Voilà sans doute l’une des tables mexicaines les plus authentiques de Paris. On devrait presque parler de gastronomie anahuac tant la cheffe, Mercedes Ahumada, prône un retour aux racines pré-hispaniques. Ici, chez Chicahualco (son village natal), pas d’escadrille de tacos sous un éboulis de cheddar mais des plats inédits sous nos latitudes aux intitulés et ingrédients franchement déroutants si l’on n’a pas fait LV2 olmèque. Dans une salle épurée, sans crâne coloré ni copie de Frida Kahlo à l’horizon, on commence par un chausson de maïs craquant, fourré de requesón (une sorte de ricotta), escortée d’un velours de purée de carotte et allumé d’une sauce aux piments de là-bas (ancho, mulato, arbol…). Un bel équilibre entre chaleur et douceur. Puis arrive le mole de la casa, brun édredon de sauce aux 22 (!) ingrédients et 48 heures de cuisson, où se lovent une doublette de boulettes d’effiloché de canard confit, coiffées d’épinards. Un plat tout simple pourtant puissant et complexe qui convoque des saveurs de fruits secs, de piment, de touches d’amer cacaoté, à saucer avec des tortillas maison elles aussi au goût tranché. Sombrero bas pour cette assiette ! Suivant les conseils de l’accorte Philippe, mari de Mercedes, on accompagne ce voyage d’un verre de tequila 1800 reposado (au fuego adouci après quelques mois en fût) qu’il ne faut évidemment pas vider comme un desperado pour en sentir toutes les subtilités. La carte en propose une quinzaine d’autres aux côtés de mezcals et spi

17e arrondissement : les bars et restaurants
Nos meilleures adresses pour boire et manger dans le 17e arrondissement.
Dans ce coin de 17e, sorte de no wine’s land oublié des baravs, Jean-Baptiste Ascione, proprio du Petit Gris voisin, et Antoine Maffray (Les Vendanges d’Antoine, compositeur de cave) ont pondu une cave à manger avec son lot de petites assiettes à partager et de vins naturels. Ici, point de murs grattés, d’ampoules à filament ou de casquettes Patagonia. Les compères ont dress-codé leur lieu dans une ambiance sudiste : murs terracotta, plafond vert bouteille, mange-debout et cuisine spectacle d’où partent quelques tapas plutôt bien troussées : fabyleuse tartelette de petits pois et brocciu (14 € quand même) ; roboratives rillettes de saumon coiffées de pétales de daikon mandoliné ; tranches de porchetta recouvertes de scamorza dégoulinante ; bonne compote de rhubarbe, labneh et crumble… Autant de joyeusetés à bécoter entre cols blancs (le 8e n’est pas loin) sur une BO rockeuse ascendant 70's, malheureusement servies avec une crispante nonchalance. A la carte des vins, une ribambelle de propositions sans intrants mais droites comme des i, où des bouteilles de cadors du nature (Pierre Frick en Alsace, Georges Descombes en Beaujolais...) croisent quelques étiquettes moins vues comme les loire de Luc Sébille (Les Débonnaires, 37 €) ou le muscadet de David Landron (36 €)… En somme, rien de révolutionnaire, mais une bonne excuse pour traverser le périph pour les Levalloisiens assoiffés. Chez Time Out, tous les établissements sont testés anonymement par nos journalistes, en payant
Situé au rez-de-chaussée de l'hôtel Eldorado, le Bistrot des Dames est un repaire bien connu des habitués du quartier. Si l’intérieur est cosy, avec son joli comptoir à l’ancienne, sa déco rétro agrémentée de réclames d’un autre temps, c'est surtout son petit paradis de jardin, havre de verdure secret, qui attire. L’endroit rêvé pour emmener tous vos amis qui affirment que Paris n’est que bitume et pollution. On y vient pour boire un verre, déjeuner ou dîner.Ce qu'on y mange ne nous a jamais laissé un souvenir impérissable, mais une vaste carte des vins vous laissera hésiter entre plusieurs crus. Le personnel est souvent débordé mais très sympathique.
Il nous aura fallu grimper jusqu’aux Batignolles pour manger espagnol ! Au rez-de-chaussée de la Maison Eugénie, le groupe hôtelier Machefert (1K, Kube…) a eu la bonne idée de planter un resto-bar à tapas hispanique, histoire de rester dans le thème – Eugénie de Montijo, l’épouse de Napoléon III, avait la réputation d’apprécier le vino tinto et la bonne chère. Ce qui saute aux yeux dès l’entrée, c’est ce splendide vitrail luminescent signé Margarita Dyukar surplombant le comptoir marbré duquel fusent olives ibères, amandes, pintxos… Mais c'est sous la véranda aux murs en azulejos émeraude et suspensions en osier que l’on revisite notre répertoire transfrontalier avec du jambon ibérique bellota Cinco Jotas suintant à souhait, des moules à l’escabèche, des impeccables gambas ail-citron, le tout accompagné de pan con tomate – malheureusement trop loin du vrai pan de coca pour être crédible. Sinon, le midi, quelques salades méditerranéennes font la nique aux tapas, comme celle méli-mêlant pois chiches, oignon, poivron rouge, coriandre fraîche et huile d’olive. Para beber, une carte pléthorique de vins sudistes et naturels vantés par l’excellent Jose González (ex-Brindisa à Londres), alternant domaines reconnus (Clos Lentiscus 2017 à 45 €) et crus confidentiels (macération de Ségovie de la bodega Gipsy à 9 € le verre). Bref, on se laisse facilement emporter au rythme de La Oreja de Van Gogh dans cette bodega 2.0 à la déco léchée et au service affable. Mais qui mériterait, peut-ê
On connaissait La Dame à la licorne, spectaculaire tapisserie de la Renaissance ; on connaît maintenant la Dame à la salicorne – poum tschi ! Elle s’appelle Carol Pender (ex-Mokoloco), est irlandaise, moins hautaine et beaucoup plus souriante que la première. Et puis son animal de compagnie étant un végétal, il ne fait pas caca arc-en-ciel partout. Plante saline 1 - 0 Animal légendaire. A midi, dans son vertueux bistrot de quartier axé sur le vert et la mer, Carol envoie donc une formule décarbonée comme les directives du GIEC (26 € entrée-plat-dessert). On picore, façon bonbons iodés, un bol de coques justes ouvertes à l’ail et au vin blanc sous un dais d’herbes. Puis on cuillère des gnocchis flottant telles des bouées de balisage dans un folichon bouillon acidulé où voguent des grands-voiles de blettes. Et en dessert, on boulotte avec les doigts une tartine sucrée de mascarpone et suprêmes d’agrumes couvrant un bon petit carreau de pâte sablée. Sur les étagères, des quilles de vin naturopathes mais avec de l’alcool quand même : surprenant tokaj sec hongrois (7 € le verre), vouvray tranquille de Vincent Carême (28 € la bouteille), pinot noir allemand de Weingut (31 €)… Et le soir, l’enseigne passe en mode apéro dînatoire. Chez Time Out, tous les établissements sont testés anonymement par nos journalistes, en payant l'addition à chaque fois, comme n'importe quel client !
Chassez le naturel, il revient au bistrot ! Telle pourrait être la devise de Thibault Sizun, ancien cuistot dégoûté des étoilés, passé en salle chez Eels et désormais heureux patron de ce bouclard racé des Batignolles, baptisé du prénom de son aïeule. Un bon vieux zinc, précieux conducteur de l’amitié, y côtoie des peintures sous cadre et des objets d’antiquaire sur ses deux élégants étages – dont une salle privatisable confidentielle avec service à la sonnette, idéale pour comploter la bouche pleine. La cheffe Soda Thiam (vue à Gare au Gorille) fourbit une cuisine néo-bourgeoise bien ouvragée : subtil lapin à l’escabèche sous un chou pointu grillé et mayo à l’estragon (12 €) ; fin carpaccio de langue de veau et endives (12 €) ; réinterprétation de la soupe mythique de Bocuse dite “VGE” (du nom d’un président accordéoniste) où barbotent divers légumes dans un bouillon de bœuf brûlant sous un dôme de pâte feuilletée (28 €) ; avant, en dessert, une épatante tarte aux pommes rustique puissamment poivrée à partager à deux (20 €). Pour les faims relatives, la formule entrée-plat-dessert est fort aimable (28 €) et côté soif, la carte des vins fait la fierté du patron (à raison) : blanc alsacien (9 € le verre), chardo d’arbois (42 € la bouteille), Ganevat collector (185 €) en plus d’un serieux arsenal de magnums. Chez Time Out, tous les établissements sont testés anonymement par nos journalistes, en payant l'addition à chaque fois, comme n'importe quel client !
Exit le Cyrano, antique caboulot où venaient se mettre un coup dans le nez (lol) André Breton et ses surréalistes. Et welcome le Cyrano version bistrot ! Les mosaïques Art nouveau, les peintures sous verre et les miroirs piqués d’époque ont été repris par une équipe venue du Café Noir, qui ouvre du premier kawa du matin au dernier verre le soir. Charleyne Valet, cheffe autodidacte passée par Nord Nord, cuisine pour dîner, entre le comptoir et le sous-sol, de petites assiettes d’inspi méditerranéenne. Comme ce soir-là, dans une ambiance brouhahesque : une plantureuse salade tomate, fraise, pastèque et féta, fraîche comme un hiver à Santorin (10 €), un vitello tonnato tout en onctuosité et – bonne idée – agrémenté de salicornes (10 €). Ou une caponata, un velours de ratatouille d’aubergine (9 €). On est moins fan du corn bread et sa crème de maïs, trop monomaniaque (9 €). À la carte des vins, l’incompréhensible absence de bergerac (on n’aime plus le fun ou quoi ?) se rattrape par une sélection certes ramassée (une quinzaine d’étiquettes), mais pas à la ramasse et déclinée au verre pour toutes les quilles. Le bourgogne blanc Domaine de la Cadette aux belles notes de caillou fait parfaitement le boulot (8 € le verre / 39 € la bouteille). Le midi, sympathique formule entrée/plat à 18 €. On pourrait dire bien des choses en somme, mais on va faire court : jeune homme, on valide le Cyrano nouveau. Chez Time Out, tous les établissements sont testés anonymement par nos journali
Pour qui ? Ceux qui cherchent un bistronomique de haut vol aux Batignolles Plat culte ? Ce parfait terre/mer : un dos de cabillaud aux moules, agrémenté de saucisse du Jura. A quelques pas du métal hurlant des voies ferrées de Saint-Lazare, un joli bistrot tout en longueur, façon deux salles, deux ambiances. Design clinique à l’entrée (deux petites tables hautes et un comptoir carrelés de blanc), bucolique au fond (mobilier patiné, belle table d’hôtes sous verrière, bouquets de fleurs fraîches). Aux manettes de ce cool spot ? Deux pointures : le chef Marc Cordonnier (ex-Passard, Ze Kitchen Galerie…) et le super sommelier Louis Langevin (ex-Meurice et Septime) qui propose une des plus belles cartes de jaja nature du 17e en réunissant plus de 150 vignerons ! Le menu, ramassé, change tous les jours, avec chaque midi deux entrées, deux plats, deux desserts au choix. Côté finances, deux options : le menu entrée/plat/dessert à 29 € ou celui en cinq temps, à 39 €. Ce jour-là, démarrage à fond les ballons avec une quille de blanc sec, Comète 2019, millésime si jeune et déjà si prêt à boire du Clos des Grillons (42 €). Parfait pour éponger le bon gras d’un maquereau cru sauce miso, servi sur un lit de chou rouge et coriandre, assaisonné de mayo aux anchois. La suite ? Une petite bombe de terre/mer : un dos de merlu parfaitement cuit, saupoudré de chapelure craquante et marié à des micro-dés de porc. Le tout flanqué de délicieuses orechiette (ces pâtes italiennes en forme de petites o
Dans la vivante rue des Dames, les Caves Populaires est un bar à vins sympathique, avec son ambiance franchouillarde, son choix de vins à la carte, ses planches charcuterie-fromage, et ses Saint-Marcellin-confiture. Une adresse conviviale à connaître absolument dans le quartier. On peut y jouer aux échecs ou aux cartes mises à disposition, ou s'accouder au zinc avec son ballon de rouge pour regarder passer les gens à travers les vitres de la grande devanture ancienne. Dans ce refuge de Bacchus se presse une clientèle d'habitués, mais tout le monde y est bienvenu. Le café est servi avec un bâton de cannelle, une petite attention très appréciable. Venez-y tôt, car les places se font rares à partir de 20h.
Pour qui ? Les amateurs de viande tendrement fumée à basse température Plat culte ? Les Beef Ribs : de succulents travers de bœuf Black Angus XXXL (sic) à 35 €, à dévorer avec les doigts façon Frank Underwood. Remballez vos santiags éculées cow-boys ! Ici c'est la classe à Dallas : panneaux lumineux Mondrian-style et design épuré dans la veine Art déco servent de decorum aux quatre-vingts couverts (une quinzaine en rab aux beaux jours en terrasse) ce soir-là. Outre le service impeccable, souriant et alerte, la star de la soirée est la carte, élaborée par une pointure du barbecue à NYC (Alexander Smith), en coprod avec Douglas Herrera, pitmaster de 24 ans repéré chez Rachel et Melt Oberkampf. Fumée au chêne, la viande envoie du bois !On pense aux classiques (poitrine de bœuf black angus et autres ribs de porc Duroc) et aux trois nouveautés aux saveurs voyageuses. Les Thaï hot wings : quatre ailes de poulet jaune, fumées puis frites minute, dopées à la sauce pimentée (11 €). Un Maple Bacon : épaisse tranche de bacon fumé qui fait trempette une semaine dans la saumure, terminée à la braise, avec caviar de moutarde (10 €). Et puis notre maousse Wood Fired Chicken à la mexicaine : un demi-poulet fermier, saumuré puis mariné 72 heures, fumé, grillé au charbon de bois… relevé par des cubes d’ananas grillé, une crème de jalapeño, et de la coriandre (16 €). Une Vedett IPA (6 €) pour faire glisser, et c’est le pied. En dessert, on snobe les beignets frits au caramel beurre salé ou le
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