Moulures au plafond, bergères moelleuses, lustres full cristal, tableaux néoclassiques : c’est dans ce décor ampoulé que Christophe Pelé, artiste fou et toque brûlée de la gastronomie, délivre sa fascinante partition. Dans cet hôtel particulier rechapé Napoléon III en 2015, on ne mange jamais deux fois la même chose – le chef improvise avec ce qu’il a reçu le matin – mais c’est toujours juste, enthousiaste et surtout délicieux. Ce midi-là, dans un menu en quatre services (180 €), il a déroulé un impressionnant déjeuner entre terre et mer, France et Asie, où l’on a pu croiser des crevettes entières en tempura, des pibales lovées avec de la cervelle, des rougets grillés qui s’amourachent de moelle et de gingembre, un yin yang de gyoza de ris de veau à l’encre et tartare de seiche, une huître pochée et un consommé de bœuf… Demandez à visiter la cave voûtée et ses milliers de bouteilles pour vous en mettre plein les yeux avant d’aller prendre le café devant la cheminée tandis qu’un piano électrique joue pour vous.
De l’Arc de Triomphe à la place de la Concorde, le 8e arrondissement s’étale crânement de part et d'autre des Champs-Elysées. Au menu ? Un luxe contagieux, qui investit aussi bien les magasins du Triangle d’or que les restaurants, bars et hôtels environnants. Et qui continue d’attirer une foule de curieux du monde entier pour baver devant ses vitrines. A raison, parfois, car c’est ici que se trouvent certains des meilleurs restaurants de la capitale (voire du monde), et quelques-uns des plus beaux palaces. Evidemment, à moins d’être une Kardashian en goguette, il y a peu de raisons de s’y aventurer tous les jours (et rares sont les Parisiens qui y élisent domicile) ; mais de grandes occasions peuvent pousser à y faire un petit détour. A condition de savoir séparer le bon grain de l’ivraie, et de ne sélectionner que la fine fleur de ce quartier de riches collectionneurs.