Pendant les Années folles, le 6 impasse de la Défense abritait une salle de bal, un cabaret et un « hôtel d’amour » où les foules égrillardes du 18e arrondissement venaient se trémousser sur des airs d’accordéon. Puis, au batifolage de la guinguette d’Isis succède la folie du jeu : après la Seconde Guerre mondiale, le vaste bâtiment enfoui derrière la place de Clichy devient le plus grand PMU de France. Ce n’est qu’en 2006 que la Ville de Paris remet ces lieux de loisirs et de débauche dans le droit chemin pour en faire un espace de réflexion, d’exposition, de production et de dialogue voué à l’image documentaire. Analyser le réel dans toute sa complexité, bousculer les perceptions, esquisser l’histoire des temps présents, multiplier les approches visuelles… A travers ses expos, ses spectacles, ses débats, ses projections et son programme pédagogique ambitieux, le BAL s’échine à cultiver une « zone franche » sur le terrain de la documentation. Autrement dit, sous la direction de Raymond Depardon, cette initiative indépendante s’engage à interroger les enjeux historiques, politiques et sociaux de la représentation du réel par l’image contemporaine. Comme pour défier un monde saturé par le visuel – et se protéger des ravages de la société du divertissement.

18e arrondissement : les lieux culturels
De quoi prendre un bon bol d'art
La boutique montmartroise Spree, qui combine mode pointue, art contemporain et design, a ouvert sa propre galerie en 2010. Et pour son emplacement, les propriétaires se sont installés en face du magasin, dans une ancienne boutique de papier peint qui a gardé sa devanture. S'y exposent les œuvres des artistes résidents, ainsi que celles d'artistes actuels.
Un lieu qui a du cran et qui souffre d’une délicieuse hyperactivité. Planté sur une pente de la butte Montmartre, le 22 rue Muller occupe une place particulière dans le paysage parisien. Jeunes artistes culottés, soirées électriques (et arrosées) et expositions de très courte durée rythment la vie de ce petit OVNI débridé de l’art contemporain. Parfait pour prendre le pouls d’une nouvelle génération qui résiste aux lois du marché avec un grand M.
Voici un lieu hybride, construit comme un trait d’union entre l’islam et la culture qui l’entoure. Une première en France. La loi de 1905 qui interdit la subvention publique des cultes rend effectivement difficile la cohabitation entre religion et art à l’intérieur des mêmes espaces. Pourtant, à l’Institut des Cultures d’Islam, coincée entre deux niveaux consacrés aux expositions, est venue se loger une salle de prière. Evidemment, c’est avec précaution que la Mairie de Paris a dû mener ce drôle de navire. Il aura fallu trouver des acteurs extérieurs pour financer l’espace religieux et assumer ses frais de fonctionnement. C’est la Société des habous et lieux saints de l'islam, une association liée à la Grande Mosquée de Paris qui a alors répondu présente, contribuant ainsi à alléger, sans la résorber, la pénurie de lieux de culte pour les musulmans parisiens. Le pari était risqué et les détracteurs nombreux, mais le projet aura finalement vu le jour, sur les trottoirs cosmopolites de la Goutte d’Or. L’ambition de cet Institut ? Créer un dialogue, favoriser les échanges entre la population de Barbès, les fidèles et les amateurs d’art. Construire des ponts donc, mais aussi faire prendre conscience de l’existence d’une identité. Qu’elle soit musulmane, ou simplement liée à ce quartier multiculturel et bouillonnant. De très belles expositions ont donc été mises en place, un hammam est également installé au sous-sol et plusieurs conférences, brunchs littéraires et visites guidé
Truffaut, Nijinsky, Berlioz, Degas, Offenbach et le poète allemand Heine reposent tous au cimetière de Montmartre. Zola y résidait avant son déménagement au Panthéon. La première grande célébrité du french cancan la Goulue, un des modèles favoris du peintre Toulouse-Lautrec, et Alphonsine Plessis qui inspira à Alexandre Dumas 'La Dame aux camélias' et à Verdi 'La Traviata', sont aussi enterrées dans ce qui est connu comme le « cimetière du Nord ». Et que dire du monument démesuré qui signale la dernière demeure du duc de Montmorency ? Un peu m'as-tu-vu. Une visite sur la tombe de la star de la variété française Dalida s’impose, autant pour admirer son imposante statue que pour apercevoir les étranges fans qui viennent en pèlerinage. Un monument funéraire grandiose, représentant la chanteuse qui s’est donné la mort en 1987, commémore cette icone de la pop et de la culture gay. Pour s'y rendre, il faut passer devant la tombe du médecin de Dalida, Guy Pitchal, une escale à ne pas rater. Une partie de son buste a été sculptée en creux, ce qui donne l'impression que le visage du défunt vous suit partout... inquiétant. Mais le plus important reste les balades hasardeuses qu'on peut faire dans ce cimetière, dont la topographie insolite, à cheval sur la butte, permet des points de vue incroyables : vues plongeantes ou profondes perspectives, c'est une joie pour les photographes et les promeneurs. Il faut dire que les tombes du commun des mortels sont parfois plus belles et poétique
Ouvert en 1921, le Louxor est passé par bien des états. Ce grand bâtiment art déco d’inspiration égyptienne, qui fut un temps le temple parisien du cinéma muet, vécut après la fin de la Seconde Guerre mondiale des heures beaucoup moins glorieuses. Vendu à l’enseigne Tati qui souhaitait empêcher la concurrence de s’installer sur le boulevard Barbès, il est finalement racheté pour être transformé en boîte de nuit. Exit le Palais du Cinéma, le Louxor devient le Megatown, la plus grande discothèque gay de la ville. Puis il ferme en 1988, notamment à cause de problèmes de drogue récurrents, et reste à l’abandon pendant près de vingt-cinq ans.Une longue traversée du désert qui s’achève en 2013 avec une réouverture en grande pompe, et un tout nouveau projet cinématographique, éducatif, culturel et artistique. L’esprit hédoniste du lieu appartient peut-être au passé, mais sa vie nocturne, elle, n’est peut-être pas si difficile à réveiller. Il suffit presque de se glisser sur les hauteurs, au premier étage qui accueille un bar à cinéphiles, épuré et convivial, pour le constater. Les prix, malheureusement, sont assez élevés (entre 20 et 50 € pour une bouteille de vin) et l’accès limité aux heureux détenteurs d’un ticket pour une séance à venir, mais la vue sur le Sacré-Cœur et le quartier Barbès en fait tout de même un lieu unique. Et pour casser la croûte, de jolies – quoique pas inoubliables – collations sont aussi de la partie.
Ancien music-hall, le cinéma des Cinéastes a été créé à la fin des années 1990 par l’ARP, une société fondée dix ans plus tôt par le regretté Claude Berri et regroupant auteurs, réalisateurs et producteurs. Fervent défenseur de l’indépendance du cinéma, l’ARP a imaginé cette salle non pas comme une vitrine mais comme un lieu de rencontres et de débats où les réalisateurs viendraient raconter après la projection les aventures de leur film aux spectateurs. Se succèdent alors entre ses murs de pierres apparentes et ses structures métalliques (érigées par Eiffel lui-même) des documentaires, festivals, courts métrages, avant-premières et rétrospectives. Enfin, sachez que chaque premier dimanche du mois à 11h, le cinéma des Cinéastes propose une séance exceptionnelle d’un film réalisé par un membre de l’ARP.
Ouvert en 2008 et installé au cœur du 18e arrondissement, le Centre musical Fleury Goutte d'Or-Barbara dédie ses 2500 m2 aux musiques actuelles. Ce lieu propose aux jeunes talents et artistes en herbe de les accompagner dans leurs projets musicaux. Des studios de répétition et d’enregistrement ainsi que du matériel et des équipements techniques sont mis à disposition pour tous - à la demande et sur réservation - ainsi que des sessions encadrées par des professionnels. Mais le centre FGO Barbara ne s’arrête pas là : il héberge également des concerts d’artistes de la scène émergente, des thématiques, des ateliers et des espaces bar (le Mange-Disques) et restauration (le Scopitone).
Si le bio s’impose de plus en plus dans nos assiettes, la gestion différenciée s’impose également dans nos parcs. De quoi s’agit-il ? Le but de cette gestion est de restaurer ou préserver la nature dans des espaces verts souvent aseptisés, artificiels et pauvres en biodiversité du fait de la présence ou de l’action humaine. A Paris, le Jardin Sauvage est l’un des meilleurs exemples de cette nouvelle façon de concevoir les parcs et jardins en ville. Situé derrière le Sacré-Cœur, juste à côté des vignes de Montmartre, ce jardin est issu d’une très ancienne friche où la nature a peu à peu repris ses droits. Les arbres, les plantes, les fleurs, les prairies, ont poussé d’eux-mêmes, avant que la mairie de Paris ne décide d’en faire une enclave de biodiversité en 1987. Une biodiversité certes banale, car locale, mais dont l’épanouissement est garanti. En effet, le Jardin Sauvage n’est ouvert au public qu’une à deux fois par mois, afin de laisser la végétation en paix. Et quelle végétation ! Les 1 480 m2 de la parcelle abritent des centaines d’espèces végétales et animales, du crapaud qui a fait de la mare son territoire aux marronniers qui jonchent la promenade, en passant par les orties dioïques dont on apprend, grâce aux fiches pédagogiques des éco-éducateurs, qu’elles soignent les rhumatismes. Car c’est l’autre intérêt du jardin : petits et grands sont invités à participer à des visites guidées, durant lesquelles un conférencier décrit les lieux aux promeneurs. Autre avantage,
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