tout son talent se déploie : photo, sculpture, dessin, installation… L’artiste ne saurait visiblement se contenter d’un médium unique via un fil rouge pas vraiment habituel dans les établissements culturels parisiens : le seum. Le seum postcolonial, le seum d’une jeune génération que les plus grands n’écoutent pas, le seum des impuissants face aux drames de Gaza ou à la condition des Afro-Américains. Mohamed Bourouissa signe ici une expo intimiste, l’une des plus intéressantes de la saison. Elle n’est pas parfaite, non, et l’on arrive même à lui trouver un petit côté snob, en rupture avec le discours universaliste tenu par l’artiste, en raison de son absence de limites et de médiation claire. Mais Signal a le mérite de rendre concret le pouvoir de la culture : celui de renverser l’ordre établi et ne jamais être prisonnier d’un seum éternel. 

  • 4 sur 5 étoiles
  • Restaurants
  • Etats-Unis
  • Poissonnière
  • prix 2 sur 4
  • Recommandé

Dans le 10e, Capucine et Juliette Vigand, aussi américaines qu’un brie de Meaux mais vraies amoureuses de la Californie, continuent de creuser le sillon US du Cali Sisters, leur première adresse avec une carte 100 % US ascendant healthy. On peut y fourchetter des brunchs toute la semaine jusqu’à 16h avec avocado toast, gaufre au mascarpone ou granola maison. N’étant pas en jet-lag post-Coachella, on opte plus classiquement en ce midi pluvieux pour un burger des familles. Un bon sandwich qui fait nettement le taf. On ne peut malheureusement pas en dire autant du cheesecake, présenté comme une icône du lieu mais moins digeste qu’une casquette MAGA. On pioche des verres soit dans la mini-carte des vins (pinot noir californien du St George Vineyard), soit dans celle des cocktails carénés pour le brunch (Bellini, Mimosa). Mais pour respecter ses chakras, il faut opter pour un golden latte au curcuma ou un jus détox vert Hulk pomme-épinard-concombre. Et les soirs de fin de semaine, Uptown se mue en festaurant. Let’s go !

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  • Que faire
  • Vivre en Ville

Du 30 mars au 28 avril, les musardeurs pourront profiter de tout un tas d’événements en lien avec l’événement et la culture japonaise. Comme tous les ans, l’attraction principale aura lieu dans le parc : Sceaux compte plus de 150 cerisiers dans les 180 hectares du domaine, avec, d’un point de vue colorimétrie, plutôt des fleurs blanches dans le bosquet nord et des roses dans le sud. Si l’on conseille bien sûr de venir se balader et pique-niquer autour des arbres, on pourra aussi visiter l’expo entre photos et costumes de Laure Ledoux, sillonner un marché à thème japonais ou assister à une démonstration de taiko, l’art du tambour. Le plan en or pour voir la vie en rose.

 

  • 5 sur 5 étoiles
  • Bars
  • Bars à vins
  • 19e arrondissement
  • prix 2 sur 4
  • Recommandé

Nouveauté dans la clique de Chambre Noire : Centre Culturel, une vaste cale à deux salles dans un ancien garage à scooters retapé en spacieux barav à tomettes, banquette de bois blond et cuisine bien équipée où des chef(fe)s résident(e)s viennent occuper la cambuse. Dans les gamelles ce soir-là, une popote d’inspi sicilienne, impeccable pour éponger, ourdie par la cuistote affûtée Tori Sharp : bol de pâtes larges comme des boucles de ceinture dans une sauce puttanesca (tomate-piment-anchois) ; pimpante salade de feuilles de saison astiquée de bagna cauda (sorte d’anchoïade). Mais pour l’heure, dans les verres, on fait pleuvoir les jus habituels de l’arsenal de Chambre Noire avec une prédilection pour les vins allemands pas bus ailleurs, comme ce succulent pinot noir de Moselle par Madame Flöck (40 € la bouteille), parmi des dizaines de refs conseillées par la superlative sommelière Leonora Nørtoft Saabye. De l’autre côté de ce local, il y a la même surface (encore dans le zbeul des travaux à notre passage) qui va vite devenir espace d’expos, d’événements et de concerts, calfeutrée par une grande armoire à pinards. 

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  • 3 sur 5 étoiles
  • Art
  • Louvre
  • Recommandé

La Galerie XII réunit sept de ses poulains pour un dialogue autour de la photographie contemporaine et du pouvoir de la représentation par l’image. Inspirés par les mots de Paul Valéry, les photographes s'extirpent de leurs chambres noires pour mettre en lumière la matérialité d’un tirage. Dans cette galerie du Marais s’enchaînent ainsi les tirages au sel de Fabien Ducrot traitant de l’IA, les clichés brodés et poétiques d’Alexandre Aldavert et de Sabatina Leccia, ou encore les petits formats intimistes d’Andrei Farcasanu. Côté scéno, rien de neuf sous le soleil. Une sobriété qui pourrait apparaître comme un manque de réflexion muséale mais qui laisse en fait totalement la place aux artistes pour mettre à l’épreuve l’art de la photo. Tout ne nous touche pas mais tout a le mérite d’interroger l’avenir de la photographie et ses possibilités finalement infinies.

  • 4 sur 5 étoiles
  • Restaurants
  • Fast-foods, snacks et sandwicheries
  • Louvre
  • prix 2 sur 4
  • Recommandé

Voilà donc Micho, l’émanation durable de l’éphémère boutique de sandwichs lancée rue de la Michodière (d’où le nom) par Julien Sebbag durant la funeste période Covid. L’adresse a une bonne dégaine de deli brooklynite avec un long comptoir où harponner un mange-debout pour boulotter en regardant bosser les cuistots, des vieux postes de radio, du bois blond. La carte propose cinq sandwichs d’inspi séfarade : havita (omelette fine aux herbes), shawarma de poulet et aubergine… On opte pour le stew. Le moelleux pain brioché hallah, concocté par ces fortiches de Mamiche, enserre un ragoût de bœuf émietté délicieusement juteux, coloré de tahiné, de pickles de chou rouge et croustillé par des morceaux de noisette. Un grand sandwich aussi gourmand que régressif, bon à se lécher les doigts. En liquide, quelques quilles nature à piocher sur les étagères (La Grande Ourse de Pascal Chalon, Sansoufrir de Claude Quenard), bière La Mie ou infusion Le Bénéfique. Pas d’avis tiède, Micho, c’est complètement bon.

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  • Musique
  • Musique

C’est ce qu’on appelle remettre l’église au centre du village électronique. A partir du 16 mars, le Haven, un nouveau club va ouvrir dans une ancienne église. Derrière ce club ecclésiastique – avec vitraux et hauteur sous nef de rigueur et une jauge de 500 places – amené à ouvrir chaque samedi de 23h à 8h, on trouve l’entité Espace Roche et surtout le très estimable collectif/label RAW, jamais trop loin des hosties festives de grande qualité. Question cantiques, RAW souhaite épouser la thématique du lieu en proposant une DA « mentale et hypnotique ». Dans la programmation de cette première « Spring Season » se côtoient des DJ internationaux comme Freddy K, Ben Sims, Sunil Sharpe, les Zenker Brothers ou Vril et des blazes hexagonaux comme ABSL, Aérienne, Maemm ou Illnurse, qui fait partie des quatre résidents.

  • 5 sur 5 étoiles
  • Shopping
  • Boulangeries
  • Nation
  • prix 2 sur 4
  • Recommandé

D’après Alain Ducasse, le grand manitou de la gastronomie française, le boulanger le plus kiffant du moment œuvre depuis déjà sept ans (!) dans cette discrète échoppe de quartier, à un jet de biscotte du métro Faidherbe. À son pétrin, le jovial et disert Gérald Auvrez qui moud lui-même ses céréales en boutique, dont un blé Rouge du roc, la Ferrari des variétés anciennes, cultivé sur son domaine viticole bourguignon par l’ancienne proprio du domaine de la Romanée-Conti. Des poudres blanchâtres des plus prisées avec lesquelles il panifie des merveilles au levain : affolant feuilleté au seigle beurré, à mi-chemin entre la viennoiserie et le bricheton (4,20 €) ; magistrale meule complète à la croûte croquante et à la mie dense et humide, aux longues notes acides et torréfiées… Une miche de folie (12 €/kg) ! Mais aussi un très douillet chausson lesté d’une pomme au four entière à la pâte diablement caramélisée (2,90 €), parmi une ribambelle de dwichs, brioches et viennoiseries…

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  • 3 sur 5 étoiles
  • Art
  • 4e arrondissement
  • Recommandé

De ses premiers dessins à son travail tardif de sculptrice en passant par sa découverte de l'ordinateur et des algorithmes, tout le travail Vera Molnár, figure de l’art numérique s’expose pour la première fois dans une grande institution française. Cybernéticienne puis informaticienne, Molnár met en place dans les années 1960 un mode de production qu’elle nomme “machine imaginaire”, devenant la première artiste en France à produire des dessins numériques en utilisant un ordinateur relié à une table traçante. Pourtant plein de promesses, l'expo mi-rétrospective mi-hommage ne rend pas toujours justice à Molnár, dont la vitalité et l’originalité ne transpirent pas sur les cimaises. L’intérêt d’une rétrospective n’est-il pas d’offrir des relectures du travail d’un artiste pour comprendre sa contribution à l’art contemporain ? Bien plus que la wannabe Mondrian qui nous est présentée, Vera Molnár est sans aucun doute la mère spirituelle de toute une génération de créateurs utilisant l’IA et les algorithmes dans leurs travaux. Et aurait probablement apprécié un hommage un peu plus risqué.

  • 4 sur 5 étoiles
  • Bars
  • Bars à cocktails
  • Pigalle
  • prix 2 sur 4
  • Recommandé

Côté salle, Minore semble avoir gagné à la loterie immobilière : des volumes harmonieux entre le beau bar central et la salle en bois brut, la chouette terrasse déjà prête pour les apéros estivaux. En attendant le lancement des solides mitonnés par Katsuaki Okiyama (ex-Abri Soba), accoudé au comptoir cintré, on se rabat sur la courte carte de cocktails ciselée par le co-taulier Hugo Combe (bar Classique). Pas d’esbroufe, juste de l’équilibre. Le Shuriken, version nipponne de la margarita agrémentée de wasabi, fruit de la passion et vinaigre de cerise, caresse les papilles dans le sens du bon. Et le Tsundoku mixant whisky, rhum, sherry, sarrasin et lassi de kiwi essaime à pas de velours toutes ses saveurs.  A peine ouvert, ce Minore s’annonce déjà comme un bar majeur. Reste à tester les plats du soir et la salle secrète du bas.

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  • 5 sur 5 étoiles
  • Art
  • 1er arrondissement
  • Recommandé

Photographe et militante révolutionnaire italienne, Tina Modotti fait enfin l’objet d’une grande rétrospective française dans un Jeu de Paume qui réhabilite le nom et l'œuvre d’une artiste trop longtemps ignorée. Pourtant, à voir les 240 tirages réunis à Paris, il n’est franchement pas difficile de parler d’elle comme d’une artiste. Débarquée dans un Mexique post-révolutionnaire en 1923, elle devient rapidement l’une des grandes figures intellectuelles du pays, copinant avec Frida Kahlo et Diego Rivera, pour ne citer qu’eux. En à peine dix ans de carrière, Tina Modotti réussit à créer un vaste corpus aussi varié que cohérent, où elle explore la photographie de paysage, d’architecture ou encore le portrait, avec toujours la même brutalité. Un portrait du monde sans artifices où elle semble dépasser le maître, à en croire les comparaisons faites par le Jeu de Paume, dans une expo résolument émancipatrice. Modotti ne saurait se satisfaire d’un travail purement esthétique et fait de son appareil photo une arme au service de la lutte des classes.

  • 5 sur 5 étoiles
  • Hôtels
  • Champs-Elysées
  • Recommandé

Tout est d’une douceur d’angelot dans cet hôtel planté à deux pas des Champs, d’une précision extrême, et le personnel semble flotter quelques centimètres au-dessus du sol. Au rez-de-chaussée, on se glisse midi et soir à l’une des tables d’OMA, restaurant coréen de l’hôtel, un choix audacieux pour une cuisine parfaitement exécutée par la cheffe Ji-Hye Park, assortie d’une carte des vins haute en douleur côté tarif, mais de très bonne facture. Au total, 37 chambres et suites sur cinq étages, dont celles en angle offrent l’espace suffisant pour effectuer une demi-douzaine de roulades sans risquer le coup du lapin, une literie solide sur ses appuis mais aérienne dans sa composition, une décoration Art nouveau remise au goût de l’époque, des interrupteurs de porcelaine à caresser du bout de l’index, et un dressing grand comme une chambre de bonne.

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  • 4 sur 5 étoiles
  • Bars
  • Bars à cocktails
  • Le Marais
  • prix 3 sur 4
  • Recommandé

Aux manettes de cette élégante adresse pierre, bois et lumière tamisée d’une douzaine de places, on trouve Frédéric Paolini, nippophile 3e dan en veste blanche, qui a œuvré dans le silence ouaté d’Ogata. Son but avoué ? Atteindre le niveau ultime du service à la japonaise, anticiper les désirs des clients en conservant une discrétion de ninja. Reste qu’il propose une carte de cocktails ramassée d’un équilibre fou comme ce Scottish Hunter (scotch Islay, Drambuie, sirop de gingembre) puissant et épicé au goût fumé délicat, ou le frais et herbeux Emerald Splash (umeshu, Chartreuse verte, tonic). A noter que la glace est taillée par le patron tous les jours à partir d’un gros bloc pour garantir un contrôle total de la dilution des potions. On accompagne cela de superbes collations japonaises (les otsumami) à prix tenus. Une parenthèse japonaise réussie !

  • 4 sur 5 étoiles
  • Restaurants
  • Grec
  • Mairie du 18e
  • prix 3 sur 4
  • Recommandé

A 800 mètres au nord de son Etsi bistrot, la cheffe Mikaela Liaroutsos a ouvert une autre ambassade bleu Égée de la cuisine grecque. Une ouzeri, soit un bar à ouzo où on vide des godets et on picore des petites assiettes ensoleillées. La carte déborde de k, de a, et surtout d’enthousiasmantes recettes pas mangées partout qui arrivent en escadrille sur le guéridon. En plus de calamars frits bien crousti, on pioche un velours de houmous de pois cassé et une généreuse et moelleuse salade pikantiki au chou, carotte, poivron et pignon. Après ces entrées arrive le plat de résistance, une généreuse (et fabuleuse) portion végétarienne de pleurotes grillées aux épices qui ressemble de façon assez saisissante à un gyros tradi ! On fait couler tout ça avec un convainquant cocktail Live Your Greek Myth (mastikha, retsina, vermouth) plus facile à vider qu’à prononcer, quelques vins de la péninsule (Roditis nature du domaine Tetramythos, droit comme une colonne dorique) ou une courte proposition d’ouzo pour les amis d’anis.

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  • Musique
  • Musique

A chaque mois de mars depuis 2003, le Sonic Protest revient faire chavirer les normes musicales établies et ouvrir au pied de biche les synapses du public en honorant les franges les plus curieuses et libres des musiques expé, improvisées, bruitistes et sans-dénominations stylistiques. Il semble difficile de ne pas commencer par les deux concerts de Ryoji Ikeda à l’Ircam. Sensei trapéziste des fréquences électroniques, le Japonais présentera pour la première fois en France son album Ultratronics sorti en 2022. Aussi à voir ? La soirée où se côtoient la plasticienne/lyriciste Anna Holveck et le Sexton Ming’s Porridge Van, projet de l’inclassable Anglais Sexton Ming ; le passage des impétueux noiseux Suédois de Brainbombs ; les 7e Rencontres autour des pratiques brutes de la musique ; ou la venue des hurluberlus belges de Spagguetta Orghasmmond, dont les titres sonnent comme un groupe de village d’Emilie-Romagne qui aurait mangé un orgue Hammond.

Un mois rock girl power à la Mécanique Ondulatoire
© La Mécanique Ondulatoire

Un mois rock girl power à la Mécanique Ondulatoire

A la Méca en mars, c’est girl power ! Tout au long du mois, la scène de la mythique et longtemps endormie salle rock de Bastille sera réveillée par des artistes/groupes femmes en majorité. Dans la liste, on repère la résidence électronique de la webradio Station Station avec les artistes Machka, Clara Le Meur et Marie la Nuit ; le passage de la folkeuse expé Lucy Sissy Miller ; la noiseuse Méryll Ampe ; ou les ambiances plus grunge des Pythies. On a consulté la nôtre (de pythie) : vous allez passer beaucoup de temps à la Méca ce mois-ci !

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  • 5 sur 5 étoiles
  • Art
  • Recommandé

Plus qu’une expo où l’on contemple les œuvres avec distance, cet événement invite le visiteur à vivre une expérience sensible où l’on peut toucher les matériaux, s’asseoir sur les sièges signés Studio Mumbai (fondé par Bijoy Jain) ou slalomer entre les sculptures simplement posées au sol. Ici, la matière est reine. On vit dans l’architecture, on s’aime, on pleure, on vieillit entourés de murs. Avec l’humble discrétion qui le caractérise, l’Indien explore et grappille du côté de la sculpture, de l'artisanat, du design d’objet. Et puisqu’il ne s’agit pas d’une exposition comme les autres, ne cherchez pas les cartels explicatifs à côté des pièces : il n’y en a pas. Deux choix s’offrent à vous : vivre pleinement cet instant presque méditatif ou vous diriger vers les médiateurs dispersés un peu partout, qui se feront un plaisir de vous aiguiller. Nous, on a choisi la première option.

  • Musique
  • Musique

Pendant un mois, c’est fréquence 93 pour le meilleur du jazz. Car oui, elle a beau être estampillée terre de rap, la Seine-Saint-Denis héberge aussi Banlieues Bleues, festival germinal célébrant depuis 1984 les plus belles scènes jazz et musiques du monde. Pour vous donner une idée de l’élasticité du spectre proposé, regardons des deux côtés du calendrier : alors que le lever de rideau sera marqué par la création de la harpiste souliste Sophye Soliveau, c’est la jazzwoman multi-instrumentiste chicagoane Angel Bat Dawid, flanquée de son groupe entièrement féminin Sistazz of the Nitty Gritty, qui le refermera. Entre ces deux dates, c’est du nectar dans toutes les chapelles stylistiques avec (entre autres) cette soirée réunissant les deux figures maliennes que sont la chanteuse Mamani Keita et le virtuose de la guitare Vieux Farka Touré (fils du légendaire Ali) ; ou la date du duo père-fils guitare-violoncelle Pedro Soler et Gaspar Claus. Comme d’hab, rap, world ou jazz, 93 tu peux pas test !

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  • Que faire
  • Vivre en Ville

Le dimanche 24 mars, la Course des garçons de café, inventée au début du XXe siècle et rebaptisée Course des cafés dans un souci de parité, prendra un nouveau départ sur le parvis de l’Hôtel de Ville. Rien à faire des JO : nous, on veut voir la guerre des plateaux. Le jour J, quelque 200 serveuses et serveurs professionnels s’affronteront sur un parcours de 2 km formant une boucle dans le Marais, avec un village plein d’animations pour les spectateurs sur le parvis. Chaque participant se verra affublé d’un plateau sur lequel seront posés un verre d’eau, un croissant et un café, l’objectif étant de franchir le plus vite possible la ligne l’arrivée sans rien faire tomber (en marche rapide et non en courant, on n’est pas des sauvages). Au-delà de la performance, on sera là pour le drama : que celui qui n’a jamais applaudi un plateau de bières s’effondrant par terre nous jette la première pierre. 

  • 4 sur 5 étoiles
  • Art
  • Le Marais
  • Recommandé

Weegee fait aujourd’hui l’objet d’une maousse rétrospective à la Fondation Henri Cartier-Bresson, qui dévoile une pratique protéiforme et bien plus politique qu’on ne veut le croire. Né en Ukraine sous le nom d’Asher Fellig, il débarque aux Etats-Unis en 1910 à l’âge de 10 ans. La conscience de sa classe sociale d’origine ne le quittera jamais. Ses premières prises de vues ? Il les prend la nuit, cigare au bec, pour le compte d’une agence de presse qui salue assez vite son goût pour le sang. Un petit côté voyeur se dessine au passage, qui ne fera que s’accentuer après la guerre, lorsqu’il part à Hollywood opérer un virage à 180 degrés. La misère sociale fait peu à peu place à une critique de la société du spectacle et ses photos people se font de plus en plus caricaturales. Dans une scéno aussi froide que les corps inertes et les sourires des mondaines californiennes qu’il photographie, on découvre un corpus à première vue décousu, qui forme peu à peu un tout assez logique grâce à un commissariat quasi cinématographique.

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  • 5 sur 5 étoiles
  • Restaurants
  • Libanais
  • Sentier
  • prix 2 sur 4
  • Recommandé

Alan Geaam passe au vert ! Le chef libanais délaisse la rue Saint-Martin et les protéines animales pour le Sentier et un menu 100 % végétarienSuivant les conseils d’un service ultra prévenant, on mise dans le désordre sur un onctueux houmous au basilic et pistache ; un ramequin d’inflorescences de chou-fleur frites qui se boulottent en un clin d’œil (surtout trempées dans le premier !) ; et un quatuor de beignets aux épinards et pignons plus classiques.  La carte des vins pioche ses ceps en France (Fanny Sabre, Fabien Jouves) et au Liban (Château Héritage, domaine Ixsir) mais propose aussi des bons cocktails – notamment sans alcool. Et le dimanche, tout ça bascule en brunch levantin pour celles et ceux qui se lèvent tard.

  • 4 sur 5 étoiles
  • Art
  • Rennes-Sèvres
  • Recommandé

Pour explorer la vaste thématique de la sobriété, la Fondation EDF a confié les clés à un commissariat collectif au sein duquel scientifiques et artistes bossent main dans la main pour rêver un monde plus sobre et imaginer une expo aussi marquante qu’impactante. Une vingtaine d’artistes explorent le sujet, tantôt pour donner à voir les effets concrets du changement climatique, tantôt pour essayer d’apporter des solutions à ce stress généralisé. Et si les nouvelles ne sont pas bonnes, elles sont pour eux l’occasion de créer le débat et d’éveiller les consciences, à l’image de la mosaïque XXL de Moffat Takadiwa réalisée à partir de déchets plastiques. Basée sur un ensemble éclectique où se mêlent art vidéo, peinture, photo ou installation, l’exposition joue la carte du waouh pour tenter de bousculer les consciences, sans oublier d’apporter une médiation pour offrir aux visiteurs les clés de compréhension nécessaires.

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  • 4 sur 5 étoiles
  • Bars
  • Bars à cocktails
  • Le Marais
  • prix 2 sur 4
  • Recommandé

Mesures veut faire vibrer le Marais toute la journée à coups de petites assiettes nipponnes, cocktails chiadés et bande-son analogique. La carte des cocktails imaginée par Guillaume Castaignet, venu du Très Particulier, se montre assez exubérante et très technique (ingrédients recherchés, glace taillée) mais échappe à la monomanie jap’. On entame ainsi avec un puissant Haitian Fight Song (d’après un morceau de Mingus) mixant arbois-savagnin de Jérôme Arnoux, rhum, whisky et sirop de banane aux subtiles notes cacaotées. Nettement plus frais et anisé, le Gus (blanche de Normandie, rhum, réduction de cidre, émulsion de poire et fenouil) donne l’impression de se balader dans les prés salés en face du Mont-Saint-Michel. Ça ouvre les chakras pour la grignote du soir. Derrière le comptoir en marbre, Benoît de Bonnefamille, musicien et ancien DA du Très Particulier, enquille des incunables jazzy et funkoïdes tirés des étagères pour une ambiance ouatée et très sage. 

  • Cinéma
  • Cinéma

A une époque où aller au cinéma relève quasiment du luxe (au moins 12 balles la place vingt dieux !), voici le retour d’un classique qui fait plaisir. Du dimanche 24 au mardi 26 mars, le Printemps du cinéma, cette initiative lancée en 2000 par la Fédération nationale des cinémas français et soutenue par le CNC (le Centre national du cinéma et de l'image animée), revient éclairer les salles obscures avec son numéro magique : toutes les séances à 5 € dans les cinémas partenaires, peu importe le film ou l'horaire.

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  • 4 sur 5 étoiles
  • Bars
  • Opéra
  • prix 3 sur 4
  • Recommandé

Omasaké, c’est le bar à saké 2.0 de l’adresse 27/4. En déboulant dans ce long corridor octogonal inox, béton et laiton, on a comme l’impression de s’installer dans le salon d’une station orbitale. A la carte métallique, une tripotée de sakés sélectionnés par la sommelière Chloé Conan. L’offre de cocktails de six variations de classiques avec des spiritueux nippons étonne moins et les assiettes sont affûtées comme un sabre laser. Sacré saké !

Au Lido 2, une nouvelle version du Rocky Horror Picture Show
Rocky Horror Show © Lido

Au Lido 2, une nouvelle version du Rocky Horror Picture Show

Cultissime, le Rocky Horror Picture Show est peut-être le seul “opéra-rock” à pouvoir se prévaloir d’une image authentiquement punk, et reste subversif cinquante ans après sa création en Angleterre. Entre les costumes dantesques et débridés de Sue Blane, qui préfigurent dix ans en avance l’esthétique d’une Vivienne Westwood, son impact considérable sur la scène drag et plus largement sur la culture queer, le musical (adapté en film un an seulement après sa création) est une revigorante ode à la transgression et au burlesque. Entre le film d’épouvante et la série B, le scénario raconte l’histoire d’un couple très “straight” (et un peu timoré) qui se retrouve coincé dans le château du magnétique et effrayant Dr Frank-N-Furter… Joué dans sa version originale au tout nouveau Lido 2 en 2024, il se pourrait bien que ce soit le show de l’année.

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  • Musique
  • Bercy

Qu’il en a fait du chemin, le petit PLK ! Poulain chéri du collectif L’Entourage sorti de l’école de la rime riche du Panama Bende (comme Lesram), PLK est devenu en un peu plus de cinq ans l’une des grosses têtes du rap français. Après un projet communautaire l’an dernier, il vient de sortir Chambre 140, une mixtape en trois parties de 31 titres ( !) et un casting de blockbuster américain avec Jul, Gazo, Hamza ou la nouvelle pépite algérienne Tif. De quoi préparer tout en douceur (ou pas) ses trois dates à Bercy.

  • 4 sur 5 étoiles
  • Bars
  • Bars à cocktails
  • Odéon
  • prix 2 sur 4
  • Recommandé

Sous les combles de la Brasserie des Prés, on découvre Grouvie et sa salle genre bonbonnière instagrammable tout en longueur, tons rouges et poutres centenaires, qui attire déjà une faune aussi bien coiffée qu’anglophone. À la carte ? Une douzaine de recettes pop aux saveurs savantes comme le Bowie, cocktail ample et addictif qui mélange rhum, liqueur de coing, jus de poire, sirop de châtaigne et tonka. Même la courte offre sans alcool assure. Est-ce qu’on ne tiendrait pas là une bonne raison de ressortir rive gauche ?

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  • 4 sur 5 étoiles
  • Restaurants
  • Mexicain
  • Poissonnière
  • prix 2 sur 4
  • Recommandé

Les vraies vedettes de cette adresse initiée par la cheffe Beatriz Gonzalez lors du confinement, ce sont bien les galettes de maïs laminées en continu par une machine à tortillas Lenin importée du pays. Les disques sont garnis minute d’un quatuor de recettes particulièrement soignées (viandes françaises, nixtamalisation maison) que vous pouvez explorer dans une formule découverte exhaustive à 17,90 €. Notre pref, ce midi-là : la juteuse version végétarienne bourrée de champignons grillés, purée de pomme et oignons frits, à la mâche rassurante ; suivie de près sur notre podium du bon goût par la Al Pastor au cochon grillé à la broche façon kebab et sucré de cubes d’ananas. Muy bonito ! Les boissons sentent bon le sombrero : shot de tequila Mijenta Blanco ou de mezcal Neta Espadin pour les cow-boys en RTT ; bières tex-mex ou cocktails latinos (Tommy’s Margarita, Negroni au mezcal…).

  • Art
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Le réalisateur britannique Lee Shulman est aussi et surtout un collectionneur. En 2017, il récupère d’abord les nombreuses diapositives de sa famille, avant de se mettre à acheter celles de parfaits inconnus sur eBay ou en brocante, toutes issues des années 1930 à 1980. Désormais, après un tri aussi minutieux que chronophage, il les met en scène à travers d’immenses murs de diapos et en impressions XXL, comme ces jours-ci à la Samaritaine. Sur les vitrines, les ascenseurs et les murs du grand magasin Art nouveau, les visages rieurs et allègrement poseurs d’anonymes racontent tous une époque, qu’on découvre et savoure comme un album photo retrouvé au grenier – la poussière et les ratés en moins. Tous amateurs, ces clichés semblent pour certains tirés de films d’auteur, quand d’autres pourraient être l'œuvre d’un Martin Parr.

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A la Renaissance, le nouveau spectacle politique d'Alexis Michalik
Passeport, photo de répétition © Alejandro Guerrero

A la Renaissance, le nouveau spectacle politique d'Alexis Michalik

Après avoir adapté sa dernière pièce, Une Histoire d’amour, au cinéma, et s’être essayé à la comédie musicale, Alexis Michalik revient au théâtre. Un retour (comme toujours) très attendu… là où ne l’attend pas. Pour sa nouvelle création présentée dès le mois de janvier au théâtre de la Renaissance, l’auteur et metteur en scène se confronte à une réalité plus politique (plus humaine, pourrait-on rétorquer) que jamais. Suivant l’itinéraire d’un jeune réfugié érythréen depuis la “jungle” de Calais, Passeport ne se veut pourtant pas “engagée”. Depuis sa première pièce, Le Porteur d’histoire, le dramaturge a avant tout à cœur de raconter. Il fallait bien que ses petites histoires rencontrent un jour la grande.

  • 4 sur 5 étoiles
  • Restaurants
  • Bistrot
  • Bastille
  • prix 3 sur 4
  • Recommandé

Antonio Spinoza s’est mis en tête de nourrir les esprits voyageurs dans ce grand bistrot avec en cuisine, le chef Shimpei Oie, jadis vu au Bistro VolnayAu menu déj à l'excellent rapport qualité/prix (à partir de 29 €), deux entrées à l’aveugle : S comme sublime velouté de topinambours et espuma de romarin, et S comme shizo rouge – herbe aux délicats effluves de cumin –, camouflant une délicieuse salade de hareng fumé (maison) mêlé à des pickles de radis. Et enfin S comme sorbet au chocolat noir, accosté sur un grué de cacao et sous une croustillante tuile chocolat, que le taulier nous proposait d’enrober d’un verre de macération aromatique de Philippe Viret (8 €) ou de l’une des multiples bouteilles d’une carte des vins sans parti pris. Bref, S comme superbe adresse.

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