Sol en casson, vieux zinc patiné par des lignées de coudes et tables collées serrées prises d’assaut par des Américains en plongée parisienne, on ne vient clairement pas là pour le décor, mais pour la belle cuisine ménagère de Thomas Brachet. Des classiques de bistrot qui claquent et donnent le sourire comme un dialogue d’Audiard. On commence par des œufs coiffés d’une efficace mayo aux herbes excitée par des dès d’anguille fumée. Puis débarque la star, la saucisse purée. La première est pleine de goût, la seconde pleine de beurre, et l’ensemble cerné d’un puissant jus de viande. Une assiette qui pourrait faire du cinéma et s’impose comme un des plats à goûter une fois dans sa vie de Parisien. On termine ce déjeuner pompidolien par un ramequin de riz au lait et son caramel au beurre salé... Les liquidités sont assurées par Tristan Renoux, fondateur des lieux et sommelier malicieux qui pioche dans les étagères des cadors du nature : riesling de Vincent Fleith (44 €), montlouis de Frantz Saumon (50 €)…
Que des numéros 10 dans sa team. De Strasbourg-Saint-Denis à Jaurès, et tout autour du canal Saint-Martin, le 10e arrondissement compte pléthore de nos adresses préférées de la capitale. Plus Gaspar Noé qu’Emily in Paris, le quartier n’est ni le plus propre, ni le plus charmant de la capitale, mais c’est sans conteste l’un des plus souriants. Bon vivant et pluriculturel, le 10e regorge de restos où découvrir des cuisines du monde entier sans se ruiner, et de chouettes bistrots portés sur la bonne bouffe, le bon vin et la bonne ambiance. En plus de concentrer certains des meilleurs théâtres parisiens (Bouffes du Nord, Scala, Porte Saint-Martin…), le quartier est aussi et surtout celui de toutes les soifs, avec ses mille et un bars bondés toute l’année. Petite bière ?