Aïta Mon Amour : le duo incandescent de Widad Mjama, pionnière du rap féminin marocain, et Khalil Epi, pilier de l’électro arabe
© Chamza Bennour
© Chamza Bennour

Que faire à Paris en mai 2025 ?

Expos, restos, festivals, spectacles : découvrez tous les inratables à faire en mai 2025.

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Ça y est, le mois de mai est là, avec dans sa musette le mercure qui grimpe, des ponts à rallonge et un chapelet de bons plans. La truffe humide et le poil luisant, la rédac est partie fouiner aux quatre coins du Grand Paris et dans ce dossier, plus garni qu’un panier de pique-nique printanier, vous trouverez : des spectacles en tout genre, la crème des restos ou encore des festivals et expos. En mai, fête vraiment ce qu’il te plaît.

Plus de dossiers pour profiter du mois de mai

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Les meilleurs plans du mois de mai 2025 à Paris

  • Art
  • Peinture
  • 16e arrondissement
  • 5 sur 5 étoiles
  • Recommandé

L’exposition de David Hockney à la Fondation Louis Vuitton est l'événement artistique de la saison à plus d’un titre : superstar de l’art contemporain, David Hockney est peut-être le peintre le plus connu en activité, avec une carrière prolifique entamée dans les années 1960. C’est aussi une démarche assez exceptionnelle pour la Fondation Louis Vuitton, qui a invité l’artiste à choisir le thème et à s’impliquer personnellement – pendant près de deux ans de préparation – dans la conception de ce qui devient ici sa plus grande exposition à ce jour, avec plus de 400 œuvres réparties dans l’ensemble des galeries du bâtiment imaginé par l’architecte Frank Gehry. « Fondation Louis Vuitton ! Quelques-unes de mes toutes dernières peintures, auxquelles je suis en train de travailler, y seront présentées. Ça va être bien, je crois. » Il avait raison. C’était bien.

  • Que faire
  • Évènements & festivals

Dîner pour la bonne cause, ça vous dit ? Dimanche 18 et lundi 19 mai prochains, cap sur la très cool péniche Mazette ! Le lieu culturel flottant accueillera Cheffes!, banquet féministe, solidaire et festif mitonné aux petits oignons par l’association de solidarité alimentaire Ernest, en partenariat avec Time Out et l’association Bondir.e. Au total, 800 participant(e)s, 10 stands, et un menu en 5 temps (avec option végé’, bien sûr). Aux fourneaux, notamment, une trentaine de toques comme Manon Fleury et Laurène Barjhoux (Datil), Chloé Charles (Lago) ou encore Alessandra Montagne (Nosso). Toutes bénévoles, elles ont accepté de relever le défi en imaginant, en binôme avec des commis.e.s de choix leurs plats préférés, version petites assiettes à partager. Tout ça sur fond de jaja de vigneronnes indépendantes et de bon son.

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  • Bars à cocktails
  • Les Halles
  • prix 2 sur 4
  • 4 sur 5 étoiles
  • Recommandé

Isadora, qui la joue discret lupanar néo-Art déco depuis 2017, a pris récemment un net virage mixo. Charly Clain (ex du Rehab) et son équipe, dont Maxime Caillet (qui a quitté le Boubalé où il nous avait emballés), y proposent une carte de cocktails travaillée inspirée des sept péchés capitaux. La confession débute par un Colère (mezcal, tequila, cèpes et cumin, porto rouge, shrub de betterave, huile de sésame piquante). Un cocktail aux goûts tranchés, dont le piment titille la langue avant de laisser place au cumin et aux notes torréfiées du sésame. Tandis que la bande-son rend hommage aux fantômes rock de la décennie 67-77, on en profite pour réclamer le droit à la Paresse (rye whisky, whisky tourbé, orange, sirop de laurier, citron, clarifié au lait de chèvre). Un drink qui se révèle transparent, au propre comme au figuré. L’ensemble manque de caractère et seuls le soyeux du lait et une légère pointe de tourbe émergent dans le verre. De bar à cocktails pour cadres en début de service, Isadora se transforme à l’heure où la plupart des autres établissements baissent le rideau : un peu comme au Harmony, la BO vire hip-hop 80’s-90’s et house, et la salle accueille bartenders post-service et oiseaux de nuit en quête d’un dernier péché avant de se coucher.

4. Se faire du bien au Grand Week-End de la beauté de la Samaritaine

Du 22 au 25 mai, la Samaritaine accueille la deuxième édition de son Grand Week-end de la Beauté. Pendant quatre jours, le grand magasin devient un espace dédié à l'exploration des soins, du maquillage et du parfum à travers plus de cinquante animations gratuites. Ateliers, masterclasses, performances et rencontres rythmeront l’événement, avec la participation de grandes maisons comme Guerlain, La Prairie, Maison Francis Kurkdjian, Aesop ou Valentino, aux côtés de marques émergentes. Le public pourra s’initier aux gestes professionnels, découvrir les dernières innovations cosmétiques et participer à des séances de maquillage express orchestrées par la Make Up For Ever Academy.

L’expérience se prolonge côté restauration avec une offre bien-être chez Ernest et Ernest Café. Un beauty bag sera offert dès 150 € d’achats. 

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  • Théâtre

Du 9 au 11 mai, l’événement national "Tous à l’Opéra !" revient pour une 18ᵉ édition gratuite dans 23 opéras à travers la France, dont quatre en Île-de-France. Visites, ateliers, coulisses et cours de chant seront au programme de cette édition placée sous le thème du "Melting Pot", menée par le danseur François Chaignaud et la mezzo-soprano Marina Viotti, récemment vue avec Gojira à l’ouverture des JO. A l’Opéra Garnier, outre des visites libres des espaces publics, il faudra absolument assister au cours magistral de danse classique le 10 mai dans le Grand Foyer, professé par Andrey Klemm ou aux ateliers de chant choral de Luce Valois le même jour. Mais le plan qui nous chauffe le plus, c’est cette déambulation au milieu des ateliers perruque et maquillage où l’on pourra assister à la transformation de quatre personnages du répertoire, dont la fée Carabosse (dans La Belle au bois dormant de Rudolf Noureev). Magique.

6. Danser jusqu'à la ligne du d'arrivée de la Marateuf, ce festival queer de 42h

Amis noceurs, vous en avez votre claque de vos potes qui se sont entraînés pendant des mois pour le marathon sans sortir ? Vous tenez votre revanche avec la Marateuf, qui revient pour une deuxième édition du 16 au 18 mai. La Marateuf, c’est ce festival électronique queer pas fâché avec les vitamines, étalé sur 42 h (comme la distance du marathon, vous l’aviez ?) et plusieurs clubs et lieux de la capitale. Les points de ravitaillement de l’année seront notamment placés à Dock B, avec une soirée usinée par les collectifs Dyketopia et Rawmantique ; à Petit Bain, pour un after cogéré par Kluster et Afro Queer Rising, entre sieste méditative, cours de DJing, banquet et DJ sets ; ou une soirée sous le périph à Virage, gérée par Aïe. Pas de t-shirt finisher distribué à l’arrivée, seulement des sourires.

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7. Fêter l'anniversaire de Queer Education à la Station

Cinq ans qu’ils mettent des paillettes dans l’éducation, et pas seulement dans les manuels scolaires. L’association Queer Education, en résidence à La Station, souffle ses cinq bougies comme elle a mené ses combats : dans la joie, l’ouverture et la lutte collective. Fondée pour rassembler les professionnels de l’éducation et toutes les personnes concernées par les questions queer à l’école, l’asso milite pour une éducation plus inclusive, loin des normes cis-hétéro-patriarcales qui traînent encore dans trop de salles de classe.

De 18h à 23h, cap sur Station Sud pour l’apéro d’anniversaire. Au menu ? Discussions, rigolades, chips et convictions. Le tout à prix libre, parce qu’évidemment, l’inclusivité ne s’arrête pas au portemonnaie. Et une fois la cloche de la récré sonnée, direction Station Nord, où Erreur de Jeunesse reprend le flambeau. Ambiance : BPM militants, dancefloor en transe, et dérapages contrôlés à coups de sonorités queer et de pédagogie rave. Une nuit comme une dissertation enflammée contre les carcans.

Quand ? vendredi 16 mai, de 18h à 23h
Où ? La Station — Gare des Mines, 29 Av. de la Prte d'Aubervilliers, 75018 Paris

  • Chinois
  • Roquette
  • prix 3 sur 4
  • 5 sur 5 étoiles
  • Recommandé

Avec SENsation, voici un bistrot nouveau d’influence chinoise qui porte beau ses murs de pierre grattés, tout juste sinisés de panneaux de bois laqués et de quelques luminaires en forme de pagode. Le chef hongkongais Samuel Lee (Sen, de son prénom chinois) a quitté les cuisines cossues du Shangri-La pour le pavé de la rue Saint-Maur, où il interprète les grands classiques de la gastronomie de Canton et du Sichuan avec une maestria toute mandarinale et sans minauderie. Les bouchées vapeur siu mai, si souvent galvaudées, sont ici totalement maîtrisées avec leur farce porc-crevette dense et juteuse (9 € les deux pièces) ; le poulet frit et épicé kung pao est rendu à son rang impérial (22 €) ; le porc laqué, succulent de minimalisme, est magnifié au cognac (22 €) – à écoper d’un bol de riz (4 €) ; et le mapo tofu végétarien (relevé mais pas incendiaire) est parmi les tout meilleurs goûtés en cette année du Serpent de Bois (20 €). À boire, des vins naturels français comme ce délice de blanc savoyard des Ardoisières (12 € le verre), plus minéral en bouche qu’une sucette de schiste, des thés pu’er et des alcools chinois encore méconnus comme ce Kweichow Moutai, eau-de-vie de céréales qui fait se pâmer les connaisseurs (12 € les 4 cl). Bref, un sino-bistrot sensass !

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  • Art
  • Photographie
  • Le Marais
  • 4 sur 5 étoiles
  • Recommandé

Pionnière de la Nouvelle Vague, immortalisée par les films qu’elle a réalisés à partir de 1955 et qui ont fait le tour du monde, Agnès Varda était aussi plasticienne et photographe. C’est cette dernière pratique (et première car elle a exercé à partir de 1950 le métier de “maître artisan photographe” après des études à l’École du Louvre et un CAP photographie) que le musée Carnavalet a décidé de mettre en lumière jusqu’au 24 août dans l’exposition Le Paris d’Agnès Varda

10. Dénicher les futures stars du rock pendant le festival du Supersonic

Block Party triple la mise, tout en grandiloquence ! Du 29 au 31 mai, le festival pensé par le Supersonic déplie sa troisième édition dans tout le quartier de la Bastille, prenant notamment ses aises au Badaboum ou à la Méca. Nouvelle taille mais même credo : convier pendant trois jours 120 (!) groupes de rock indé (quasi tous anglo-saxons) encore sous la ligne de flottaison de la notoriété. Et quand on parle de rock indé, c’est au sens large : pop, punk, psyché et toutes leurs déclinaisons préfixées ont voix au chapitre. Notre conseil (qu'on s'applique) ? Prendre de bonnes grolles et être curieux en enquillant les concerts. Vous pourriez même, sans faire exprès, tomber sur de futures stars.

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11. Apercevoir pour la première fois Romancero Queer, le nouveau spectacle tout en déconstruction de Virginie Despentes

Après l’adaptation de Vernon Subutex au Théâtre de l’Odéon par Thomas Ostermeier en 2022, Virginie Despentes a elle-même mis en scène sa première pièce en 2024, Woke, drolatique chant anti-réactionnaire écrit à quatre mains. En mai 2025, elle revient au plateau avec un texte en cours d’écriture, Romancero Queer, monté au Théâtre de la Colline. Si l’on ne sait encore rien du propos (même si le titre nous aiguille), on connaît déjà le casting – presque le même que pour Woke, avec la rappeuse Casey, le comédien Amir Baylly ou la drag-queen Soa de Muse. L’autrice serait-elle en train de constituer une troupe ?

  • Gastronomique
  • Invalides
  • prix 3 sur 4
  • 5 sur 5 étoiles
  • Recommandé

Voilà donc Romain Meder (vraiment) en ses terres. Déjà, le nom Prévelle vient d’un lieu-dit près de Neurey-lès-la-Demie, son village natal en Franche-Comté. Ensuite, il devient enfin chef-propriétaire, totalement libre de continuer d’explorer sa cuisine empreinte de naturalité. Une gastronomie où le zéro déchet n’est pas une posture (le premier amuse-bouche ? Une umamiesque tuile d’épluchures !), et le local de saison une évidence. On découvre – étonné – que les asperges blanches, plus fondantes que les neiges du Kilimandjaro et iodées d’un condiment au caviar, se marient parfaitement avec la modeste mais puissante ortie (en tartare et en velouté). Puis, un homard parfaitement nacré arrive, escorté d’une émulsion de son corail, d’un prodigieux croustillant fait avec sa tête et de petits pois croquants à la menthe. Les vins, aux tarifs à la hauteur des frais de bouche d’un député, explorent logiquement la biodynamie. En dessert légumier inclassable, l’acide de la rhubarbe en plusieurs façons convole avec un sorbet livèche au goût de céleri et un granité de bourgeon boisé. Oui, on est vraiment bien chez Romain Meder.

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13. Danser sans fin devant Folia, ce double ballet entre folklore portugais et eurodance

Diptyque extatique. Le temps de trois soirées à la Villette (du 5 au 7 mai), deux de nos chorégraphes préférés du moment partageront la scène de la Grande Halle avec des créations portées par les danseurs du Ballet de Lorraine. Deux pièces en forme de fête, signées Marco da Silva Ferreira et Maud Le Pladec, mêlant pour l’une folklore portugais et eurodance, explorant pour l’autre l’intensité d’un climax cinématographique à 130 BPM. Des ballets effrénés, captivants, qui risquent de vous donner envie d’aller transformer l’essai en club en deuxième partie de soirée.

  • Musique
  • Musique

Pendant quatre jours, le repère arc-en-ciel du Rosa Bonheur se réunit avec le Secours Populaire pour une nouvelle édition de sa Fête au Village, dont l’idée est de récolter un max de pépettes pour offrir des vacances à des enfants et à leurs familles en difficulté. Pour appâter (et faire danser) le chaland, le Rosa fait du Rosa en proposant du stand-up, une fanfare, un bal des majorettes, des ateliers de DJing, une tombola avec les drags La Big Bertha & Loulou de Cacharel et bien sûr une ribambelle de DJ sets. Pour ces derniers, on comptera sur l’inclusive soirée La Chatte en Feu pour ouvrir le bal, Camille Doe, co-cheffe du collectif Gogo Green ou sur une tripotée d’habitué(e)s telle la queen de la cérémonie des JO Barbara Butch. Pour les amateurs de records, 28 000 € ont été récoltés l’an dernier. On compte sur vous pour le dépasser.

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  • Dans nos Verres

Changement d’état civil et d’adresse pour la 4e édition du salon défricheur organisé par l’agence Soif. « Premier.e.s de cuvée » devient « Premier Jus », un nom plus épicène et facile à prononcer pour une philosophie inchangée : mettre en vedette les premiers millésimes de 30 vigneronnes et vignerons nature, mais aussi des spécialistes du sans-alcool et des fanatiques des alambics installés depuis moins de 3 ans. Attendez-vous à de l’inédit, de l’étonnant, du très bon. Qui sait, la future star des ceps se cache peut-être ici ! Le salon quitte la Recyclerie pour un nouveau tiers-lieu classieux en plein centre de Paris : les Arches citoyennes, installé en face de l’Hôtel de Ville, dans l’ancien siège de l’AP-HP. Le samedi soir, le salon enfile ses habits de bamboche. On pousse les stands et on met la table pour se régaler en compagnie des viti, lors d’un banquet mets et vins cuisiné par Alexis Bijaoui. Et enfin, le mur d’enceintes apporté par Unlimited Hifi n’est pas là que pour décorer : les DJ Maxye et Grand Soir vont les faire rugir sur le dancefloor pour une fête (gratuite !) jusqu’à 2 h.

  • Voyage
  • Transport et Voyage

Si l’impressionnisme était un deck Pokémon, Giverny serait la plus brillante des cartes. La graine de l’idylle est plantée en avril 1883 : Claude Monet descend du train en provenance de la gare Saint-Lazare avec femme, enfants et chevalet, et s’installe dans une maison de paysan cerclée d’un hectare de terrain. Il n’en repartira que 43 ans plus tard, les pieds devant, pour rejoindre le cimetière de la ville où il est encore enterré aujourd’hui. Entre-temps, le parrain de l’impressionnisme se sera amouraché de Giverny, la représentant sous tous ses angles, modifiant son visage, sa démographie et son destin, en faisant, près de cent ans après sa mort, l'une des escapades les plus cotées du marché francilien. 

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  • Musique
  • Musique

La friche-club électronique gérée par l’agence Bonjour/Bonsoir plantée sous le périph dans le 17e, est de retour pour un quatrième tour de circuit. Seules aux rênes de la prog, la DJ Rag du collectif queer Barbi(e)turix ancre plus que jamais la ligne paritaire et inclusive autour d’un spectre artistique ultra-élastique. Sur l’affiche, on découvre des noms officiant dans toutes les chapelles et générations électroniques, avec une large place accordée aux collectifs faisant vivre les nuits de la capitale.

  • Art
  • 7e arrondissement
  • 5 sur 5 étoiles
  • Recommandé

Chef de file de la photographie humaniste, Robert Doisneau est très probablement le photographe français le plus connu au monde : selon sa fille Francine, l’Atelier Robert Doisneau et son fonds de 450 000 négatifs ont contribué à 158 expositions depuis son décès en 1994. Un chiffre impressionnant qui témoigne d’une appréciation quasi universelle, mais qui sous-entendrait presque que tout a été vu et dit sur l’auteur de l’incontournable Baiser de l’Hôtel de Ville. Pourtant, la nouvelle exposition que l’on peut voir au musée Maillol jusqu’au 12 octobre – après deux ans de préparation et l’aide de ses deux filles, Francine Deroudille et Annette Doisneau – a pour ambition de faire passer quelque chose au-delà des images : “une manière de regarder les autres”.

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19. Faire un tour de Magic Barbès, le festival qui célèbre toute la diversité du quartier

Du 21 au 25 mai 2025, le festival Magic Barbès revient pour sa quinzième édition avec un mot d’ordre en étendard : "Futur Citoyen". Cinq jours de rencontres, de concerts, d’ateliers, de débats et de création où le quartier montre ce qu’il sait faire de mieux : rassembler, en fédérant artistes, habitant(e)s et associations de la Goutte d’Or. Dans une époque où les quartiers populaires sont trop souvent mis à l’écart du récit national, Magic Barbès prend le contre-pied et montre à quel point ces territoires sont au cœur de l’innovation sociale et culturelle. Ici, on ne théorise pas la citoyenneté, on la vit. Dans une battle de danse sur le parvis d’un centre social. Dans une table ronde sur l’avenir des médias de quartier. Dans une installation montée avec trois bouts de ficelle, mais beaucoup de talent.

  • Art
  • Textile
  • Le Marais
  • 4 sur 5 étoiles
  • Recommandé

Même chez les amateurs de mode les plus avertis, peu savent qu’Azzedine Alaïa a un jour signé des vêtements pour Thierry Mugler. C’est pourtant bien cette affinité créative qui a provoqué la rencontre entre les deux grands couturiers — point de départ d’une amitié, d’un respect mutuel, d’une entraide et d’un dialogue qui perdureront malgré des styles et des personnalités très différents. C’est aussi ce lien qui inspire l’exposition Azzedine Alaïa, Thierry Mugler – 1980-1990, Deux décennies de connivences artistiques, visible jusqu’au 29 juin à la Fondation Azzedine Alaïa. Un événement qui réunit une quarantaine de pièces signées Mugler, issues de la collection personnelle d’Alaïa (il en a conservé plus de 200), mises en regard de ses propres créations. Plutôt qu’une rétrospective, l’exposition propose ainsi le regard du couturier franco-tunisien sur le travail de celui qui se faisait aussi appeler Manfred Thierry Mugler.

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21. S'ambiancer sur les flots du festival croisiériste de la Madrague

Le festival entre croisière sur la Seine et club à quai signé Allo Floride revient pour une quatrième édition, du 7 au 18 mai. Le concept reste inchangé : dix croisières musicales de deux heures, suivies de soirées à quai qui s’étirent jusqu’à 3 h (voire 5 h pour les plus vaillants). Côté bande-son, cap sur un large spectre house/disco, avec en ouverture une croisière 100 % meufs – Fishbach ou Flore Benguigui aux platines – animée par la drag-queen Le Filip. Suivront une noce French House avec Barbara Butch (l’icône de Madame Loyal et des JO) en tête d’affiche ; une Omizs Party qui mixe house et rap sans vergogne ; un set d’Enflure, DJ-producteur capable du pire (donc du meilleur) entre trance et hyperpop ; et, pour accoster en beauté le 18 mai, un vétéran de la house de Detroit : Terrence Parker.

22. Célébrer en grand les banlieues au musée de l’Histoire de l’immigration

Honnie sur les plateaux télé, la banlieue est célébrée dans les musées. Dans le sillage de l’expo Trésors de banlieues à Gennevilliers, le Musée de l’Histoire de l’Immigration accueillera du 11 avril au 17 août, la rétrospective Banlieues chéries. À l’aide de 200 documents d’archives (photos, témoignages, peintures, design…), il s’agira de montrer les banlieues sans fard et sans fantasme, notamment à travers le regard de celles et ceux qui y vivent, tout en pointant leur rôle pionnier d’un point de vue architectural et leur pouvoir d’attraction pour les artistes – coucou les grands ensembles, Monet ou Doisneau. Des banlieues, terres d’accueil des diasporas du monde entier, qui, depuis des décennies, portent en elles les engagements politiques pour plus de droits et d’égalité. Très bons points : la mention d’un bureau de presse pour mettre en avant des médias comme le Bondy Blog et des événements hors les murs, directement en banlieue.

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23. Fouiller dans la galerie de persos de Moguiz pendant son spectacle au Petit Saint-Martin

Maintenant qu’Instagram et TikTok sont devenus de vrais tremplins pour la scène, les Reels jouent les prolongations IRL. Pour le comédien Moguiz et ses truculents alter ego (vos pires et/ou meilleurs collègues de bureau, notamment), le baptême s’est fait au Petit Saint-Martin, où son premier spectacle est joué jusqu’au début de l’été. On y retrouve ses attachiants persos, mais pas que : Coucou !, c’est aussi l’occasion pour le public d’en apprendre un peu plus sur l’homme sous la perruque (et les faux crânes).

  • Musique
  • Musique

Hip hip hourra pour Dua Lipa ! Dans le sillage de triomphales dates de l'été 2024, la nouvelle prophétesse de la pop déclinera son Radical Optimism Tour en Europe avec trois escales françaises : deux à Lyon les 15 et 16 mai et surtout une halte parisienne le 23 mai à Paris La Défense ArenaL’occasion pour l’artiste de présenter tout en grandiloquence son album Radical Optimism, porté par “Houdini”, ce rebondissant tube LV2 disco produit par Kevin Parker de Tame Impala.

 

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25. Montrer dans le train de la colère (et du rire) avec le spectacle de Swann Périssé

Calme, mais pas trop. Voire pas du tout. Dans son nouveau show, Swann Périssé va plutôt au-devant de sa propre colère, explorant un sentiment qui, selon de despotiques convenances, sied mal aux jeunes filles. Comment, pourtant, ne pas la connaître ? Et comment la gérer, cette colère, la contenir ? La question est posée frontalement aux spectateurs, les conduisant à analyser la leur. Un spectacle enthousiasmant, qui montre que l’humour peut parfaitement s’emparer des sujets qui fâchent, en profondeur et dans la bonne humeur.

26. Mettre ses lunettes pour décrypter l'expo sur le flou à l'Orangerie

Pour la première fois, l'Orangerie fait le point sur le flou. En partant de ses racines esthétiques (Monet, sa maladie des yeux et ses Nymphéas nébuleux), cette exposition thématique fait dialoguer œuvres picturales, vidéos, photographies et installations pour montrer l'importance du flou, du confus, de l'incertain dans la création contemporaine. En créant une distance bienvenue avec la réalité, le flou permet des réinterprétations d'un monde où s'érodent les certitudes.

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27. Retourner sans fin au Sample, notre friche chérie bagnoletaise

Ça fait un peu disque rayé mais on ne cesse de répéter qu’on adore le Sample, cette friche mi-dedans mi-dehors située à Bagnolet. Depuis le 26 avril, vous avez à nouveau la possibilité de gambader dans les 2 000 mètres carrés d’espaces extérieurs. Comme d'hab', la prog s’articule entre concerts et DJ sets d’artistes (toujours de haut vol) à apprécier à l’air libre, marchés, ateliers en tout genre et expos.

28. Sauter sur le château gonflable du Cid de Jean Bellorini

Bienvenue dans les jeux de l’amour. Jean Bellorini, dont les scénographies sont toujours aussi poétiques que les textes qu’il met en scène, s’attaque à Corneille. Dans sa variation autour du Cid, les amours contrariées de Rodrigue, Chimène et l’Infante se jouent sur le sol incertain (et favorable aux rebondissements) d’un château gonflable. Si les répliques cultes de la pièce sont conservées, le texte est réinventé et actualisé par les comédiens qui, sur cette scène mouvante, sont à la fois eux-mêmes et leurs personnages.

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29. Partir sur les traces des habitants de l'Ouest américain avec le photographe Richard Avedon

En 1985, le photographe des stars et des podiums Richard Avedon fait un grand pas de côté dans sa carrière en sortant In the American West. Avec ce livre, il rend compte d’un projet entamé six ans plus tôt pour lequel il a sillonné l’Ouest américain et portraitisé en grand format plus d’une centaine de locaux issus des classes populaires (ouvriers d’abattoirs, mineurs de charbon, barmaids, prisonniers…), très loin de l’imaginaire du modèle américain triomphant. Une série de 103 portraits (ceux ayant servi à l’édition de l’ouvrage) qui sera pour la première fois exposée dans son intégralité en Europe à la Fondation Cartier-Bresson, flanquée de documents inédits (tirages tests, échanges épistolaires, Pola préparatoires).

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